Lot 19
  • 19

[Baudelaire, Charles] Charles-Émile-Auguste Durand, dit Carolus-Duran. [Portrait original d’Auguste Poulet-Malassis]. [Vers 1858-1860].

Estimate
10,000 - 15,000 EUR
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Description

  • [Baudelaire, Charles]
  • Charles-Émile-Auguste Durand, dit Carolus-Duran.[Portrait original d’Auguste Poulet-Malassis].[Vers 1858-1860].
285 x 210 mm. Fusain sur papier Ingres Brun.



Passe-partout à bordure dorée, titré dans un cartouche : « A. Poulet-Malassis / Par Carolus Duran ». Encadrement ancien (Juliette Galand / 21 rue Montaigne / Paris).

Literature

Ce portrait a été reproduit en frontispice du catalogue de Gérard Oberlé Auguste Poulet-Malassis, un imprimeur sur le Parnasse (Alençon, 1996),  n° 1003.

Catalogue Note

Poulet-Malassis est représenté de trois-quarts en buste, dans un manteau sombre. Les traits sont ceux d’un jeune homme de vingt-cinq ans : l’éditeur arbore une barbe en collier (qui laissera place plus tard au célèbre « bouc » immortalisé par Nadar vers 1862) et de fines moustaches. Les cheveux sont assez longs, peignés en arrière, dégageant un front large. Il esquisse un sourire discret, n’a pas encore le regard narquois aux yeux plissés du portrait de Nadar.
Bien que Gérard Oberlé suggère que ce portrait daterait des années 1858-1860, montrant un homme âgé d’environ trente-cinq ans, nous pensons qu’il pourrait être un peu antérieur, du début des années 1850.
Une lettre de Poulet-Malassis adressée à Charles Asselineau, datée du 13 août 1867 (publiée par Jacques Crépet dans le Mercure de France du 1er février 1940, mentionne ce portrait : « Vous trouverez [à Honfleur chez Mme Aupick] un portrait de moi par Duran, au crayon, qui est assez bon, et je souhaiterais qu’il passât de Baudelaire chez vous. » Baudelaire mourut peu après, le 31 août 1867. C’est Asselineau qui annonça sa disparition à Poulet-Malassis, le 1er septembre. Le poète ne laissait pas de testament. En 1868, Mme Aupick remit à Charles Asselineau un certain nombre d’objets, livres et gravures que celui-ci distribua aux amis de Baudelaire. On ignore si, comme le souhaitait l’éditeur, Asselineau garda ce portrait par Carolus-Duran. Le dessin ne figurait pas dans le catalogue de sa vente après sa mort.
Peintre de la fin du XIXe siècle, Carolus-Duran (1837-1917), fut longtemps surtout connu comme le grand peintre officiel de la mondanité. Né à Lille, il vint très tôt à Paris et c’est le critique et sculpteur Zacharie Astruc qui lui fit rencontrer à Paris certains des artistes et auteurs gravitant autour de l’éditeur Auguste Poulet-Malassis (1825-1878) : Manet, Courbet, les artistes « réalistes ».
À partir de 1869, il acquit une grande renommée comme portraitiste, et fonda avec Meissonnier et Puvis de Chavannes la Société Nationale des Beaux-Arts. Catalogué parmi les artistes « pompiers », Carolus-Duran fut redécouvert récemment (en 2003) grâce à plusieurs expositions, et son œuvre fut reconsidérée à la lumière notamment de ses rapports avec Manet et Courbet, dont il apparaît comme un disciple singulier. Ses dessins originaux, et surtout ses portraits, sont très recherchés.