Lot 6
  • 6

De re militari Erfurt (1511)

Estimate
8,000 - 12,000 EUR
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Description

  • Végèce
  • De re militariErfurt (1511)
in-folio (315 x 211 mm) de 98 ff., sign. A-P6 et Q8, maroquin rouge, armes au centre des plats, dos à nerfs orné d’un chiffre entrelacé plusieurs fois répété, roulette dorée intérieure, tranches dorées (Joly R.D.).



195 bois à pleine page, imprimés recto-verso.
“Les bois sont remarquables et importants tant du point de vue artistique que culturel. (Voir Jaehms, “Zeitschirift für die Geschichte der Deutschen Wissenschaft”vol. I, pp. 452 et ss.).”
La plupart sont de Hans Knapp, d’autres sont signées PVM (Peter von Mainz, Nagler, 3397), ou Ms (Melchior Schwarzenberger, Nagler, 2131).

Provenance

Prince d’Essling (1829-1899).

Literature

Hase, Bibliographie der Erfurter Drucke von 1501-1550, 266 (édition avec texte) ; Berlin Katalog, 1766 (édition avec texte) ; Graesse, VI, 271 (cite cette édition d’après l’exemplaire de Crevenna) ; N. Rauch, 3, mars 1953, n° 181 (Ex. Crevenna) ; N. Rauch, II, mars 1955, n° 568 (Ex. Brunschwig) ; P. Berès, Catalogue, 74, 1983, n° 156; Olivier, 2467.

Catalogue Note

Première édition du Végèce d’Erfurt (?).
Hans Knapp, son éditeur, publia simultanément deux éditions, l’une avec un texte, illustrée de 121 bois, et celle-ci, sans texte, qui est en réalité une suite d’images à pleine page. On ne sait à laquelle accorder la priorité.
Les deux sont rares, celle sans texte a échappé à de nombreux bibliographes, on n’en connaît qu’un très petit nombre d’exemplaires.
Le père de la culture militaire de l’occident.
Polygraphe, Végèce est l’auteur, non seulement d’un traité sur l’art militaire, mais aussi d’un ouvrage sur l’art vétérinaire, la Mulomediana, qui connut une véritable fortune au XIIIe siècle. Ces deux livres sont des compilations.
Pour son De re militari, Végèce puisa dans différentes sources latines : Celse, Frontin, Paternus, des historiens comme Salluste et dans des sources administratives.
Formé initialement de 4 livres, il fut composé en deux fois. Le premier livre écrit spontanément fut offert à l’empereur Théodore Ier (379-395) ; il concerne la sélection, l’entraînement des recrues, la construction des camps d’étape.
Les trois autres sont une commande de Théodore Ier; ils traitent de l’art opérationnel, de la discipline, de la santé, la logistique, la tactique, de la poliorcétique et de la guerre navale.
Diffusé sous forme de manuscrits, on en connaît aujourd’hui plus de 324, il bénéficia à partir du XIIIe et du XIVe siècles de la vague des traductions, particulièrement en France, en Italie, Angleterre et en Allemagne. Lapremière traduction française date de 1213, on la doit à Nicolas Tevet ; au XVe, Christine de Pisan en fit une, qui est davantage une compilation, elle fut imprimée par Vérard en 1488.
En Allemagne, on connaît celle de Ludwig Hohenwang von Tal Elchingen (? - 1501). Dédiée au Landgrave Johann von Lupffen zu Stielingen, elle fut imprimée pour la première fois en 1475 à Augsbourg. Puis, au début du XVIe, il y eut quelques éditions allemandes sans texte avec des planches illustrant des types d’armes, des plus novateurs aux plus excentriques.

Bel exemplaire, établi par Joly, pour le compte du prince d’Essling. Il est d’un beau tirage.
À la fois relieur et doreur, Antoine Joly (1838-1917) exerça chez les Gruel, puis s’associa avec Thibaron en 1874. À la mort de ce dernier il assura seul l’activité de la maison jusqu’en 1892, année de sa retraite. Son fils, Robert, lui succéda.

Quelques feuillets ont été restaurés.