Lot 115
  • 115

BELLE STATUE, SÉNUFO, CÔTE D'IVOIRE

Estimate
30,000 - 45,000 EUR
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Description

Cette statue cariatide montre une femme représentée dans une pose conventionnelle : assise sur un tabouret circulaire, le corps droit, la tête dans son prolongement, les épaules larges, les bras libérés du corps, la main droite posée sur le haut de la cuisse, celle de gauche maintenant une coupe profonde portée sur la tête. A la retenue offerte par le hiératisme de l'attitude et les traits du visage s'oppose la vitalité induite par la tension des lignes courbes et l'abondance des ornements - scarifications, pagne plissé, besace portée en bandoulière, bracelets et collier à pendentif pectoral et dorsal. Très belle patine nuancée, profonde, ayant conservé la trace d'une ancienne patine huileuse. Sous le tabouret est inscrit son numéro d'inventaire dans la collection Geisler : G. 411

Catalogue Note


PROVENANCE

Galerie Sao, Paris, 1975
Ancienne collection du Dr. Heino Geisler, Allemagne, inv.n° G.411
Transmis par descendance à l'actuel propriétaire


CATALOGUE NOTE

Selon Glaze (1981 : 46-88), en pays Sénufo, les masques se rattachent essentiellement à la sphère masculine, tandis que la statuaire est liée aux deux institutions féminines majeures : l'association féminine Sandogo - dont les devins sandobele sont chargés des relations quotidiennes entre les individus et les esprits - et le Tyepka. Cette société initiatique est considérée comme l'équivalent féminin du Poro chez le groupe des Sénufo Fodonon, situés au centre de l'aire Sénufo, autour de Khorogo. Tandis que le Sandogo produit des statuettes dont la petite dimension est proportionnelle à l'espace volontairement réduit, intime, dans lequel les devins reçoivent leurs patients, les statues utilisées par les initiées du Tyepka sont de taille beaucoup plus importante. Comme ici, elles représentent une femme assise sur un tabouret circulaire et sont portées par les initiées au-dessus de la tête, lors des funérailles des membres importants de la société secrète.

Enfin, selon Aubry (in AFAA, 1989 : 79), le canari porté sur la tête évoque à la fois la femme et l'autel des ancêtres utilisées par les sandobele, en forme de canari renversé.

cf. Leuzinger, 1970 : 75, n° D18 pour une statue Sénufo à l'iconographie comparable