Lot 26
  • 26

[Baudelaire, Charles] Félix Régamey. Baudelaire au Café de Bade. Dessin au crayon. (Vers 1864).

Estimate
25,000 - 30,000 EUR
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Description

  • [Baudelaire, Charles]
  • Félix Régamey. Baudelaire au Café de Bade. Dessin au crayon. (Vers 1864).
Mine de plomb sur papier vergé, 145 x 105 mm. Légendé et daté au crayon. Infimes rousseurs marginales.



Dessin monté sur onglet et relié sur le premier feuillet d’un exemplaire de :
Charles Baudelaire. Souvenirs. Correspondance. Bibliographie, suivis de pièces inédites. Paris, René Pincebourde, 1872. In-8, à toutes marges, frontispice fac-similé d’un autoportrait de Baudelaire à la plume datant de 1860. L’un des anciens propriétaires a apporté quelques annotations à l’encre. 
Reliure de l’époque. Bradel pleine percaline orange, filet et lettres dorées au dos, non rogné, tête dorée, gardes de papier saumon. Dos légèrement noirci, sinon bon état.
Édition originale de ce recueil publié par les soins de Poulet-Malassis, Cousin, Asselineau et du vicomte de Lovenjoul. Un des très rares exemplaires sur grand papier vergé de Hollande non justifiés, après 6 Chine.

Provenance

A. Thibaudeau.-- Auguste Brispot (ex-libris).-- René Emery (Vente Paris, Ch. Bosse, 1918).

Literature

Ce portrait original figurait parmi les « Pièces manquantes ou perdues » du Baudelaire, documents iconographiques (Pierre Cailler, 1960, n° 1, pp. 208-209) de Claude Pichois et François Ruchon. Ces derniers citaient l’Iconographie du Tombeau de Charles Baudelaire (Paris, Bibl. artistique et littéraire, 1896), dont la notice du n° XXII rapportait l’extrait d’une lettre de Félix Régamey évoquant ce portrait : « …Laissez-moi vous signaler le portrait que j’ai fait du poëte vers 1866, sur un feuillet d’album, au café de Bade. Il est assis, écrivant à une table de marbre ; la tête penchée, rappelle comme développement de crâne, mon Verlaine, frontispice de « Verlaine dessinateur » paru récemment chez Floury. » La notice ajoutait cette précision : « Le portrait en question a été joint jadis à un exemplaire des Fleurs du Mal appartenant à M. Thibeaudon, amateur d’art de Londres. » L’amateur en question s’appelait en fait Thibaudeau et le portrait devait plutôt dater d’avant 1864, date figurant dans le Catalogue de Beaux Livres provenant de la bibliothèque d’un amateur (René Emery), 2ème partie, Livres modernes, A à L (Paris, Ch. Bosse, 1918), n° 144. Ce dessin original au crayon enrichissait alors, non plus un exemplaire des Fleurs du Mal, mais déjà le présent volume de Charles Baudelaire, Souvenirs – Correspondance (Paris, Pincebourde, 1872) sur grand papier vergé. Il y était accompagné des mêmes lettres autographes signées de Régamey et de M. Brispot relatives au croquis. 
Tombeau de Charles Baudelaire, Paris, Bibl. artistique et littéraire, 1896, p. 124, n° XXII.
Baudelaire, documents iconographiques, Genève, Pierre Cailler, 1960, pp. 208-209.
Carteret, I, 130.

Catalogue Note

Bien que le visage de Baudelaire soit saisi en contre-plongée, on reconnaît les traits du poète, l’ovale de son visage et surtout cette bouche aux « lèvres amères, coupées en blessure de sabre » qu’évoquait le commentateur de son portrait photographique par Neyt dans L’Iconographie du poète en 1896.
Ce portrait très vivant, montrant Baudelaire complètement absorbé par sa tâche, confère au poète une présence forte.
Baudelaire, qui connut plus de trente domiciles et qui était pourchassé par ses créanciers, fréquentait assidûment les cafés de Paris. Le Café de Bade se trouvait au 32, boulevard des Italiens. Il est plusieurs fois mentionné dans le Carnet du poète. Charles Baudelaire y retrouvait parfois son éditeur Poulet-Malassis ou encore Édouard Manet.