Lot 13
  • 13

[Baudelaire, Charles] Murger, Henry Scènes de la bohême -- Scènes de la vie de jeunesse. Paris, Michel Lévy frères, 1851-- Ibid., id., 1851.

Estimate
8,000 - 12,000 EUR
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Description

  • [Baudelaire, Charles]
  • Murger, HenryScènes de la bohême -- Scènes de la vie de jeunesse.Paris, Michel Lévy frères, 1851-- Ibid., id., 1851.
2 volumes in-12 à toutes marges, le premier : 220 x 140 mm ; le second : 191 x 120 mm.



Reliures doublées, à l’identique, postérieures, signées de Mercier, successeur de Cuzin (vers 1900 ?). Plein maroquin rouge vif, plats décorés à la Du Seuil d’un double encadrement de triples filets dorés avec fleurons d’angle intérieurs, dos à nerfs soulignés de pointillés, caissons à double filet richement ornés de fleurons et guirlandes dorés, roulette en pied, titres dorés, double filet sur les coupes. Doublures de même maroquin avec filets d’encadrement dorés et à froid ; tranches dorées sur témoins (pour les Scènes de la vie de jeunesse).
Couvertures et dos conservés. Parfait état.



Éditions originales de la plus grande rareté.
Les Scènes de la bohême, chef-d’œuvre de Murger qui devait inspirer les opéras de Puccini et Leoncavallo, renferment ici le chapitre 21 qui fut supprimé dans les éditions suivantes. Le premier volume prit son titre définitif, Scènes de la vie de bohème, en 1855, plus proche du titre de la pièce écrite en collaboration avec Théodore Barrière et paru en 1849, La Vie de bohême.



Un des 4 ou 5 exemplaires sur papier vergé de Hollande, seul grand papier pour chacun des volumes.
Les bibliographes indiquent 4 exemplaires (selon Vicaire) ou 5 exemplaires (selon Carteret) pour les deux volumes.



Le premier volume est le seul exemplaire en grand papier doté des couvertures de l’édition. Il s’agit du superbe et célèbre exemplaire en maroquin doublé de Mercier provenant de la collection Villebœuf qui servit à Carteret pour la reproduction des couvertures. Le bibliographe nota : « L’exemplaire de la collection Villebœuf sur vergé de Hollande est recouvert de la couverture de l’édition ordinaire conservée à toutes marges ; au dos on lit : 3 francs. Nous en donnons la reproduction. »

Provenance

Paul Villebœuf (ex-libris et monogramme doré sur chacun des volumes; vente 1963, n° 149).

Literature

Carteret, II, 180 (exemplaire cité et reproduit) : « Le chef-d’œuvre de Murger est très rare, surtout en grand papier. »
Vicaire, V, 1192 et 1194.

Catalogue Note

La vie de l’écrivain Henry (ou Henri) Murger (1822-1861) fut une lutte perpétuelle contre la misère. Il obtint tout jeune une place de secrétaire chez le comte Tolstoï, emploi très mal rémunéré, puis il tomba dans la misère et fit l’apprentissage de cette « vie de bohème », dont il allait devenir le chantre.
C’est dans Le Corsaire-Satan (journal dans lequel Baudelaire fut rédacteur occasionnel en 1845 et 1846), que parurent ses premières Scènes de la bohême, de 1845 à 1849, dans lesquelles il croque la vie d'un petit groupe d'artistes qu'il animait et que Baudelaire trouvait parfois plaisir à fréquenter, s'en écartant après 1853. Elles rencontrèrent un grand succès populaire. Murger mourut à l’hospice avant d’avoir atteint la quarantaine. Il avait eu le temps de produire près d’une vingtaine d’ouvrages, dont la plus célèbre est, avec les Scènes de la vie de Bohème, Les Buveurs d’eau (1854). Symbole à lui seul de la vie artiste, à la fois insouciante et douloureuse, Murger inspira à Puccini son célèbre opéra La Bohème (1896), grâce auquel les personnages du roman devinrent éternels.