Theatrum instrumentorum et machinarum ... Lyon, B. Vincent (1578)

in-folio (400 x 268 mm) de 12 ff. sign. A-C4 et 60 pl., peau de truie estampée à froid, premier plat orné au centre d’une plaque figurant le duc de Brunswick surmontée des initiales [IDBEL], sertie de bordures d’arabesques et de portraits en pied ou de quart compris dans des médaillons, second plat orné de même avec une plaque au chandelier au centre, dos à nerfs, tranches rouges (reliure allemande de l’époque).
Premier livre de mécanique imprimé en France.
Seconde édition de ce Théâtre d’instruments mathématiques et méchaniques, le plus célèbre du genre avec celui de l’ingénieur italien Ramelli.
Superbe exemplaire dont la reliure, contemporaine de l’ouvrage, est datée sur le premier plat : 1587.



Petite mouillure en tête et en pied du texte.
Rare dans cette condition.

ex-libris manuscrit, Erasmus Reinholtt, février 1587 ; A. de Vitry (Cat. I, 1998, n° 34).

Mortimer, French XVIth Century Books, n° 58 ; Wolf, I, pp. 537-538 ; Hillard, R.F.H.L., 1979, n° 22 et 1981, n° 30.

Ouvrage technique et novateur, comme on les aimait à la fin du XVIe siècle, offrant un mélange d’inventions scientifiques fort sérieuses et de fantaisies inutilisables, il fit l’objet de quelques critiques. En dépit de ces attaques, il a joué un rôle important dans la diffusion de certaines idées, et a ouvert de nouvelles voies par son côté visionnaire. Son succès fut indéniable puisqu’il connut pas moins de 9 éditions en cinq langues différentes, et ce, en trente ans.
Livre publié pour la première fois vers 1571, probablement à Orléans par Prévost, dont il subsiste environ onze exemplaires, trois étant en main privée; l’ouvrage connut en 1578 trois éditions portant la même adresse, sans que l’on sache exactement dans quel ordre elles sortirent des presses. La nôtre, rédigée en latin, est la plus rare en France. D. Hillard, dans son article sur Besson, n’en a recensé que trois exemplaires dans les institutions françaises, deux à Paris (Bibliothèque de l’Arsenal et à l’Institut) et un à Strasbourg. Elle manque à la bibliothèque nationale.
Bien que portant l’adresse de Barthélémy Vincent, elle fut imprimée à Genève par Jean de Laon sur une initiative de Claude Juge, ancien trésorier du roi de France pour les Ligues suisses, et de François Beraud, l’ami de Besson, qui se chargea de rédiger les Propositio et les Déclaratio, textes explicatifs pour chaque figure.
60 planches représentant des pompes, des engins de guerre et de fortifications, des constructions navales, des machines-outils, des ponts… illustrent l’ouvrage. Ce sont les mêmes que celles de l’édition originale, dessinées et gravées par Androuet du Cerceau, excepté quatre (17, 35, 39 et 51) qui sont l’œuvre de Boyvin. Elles portent son monogramme.