Executed in 1956, Blaue Klänge or ‘Blue Sounds’ - is a major work from the oeuvre of German artist Ernst Wilhelm Nay. The eruption of brown and yellow discs illuminates the composition with an inner dynamism. Meanwhile, these opaque tones are applied with diaphanous touches. Deliberately rich in colour, Ernst Wilhelm Nay's post-war works reflect his deep desire to provoke an epiphany of the senses through the medium of painting alone.
The artist's early landscapes and portraits immediately convinced Karl Hofer, a leading figure in German Expressionism, to offer him a scholarship to the Academy of Fine Arts in Berlin.
Inspired by his summer stays on the Baltic Sea where Nay lived a simple life with fishermen, the artist developed a new style in the mid-1930s. He conceived landscapes of dunes subtly composed of simple symbols organised around a black serpentine line. Although his work remains radically abstract, his observation of the sea nourishes his art.
In the 1940s, his work was immediately classified as "degenerate" and excluded from art exhibitions by the Nazi dictatorship. Nay moved, therefore, to the fjord region of the Great Norwegian North. The Lofoten islands inspired the use of more expressive colours, dissolved in rhythmic and dynamic abstract compositions.

Then, a later stay of several years in France marked a turning point. Abstract figures with tragic expressions evolve in legendary scenes where bright colours, such as yellow or red, dominate. The checkerboard pattern Nay invented at that time opened up new perspectives. As he wrote, "colour is a mystery that cannot really be solved.”
After the war, when he moved to Cologne, Nay began his “Scheibenbilder”, the Disc series, marked by musicality and rhythm. Cologne was then the capital of New Music, which inspired him for a long time. Rhythm and musical harmony became crucial for his “Rhythmic Pictures”. The colours intertwine and confront each other to create a harmonic composition. It is also the motif of the disc that the painter would reinterpret masterfully until the end of his career and which would secure his reputation. This pure geometric form represents for him the central element of his pictorial experiments.
"That's how it started: I started with very innocuous new experiments and found out: If I go with a brush on the canvas, there is a small blob, I enlarge that, then I have a disc. This disc is of course already doing a lot on the surface If I add other slices, then a system of at least colored and quantitative proportions is created, which can now be combined and further assembled into larger image complexes. "
Blaue Klänge is a fine example of Nay's famous and sought after "disc images," which restore a magical and mesmerising power to the disc, a symbol of light and eternity. Inserted into an abstract formal language, this archetypal form allows for the creation of delicate contrasts of light and dark colours, giving even more vitality and freedom to the composition. Nay's exceptionally expressive works, such as Blaue Klänge, are the solution to a serious challenge, the conception of non-objective images which are radically innovative in their musicality and hypnotic aura.
Among the major painters of his generation, Nay participated in Documenta I in Kassel in 1955, as well as the second and third editions in 1959 and 1964 respectively.
Exécutée en 1956, Blaue Klänge – Sons Bleus – est une œuvre majeure dans la carrière d’Ernst Wilhelm Nay. L’éruption de disques bruns et jaunes illuminent le dynamisme interne de la composition, et fait alterner tonalités opaques et touches diaphanes. Délibérément riches en couleurs, les œuvres d’après-guerre d’Ernst Wilhelm Nay traduisent son profond désir de provoquer une épiphanie des sens par le seul moyen de la peinture.
Les premiers paysages et portraits de l’artiste ont immédiatement convaincu Karl Hofer, figure majeure de l’expressionnisme allemand, qui lui offrit une bourse d’études à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin.
Inspiré par ses séjours d’été sur la mer Baltique où Nay mène une vie simple avec les pêcheurs, il développe une nouvelle manière au milieu des années 1930. Il conçoit des paysages de dunes subtilement composés de symboles simples autour d’une ligne serpentine noire. Bien que son travail reste radicalement abstrait, son observation de la mer nourrit son art en profonde renaissance.
Dans les années 1940, ses œuvres sont immédiatement classées parmi les « dégénérées » et sont exclues des expositions. Nay s’installe alors dans la région des fjords du Grand Nord norvégien. Les « Lofoten-Bilder » adoptent ainsi des couleurs plus expressives, dissoutes dans des compositions abstraites rythmées et dynamiques. Puis, un séjour de plusieurs années en France marque un tournant. Des figures abstraites aux expressions tragiques évoluent dans des scènes légendaires où les couleurs vives, comme le jaune ou le rouge, dominent. Le motif de damier qu’il invente à cette époque lui ouvre de nouvelles perspectives : « la couleur est un mystère qui ne peut pas vraiment être percé ».

Après la guerre, Nay s’installe à Cologne et commence sa série Disque, marquée par la musicalité et le rythme. Cologne est alors la capitale de la New Music, ce qui l’inspire durablement. Le rythme et l’harmonie musicale deviennent alors cruciaux pour ses « tableaux rythmiques ». Les couleurs s’y entrelacent, s’y confrontent pour faire émerger une composition harmonique. C’est aussi le motif du disque que le peintre investira magistralement jusqu’à la fin de sa carrière et qui fera sa renommée. Cette forme géométrique pure représente à ses yeux l’élément central de ses expériences picturales.
"C'est comme ça que ça a commencé : je me suis lancé dans de nouvelles expériences très anodines et voici ce que j'ai découvert : si je pose un pinceau sur la toile, il y a une petite tâche. Si je l'agrandis, alors j'ai un disque. Ce disque fait déjà beaucoup sur la surface. Si j'en ajoute d'autres, alors un système de proportions colorées et quantitatives est créé, qui peuvent maintenant être combinées et assemblées pour former des systèmes plus grands et plus complexes. "
Blaue Klänge est un des plus beaux de la série des « disc images » de Nay, qui redonnent un pouvoir magique et envoûtant au disque, symbole de lumière et d’éternité. Insérée dans un langage formel abstrait, cette forme archétypale permet de créer de délicats contrastes de couleurs claires et foncées, donnant toujours plus de vitalité et de liberté à la composition. Exceptionnellement expressives, les œuvres de Nay comme Blaue Klänge le font entrer dans un défi de taille, la conception d’images non objectives, radicalement novatrices par leur musicalité et leur aura hypnotisante.
Peintre majeur de sa génération, Nay a participé à Documenta I à Kassel en 1955, ainsi qu’aux deuxième et troisième éditions, en 1959 et 1964 respectivement.