Courses de testes et de bague faittes par le Roy et par les Princes et Seigneurs de sa cour en l'année 1662 ... Paris, Imprimerie royale (1670)

in-folio (562 x 405 mm), maroquin rouge, encadrement à la du seuil autour des plats avec chiffre couronné et entrelacé aux angles, armes au centre, dos à nerfs orné de même, roulette dorée intérieure, tranches dorées (reliure de l’époque).



ÉDITION ORIGINALE.
Forme le dixième volume du Cabinet du Roi.
Exemplaire aux armes et chiffre de Louis XIV, bien complet de la relation en vers latins par Fléchier, qui manque quelquefois.

Petits défauts aux planches doubles avec un léger manque de papier atteignant la légende de la planche “Course de bague et disposition des quadrilles dans l’amphithéâtre, seconde journée”. 
Petite trace de mouillures.

Comte René de Bearn (Cat., 1921, n° 66) ; Bibliothèque  Journet (Cat., 1998, n° 2).

Vinet, 504 ; Ruggieri, 505 ; Praz, 449.

Conscient de l’importance des fêtes publiques, Louis XIV fit organiser le Carrousel de 1662 dans un double souci, se rendre accessible à tous selon la tradition française qui voulait que le roi, père du peuple, soit d’un accès facile et libre, et donner aux pays voisins, l’image d’un État prospère et stable.
Le roi confia l’événement au maréchal duc Antoine de Gramont.
La fête fut organisée dans le jardin de Mademoiselle, entre Louvre et Tuileries, aujourd’hui connu sous le nom de place du Carrousel ; plus de mille personnes y participèrent, tous costumés et divisés en cinq quadrilles : les Romains sous l’ordre du Roi, habillés de rouge ; les Persans emmenés par Monsieur, parés d’incarnat ; les Turcs en bleu dirigés par le prince de Condé, les Indiens avec à leur tête M. Le Duc ; les sauvages d’Amérique sous les ordres du duc de Guise.
Après un parcours à travers les rues de Paris, les principaux acteurs se livrèrent à une course de testes, jeux équestres qui consistent à enlever des marottes à la pointe de l’épée selon des règles convenues, le lendemain, un nouveau défilé et une course de bague.
Afin de conserver les souvenirs des fastes du Carrousel, un album fut pensé dès 1662, huit ans plus tard, deux versions virent le jour, l’une en français et l’autre en latin, cette dernière destinée aux cours européennes. La description du Carrousel fut confiée à Perrault, sa traduction latine à Fléchier, qui avait auparavant livré une description en vers latins de l’événement, le Circus regius.
Pour l’illustration Colbert sollicita le graveur Israël Silvestre, qui livra 7 planches doubles, représentant les défilés, la comparse, la course de testes et celle de bague ; François Chauveau se vit confier les 30 planches figurant les principaux acteurs, les culs-de-lampe, les lettrines et les têtes de l’épître et des textes. Henri Gissey fut choisi pour dessiner et graver les 55 devises des personnages qui composent les quadrilles.
Pour l’édition latine certaines des planches furent retravaillées.