Lot 29
  • 29

[Baudelaire, Charles] Charles Neyt. [Portrait photographique de Charles Baudelaire, dit Baudelaire au cigare ]. Bruxelles, (1864-1866).

Estimate
120,000 - 150,000 EUR
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Description

  • [Baudelaire, Charles]
  • Charles Neyt.[Portrait photographique de Charles Baudelaire, dit Baudelaire au cigare ].Bruxelles, (1864-1866).
Tirage d’époque aux sels d’argent, 150 x 200 mm, collé sur une feuille de papier de Chine puis contrecollé sur carton (235 x 318 mm).
Excellent état de conservation. Tirage légèrement sépia, avec une petite tache en bordure inférieure et quelques petits points noircis dus vraisemblablement aux retouches du photographe.



Superbe et célèbre portrait du poète, trois ans avant sa mort, à Bruxelles, les cheveux longs et fumant le cigare.



Exceptionnelle épreuve d’époque comportant une dédicace autographe du poète à l’éditeur des Fleurs du mal (à l’encre brune, dans la partie inférieure du carton) :
           "À mon ami A. Poulet-Malassis
           Charles Baudelaire"

Provenance

Auguste Poulet-Malassis (envoi).

Exhibited

Exposition Charles Baudelaire, Bibliothèque Nationale, catalogue n°521 (l’épreuve reproduite, sans dédicace, appartenait à Claude Pichois).

Literature

Tombeau de Charles Baudelaire, Paris, Bibl. artistique et littéraire, 1896, p. 123, n° II.
Baudelaire, Documents iconographiques, Genève, Pierre Cailler, 1960, n° 58.
Album Baudelaire, Pléiade, 1974, p. 252.
Le portrait illustre la couverture du  Baudelaire, chez Gallimard, collection « Découvertes ».

Catalogue Note

Le photographe belge Charles Neyt était un ami de Félicien Rops, lequel dessina une affiche pour lui. Dans La Petite Revue du 28 janvier 1865, on lit : « M. Charles Neyt, photographe qui tient à Bruxelles dans l’estime publique le même rang qu’à Paris M. Carjat… ».
Dans L’Iconographie de 1896 (n° II), on trouve la description suivante de ce portrait : « … C’est un Baudelaire intime des derniers jours, superbe, au front puissant et dévasté, cheveux rejetés mi-flottants sur le cou. Le regard est cruel et fouilleur ; les lèvres amères, coupées en blessure de sabre, qu’encadre le double sillon durement creusé de rides profondes. »
Selon Claude Pichois et François Ruchon (Baudelaire, Documents iconographiques, Genève, Pierre Cailler, 1960, n° 58, pp. 64-65), le cliché original de ce portrait dit « au cigare », fit partie de la collection de Marcel Angenot, conservateur du Musée Camille Lemonnier à Ixelles-Bruxelles. Deux autres épreuves du tirage original ont été dédicacées par le poète aux peintres belges Louis Dubois et E. Lambrichs, tous deux amis de Félicien Rops.
L’autre portrait connu du poète par Charles Neyt date de la même époque, peut-être légèrement antérieur (vers 1864-1865). Il montre Baudelaire en buste plus serré, le manteau déboutonné. De ce portrait, on connaît une épreuve offerte à l’éditeur accompagnée de ces mots : « à mon ami Auguste Malassis / le seul être dont le rire ait allégé ma tristesse en Belgique / C.B. », qu'on trouve reproduit en tête des œuvres posthumes de Baudelaire, publiées à Paris, en 1887.

La présente épreuve originale, très rare, est, avec sa dédicace, sans conteste la plus précieuse de cette image saisissante du poète à la fin de sa vie.