Never presented at auction before, Lustiges Gelb is a landmark work in Kandinsky's 1929 abstraction, reaffirming his position at the forefront of the movement alongside Malevich and Mondrian.
At this time, Kandinsky was teaching at the Bauhaus in Dessau, whose successive relocations—from Weimar to Dessau, and later to Berlin—were metaphorical symptoms of the encroaching darkness in Germany. Invited by Walter Gropius, he joined the school of architecture and applied arts, working alongside an esteemed faculty that included Klee, Josef Albers, Moholy-Nagy, and Schlemmer. It was there, in 1926, that he wrote Point and Line to Plane, his second theoretical work, published fifteen years after his foundational Concerning the Spiritual in Art. The latter, written in 1911, was contemporary with Composition VII (1913), a painting that simultaneously serves as both the birth certificate and manifesto of abstraction in art.
In Point and Line to Plane, Kandinsky further developed his studies on form, focusing in particular on the point and different types of lines. Geometric elements such as the circle, semicircle, angle, and straight or curved lines became increasingly significant both in his teaching and in his painting. During this period, a more orthogonal repertoire emerged, characterized by a clarity of mathematical order that ran through all his works of the 1920s. Around this time, the Dutch journal De Stijl, founded in 1917 by Theo van Doesburg and featuring contributions from Mondrian, was in circulation, as was The Constructivist Manifesto, written in 1920 by the Pevsner brothers and Gabo, who were part of Malevich’s circle.
Yet, even as Kandinsky developed a scientific vocabulary that shared certain traits with Constructivism and Suprematism—both of which loomed over Europe—he did not embrace the utilitarian aspects of these new theories and their applications. Lustiges Gelb perfectly embodies Kandinsky’s mature dialectic: a masterful balance between geometry on one hand and, on the other, a lyrical quality that persists in the organic forms and the richness of tones and gradients. This romanticism, unique to Kandinsky, subtly emerges in the sfumato of the radiant yellow background of Lustiges Gelb.
In this work, one can sense echoes of the golden backgrounds of the religious icons from his childhood and homeland—echoes, too, of music. Like a musical composition, the painting is punctuated by levitating forms. A passionate music lover, a great admirer of Wagner, and a friend of Schönberg, Kandinsky renders Lustiges Gelb as a visual symphony of luminous harmonies.
Jamais présentée en vente, Lustiges Gelb est une toile absolument significative de l’Abstraction de Kandinsky en 1929 et de sa place dans ce grand paysage abstrait où il règne avec Malevitch et Mondrian.
Kandinsky est alors enseignant au Bauhaus de Dessau dont les déplacements successifs, de Weimar à Berlin en passant par Dessau, sont les symptômes métaphoriques de la montée de l’obscurité en Allemagne. A l’invitation de Walter Gropius, il retrouve dans l’enceinte de l’école d’architecture et d’arts appliqués et dans le corps enseignant Klee, Josef Albers, Moholy-Nagy, Schlemmer. C’est là qu’il rédige, en 1926, Point et ligne sur plan, son second ouvrage, quinze ans après le fondateur Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier. Ecrit en 1911, celui-ci est contemporain de Composition VII, toile de 1913 et acte de naissance en même temps que profession de foi de l’Abstraction dans l’art.
Celui-là correspond au développement de ses travaux sur l’étude des formes, en particulier le point et les différentes formes de lignes. Les éléments géométriques tels le cercle, le demi-cercle, l’angle et les lignes droites ou courbes prennent dans son enseignement comme dans sa peinture une importance grandissante. C’est tout un répertoire plus orthogonal, une clarté d’ordre mathématique, qui se met en place à cette époque et parcourt tout l’œuvre des années 20. Alentours et un peu avant paraissent la revue hollandaise De Stijl fondée en 1917 par Théo van Doesburg à laquelle collabore Mondrian et Le Manifeste du Constructivisme écrit en 1920 par les frères Pevsner et Gabo qui sont l’entourage de Malevitch.
Au demeurant, tout en développant un vocabulaire scientifique dont les accents sont communs au Constructivisme et au Suprématisme qui planent sur l’Europe, Kandinsky ne fait pas sien le caractère utilitaire de ces nouvelles théories et de leurs applications. Lustiges Gelb rend parfaitement compte de la dialectique kandinskienne qui est celle de la maturité : un équilibre entre la géométrie et un lyrisme à l’œuvre dans la rémanence des formes organiques et la richesse des tons et des dégradés. Ce romantisme qui est l’apanage de Kandinsky, sourd dans le sfumato du fond jaune de Lustiges Gelb.
Il y a à cet endroit quelque chose des beaux accents des fonds or des icônes de son enfance et de sa patrie ; ceux de la musique également. Comme une partition, la toile est scandée de formes en lévitation. Mélomane, grand admirateur de Wagner, ami de Schönberg, Kandinsky donne à voir dans Lustiges Gelb de savants et rayonnants accords.