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f - SUPERBE APPUI-TÊTE, LUBA SHANKADI, ATTRIBUÉ AU "MAÎTRE DE LA COIFFURE EN CASCADE", ATELIER DE KINKONDJA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
Description
Catalogue Note
PROVENANCE
Collection Jenö et Rosa Studer-Koch, Zurich; collecté entre 1935 et 1940 dans le village de Sungo Mwana, au nord de la rivière Lovoi
EXHIBITED
Rietberg Museum, Zurich (dépôt, 1972-1984)
LITERATURE AND REFERENCES
Leuzinger, 1972 : 324
Laude, 1966 : 132
Kiewe, 1969 : XII et couverture
Bassani, 1976 : 83, n°18
Exposé et reproduit dans :
Leuzinger, Die Kunst von Schwartz Afrika, catalogue de l'exposition, Kunsthaus, Zürich, du 31 octobre 1970 au 10 février 1971
CATALOGUE NOTE
Dans l'histoire de l'art africain, la notion d'individualité artistique n'est apparue au regard des observateurs étrangers qu' en 1946, avec l'identification par Frans Olbrechts du "Maître de Buli". Il est par conséquent très rare aujourd'hui, en dehors de toute information de collecte, de pouvoir attribuer une œuvre d'art provenant d'Afrique, à un artiste précis.
En 1964, William Fagg et Margaret Plass (Fagg et Plass, 1964 : 88) identifiaient à partir d'un appui-tête de la collection Charles Ratton, la main d'un sculpteur Luba Shankadi qu'ils désignèrent comme "le Maître de la coiffure en cascade". Depuis cette date, un certain nombre d'œuvres - en particulier des appui-tête - dont celui de la collection Studer, mais également un siège et un instrument de divination kashekeshke ont été attribués à ce même artiste. Toutes ont été collectées dans le premier tiers du XXe siècle, dans ou à proximité du petit royaume de Kinkondja. Les caractéristiques formelles, reprises par Bassani (1976: 84-85), sont les suivantes : membres étirés, une ou deux jambes repliées vers l'arrière, le pied posé sur le coté interne, horizontalement, le buste étroit, cylindrique, les traits fins, la pose dynamique et surtout une coiffure à amples chignons en éventail, appelée "coiffure en cascade" ou mikanda - observée chez les femmes Luba Shankadi depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à la fin des années 1920.
Un peu plus de dix ans après l'identification par Fagg et Plass du "Maître de la coiffure en cascade", l'étude stylistique des œuvres qui lui ont été attribuées ont permis de distinguer le travail de deux artistes distincts, ayant exercé entre la fin du XIXe siècle et le premier tiers du XXe siècle, et celui d'un atelier (Bassani, 1976 : 86 et Neyt, 1993 : 184).
Quant à l'analyse iconographique du corpus des appui-tête, Neyt (1993 : 183) le divise en six groupes. Le "très bel exemplaire" (Bassani, 1976 : 87) de la collection Studer appartient au groupe trois, soit : "deux personnages face à face avec [pour les deux personnages] une coiffure en cascade" (Neyt, idem).
Les autres exemplaires de ce groupe sont :
. Celui conservé au British Museum (Bassani, 1976 : 83, n° 17), orné de colliers de perles
. Celui de l'ancienne collection Charles Ratton (Bassani, 1976: 84, n°19), première œuvre historiquement attribuée au "Maître de la coiffure en cascade"
. Celui du Musée royal de l'Afrique Centrale, Tervuren (Bassani, 1976 : 85, n° 22), à patine claire et de facture moins raffinée, identifiée par Bassani (1976 : 86) comme une œuvre d'atelier.
Outre leur fonction utilitaire de repose tête, permettant aux membres des grandes familles Luba de préserver pendant la nuit leurs coiffures très élaborées, les appui-tête sont également considérés par les Luba comme le "support du rêve". Ils influeraient ainsi sur les rêves, considérés par les Luba comme prophétiques (Nooter-Roberts in Philipps, 1995 : 287) et servent également de support aux pratiques divinatoires. Enfin, selon Neyt (1993 : 192), leur iconographie traduit la politique matrimoniale de leurs souverains. Ainsi, le rite de poser la jambe sur le genou ou la cuisse de l'autre - attitude ad