[Baudelaire, Charles] Nadar. [Portrait photographique de Charles Baudelaire]. 1862.

Tirage original d’après négatif sur verre au collodion, 93 x 61 mm, monté sur carte imprimée en rouge au nom du photographe, et à l’adresse du « 51 rue d’Anjou St-Honoré » (104 x 64 mm). Verso imprimé en rouge portant : « Médaille d’or / Exposition universelle 1878 ».Tirage légèrement sépia.
Excellent état de conservation. Petite marque dans l’angle supérieur gauche ; légères salissures dans la partie inférieure ; traits de crayon au verso et trace d’ancien montage sur onglet.

Armand Godoy.

Le Manuscrit Autographe, numéro spécial consacré à Charles Baudelaire, Paris, Blaizot, 1927, p. 2, reproduction de cette épreuve.
Baudelaire, documents iconographiques (Pierre Cailler, 1960), n° 40, p. 52.
Album Baudelaire, n° 337, p.237.
Nadar Photographies, Arthur Hubschmid, 1979, p. 254.

Très célèbre portrait de Baudelaire par son grand ami Nadar, réalisé durant l’été 1862 dans l'atelier du Boulevard des Capucines, dont une épreuve servit à Édouard Manet pour réaliser le fameux portrait du poète gravé à l’eau-forte en 1865. Le poète est montré en buste, la tête légèrement de trois-quarts, les yeux regardant vers la droite en hauteur dans le hors-champ de l’image, une main glissée dans le gilet "à la Napoléon".
Le Dépôt Légal reçut une épreuve de ce portrait le 9 août 1862 ; il est conservé à la Bibliothèque Nationale (Cabinet des Estampes, Na. 250).
L’Iconographie, 1896, n° 1, le décrivait ainsi : « Le poète vu de trois quarts est en redingote noire, ouverte, laissant voir les quatre boutons de son gilet, en haut, non attachés, pour faire place à la main droite plongeant dans la poitrine. »
Nadar (1820-1910), le plus grand photographe du XIX^e siècle, fut le portraitiste de la plupart des artistes des années 1850. Il photographia son ami Charles Baudelaire à plusieurs reprises entre 1855 et 1858, au moins lors de trois séances différentes. Baudelaire devait une dernière fois, en 1862, poser devant l’objectif de Nadar, pour ce portrait, sans doute le plus « élégiaque » du poète, que Manet traduisit en gravure. Nadar et Baudelaire, qui s’étaient rencontrés au début des années 1840 restèrent toujours très liés, en dépit de quelques brouilles. Nadar relata cette longue amitié dans un ouvrage posthume paru en 1911 Charles Baudelaire intime : le poète vierge dont le manuscrit autographe figure au n° 47 du présent catalogue.