MICHAUX. Principes d'enfant. [1925.] Manuscrit autographe signé. 20 amusants aphorismes surréalistes

MICHAUX, HENRI

PRINCIPES D’ENFANT. MANUSCRIT AUTOGRAPHE SIGNÉ.

[1925.]

2 pages in-4 (270 x 210 mm). Encre noire. Signé "Henri Michaux".

Traces de pliures, avec petite déchirure médiane au premier feuillet sur quelques centimètres.

Vingt amusants aphorismes surréalistes, tous plus saugrenus et poétiques les uns que les autres.

Parus en 1925 dans le Disque vert, ces aphorismes sont précédés de cette explication manuscrite : "On ne peut vivre sans principes. Un cheval qui perdrait ses principes mourrait tout de suite. Voici quelques exemples d'enfants". En 1927, Michaux inclura, en réduisant leur nombre à 10, ces principes à Qui je fus.

Jouant sur la perception spécifique de la réalité qu’ont les enfants, Michaux se détache des proverbes détournés chers aux surréalistes : il donne à ses maximes une connotation autobiographique, notamment en y incluant un "Je" ou en évoquant des souvenirs personnels. Citons-en quelques-uns :

"2. Il n'y a pas un clown qui ait un père. Avez-vous jamais vu le père d'un clown ? Vous voyez bien. [...]

8. Les antilopes les plus rêveuses rêvent de caresser la douce poitrine des tigres. [...]

15. Les fourmis parlent tout bas.

16. Le nez, la bouche, les oreilles et le menton, s'il n'y a deux oreilles et deux yeux, 7, ça fait une semaine. Ca fait aussi un peloton de soldats solides (ceux de ma boite verte) qui combattent glorieusement pour la France, sans perdre leur képi qui doit encore leur servir le lendemain."

"Ces maximes ou aphorismes détournés sont innervés par un humour décapant, qui tient à des décalages entre plusieurs niveaux de sens." (R. Bellour, p. 1084).

Provenance : Franz Hellens, directeur du Disque vert, où furent publiés ces principes (voir lot 73).

Référence : Œuvres complètes, éd. R. Bellour, Pléiade, II, p. 131-133 (voir aussi p. 102-103 pour la version réduite de 1927).