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Très rare et important masque en ivoire, Léga, République Démocratique du Congo
Description
- Léga
- Très rare et important masque en ivoire
- haut. 19,5 cm
- 7 2/3 in
Catalogue Note
Selon les sources de l'actuel propriétaire, ce masque aurait été acquis à l'Hotel Drouot, à Paris, le 24 janvier 1947, dans la vente intitulée Sculptures anciennes en ivoire des Warega, (n° 109) avec Charles Ratton pour expert.
En 1947, Charles Ratton présentait en vente publique, à l'hotel Drouot, un ensemble d'œuvres en ivoire Léga, provenant de ce qu'il considérait à l'époque comme "l'une des plus importantes collections d'ivoires "Waregas" [aujourd'hui appelés Léga], tant par la qualité des pièces qui la composent que par leur nombre" (1947, introduction). Dans l'introduction rédigée pour le catalogue de cette vente, Charles Ratton rappelle qu'il fallut attendre la fin des années 1910 pour que ces ivoires dits "Warega" apparaissent dans les vitrines des musées européens, puis l'achat par Bela Hein des ivoires de la collection Henry Pareyn, en 1928, pour les faire connaître en France.
Si le catalogue de cette vente de 1947 n'est pas illustré, la courte notice descriptive consacrée par Charles Ratton au masque n° 109 appuie les sources selon lesquelles ce masque aurait été acquis à Paris durant cette vente. En plus de la taille, Charles Ratton souligne en effet deux caractéristiques qui en font à la fois la spécificité et la rareté.
La première est son importante dimension. Il n'existe que de très rares exemples de grands masques en ivoire. Différents des masquettes lukungu, dont la hauteur ne dépasse pas celle de la paume d'une main, les grands masques en ivoire Léga revêtent une importance majeure dans la cadre de l'institution du Bwami. Selon les informations recueillies sur le terrain, ils se rattachent soit au type idumu - propriété exclusive et individuelle des initiés du grade suprême, les lutumbo lwa kindi - soit au rare type muminia, appartenant collectivement à une large communauté rituelle.
La seconde caractéristique soulignée par Charles Ratton sont "les tatouages en zigzag ornant le front". cf. Newton (1978 : 66) pour le masque Léga conservé au Metropolitan Museum, à New York, offrant le même rare motif frontal de lignes brisées.
Enfin, ce masque se distingue au sein du corpus restreint des grands masques en ivoire Léga par la puissance de son expression, offerte par la largeur de la face (dont la représentation des oreilles est à notre connaissance unique) et par la rigueur des volumes presque épannelés, jouant avec la très belle tension des lignes courbes.
cf. Sweeney (1935 : fig. n° 465) pour le masque en ivoire de la collection Alphonse Stoclet (Bruxelles), offrant une stylisation des volumes comparables.
A rare and important Lega ivory mask, Democratic Republic of the Congo
According to the current owner’s sources, the offered mask would have been acquired at Hotel Drouot, Paris on January 24th, 1947. This sale, for which Charles Ratton was the expert, was entitled Sculptures anciennes en ivoire des Warega (Old Warega ivory sculptures).
The mask belonged to a group of Lega ivories presented by Ratton at auction. Ratton considered the ivories to be “one of the most important [collections of “Warega” ivories – now known as Lega], owing to both the fine quality of the pieces and the number offered" (1947, introduction). Writing in the catalogue introduction, Ratton reminds us only in the 1910s ivories called “Warega” were on view in European museums and that only in 1928, with the Bela Hein sale of the Henry Pareyn Collection, were Warega ivories known in France.
Although the 1947 sale catalogue is unillustrated, the brief descriptive note written by Ratton shows the offered mask was no. 109 at the above-mentioned sale. Ratton underlines two characteristics which indicate its rarity. The first characteristic is its size. Very few large ivory masks are known. They differ from the lukungu masks, which are never larger than the palm of a hand. Large Lega ivory masks are of major importance within the framework of the Bwami society. According to fieldwork there are two types of large mask – iduma and muminia. Iduma are reserved exclusively for initiates of the supreme rank, the lutumbo lwa kindi, whereas the muminia are used ritualistically within the broader community. The second characteristic which makes the offered mask rare, according to Ratton, are “the zigzag tattoos to the forehead”. Cf. Newton (1978: 66) for a Lega mask housed in The Metropolitan Museum of Art, New York displaying the same rare zigzag motif.
Within the limited corpus of known large Lega ivory masks, the offered mask is unique. It is distinguished by a powerful facial expression, reinforced by the wide face framed by ears, which, as far as we know, is a feature particular to this mask. The mask is also unusual in the tension created by the interplay of angular volumes and curved lines. Cf. Sweeney (1935: fig. no 465) for a related ivory mask in the Alphonse Stoclet Collection, Brussels. The Stoclet mask has a similarly dark patina, comparable stylized volumes and is of like shallow form.