During the Second World War, Picabia moved to the South of France and revisited sensuality and eroticism in his work. The painter elaborated his famous series of often naked women presented in seductive poses of which La danseuse de French Cancan is a perfect example. Lifting her frilly dress in a classic pose associated with the legendary show, this dancer is the image of lightheartedness and erotic frivolity which contrasts with the harshness of the war years and the Occupation. It is evidently a sarcastic theme as many of the famous cabarets of Montmartre were closed by the Vichy regime in order to establish moral order.

Picabia’s sources are known. Some are from beauty magazines and charm revues such as Mon Paris, Paris Plaisir, Paris Magazine, and Paris Sex-Appeal. For La Danseuse de French Cancan, he drew the subject directly from a page of Mon Paris from the January 1937 issue.

The paintings he made during the war are ironic, sardonic, badly painted, aggressive, serious, provocative, facile, subversive, humorous, scabrous, erotic, disconcerting, incomprehensible, repellent, very successful. Picabia knew how to handle ambiguity and contradiction and this endows his works with a perfectly contemporary resonance.
Sarah Cochran, 'La parade amoureuse: Picabia, la guerre et la culture populaire', 1997

Francis Picabia’s figurative painting from the war years is today recognized for its true worth, after a period of being frowned upon by modernist critics. Already in 1933, the eminent art historian Robert Rosenblum described his pastiches of Cancan dancers and the various nudes inspired from popular magazines as "radically anti-modern". The veritable complexity of these works from the 1940s is today accepted and they are now seen as precursor to many contemporary artistic practices. With Picabia, kitsch and doubtful taste become part of a new aesthetic, far from the provocations of his mecanomorphic universe of the Dada period, but just as subversive. La Danseuse de French Cancan perfectly expresses the artist’s multiform talent, whose continual changes in style are not synonymous with decadence but rather a permanent provocation, a constant rebellion in face of the supposed hierarchies of modern art.

Mon Paris, no. 15, January 1937

Durant la Seconde Guerre mondiale, installé dans le Midi de la France, Picabia revisite sensualité et érotisme dans son travail. Le peintre élabore sa fameuse série de femmes, souvent dénudées, et immortalisées dans des poses séduisantes, dont La danseuse de French Cancan est un exemple évocateur. Soulevant sa robe à froufrous dans cette pose classique associée à ce spectacle légendaire, cette danseuse est une image de légèreté et de frivolité érotique qui contraste avec la dureté des années de Guerre et de l’occupation. C’est un thème sarcastique quand on sait que les fameux cabarets montmartrois avaient été fermés par le régime de Vichy afin de rétablir l’ordre moral.

Les tableaux qu'il a peints pendant la guerre sont tout à la fois ironiques, sardoniques, mal peints, agressifs, sérieux, provocateurs, faciles, subversifs, drôles, scabreux, érotiques, déconcertants, incompréhensibles, repoussants, très réussis. Picabia a su manier l'ambiguïté et les contradictions qui confèrent à ses œuvres leur rayonnement parfaitement contemporain.
Sara Cochran, 'La parade amoureuse : Picabia, la guerre et la culture populaire', 1997

Les sources de Picabia sont connues. Certaines sont des magazines de beauté et des revues de charme tels que Mon Paris, Paris Plaisir, Paris Magazine et Paris Sex-Appeal. Pour La Danseuse de French Cancan, il puise directement le sujet dans une page du Mon Paris de janvier 1937.

La peinture figurative de Francis Picabia des années de guerre est aujourd’hui réappréciée à sa juste valeur, après avoir été mal vue par la critique moderniste. Déjà en 1983, l’éminent historien d’art Robert Rosenblum décrivait ses pastiches de Cancans et les divers nus inspirés de l’imagerie de magazines populaires comme "radicalement antimodernes". La véritable complexité de ces œuvres des années 1940 est aujourd’hui acceptée comme précurseur de la pratique artistique contemporaine. Chez Picabia, le kitsch et le mauvais goût deviennent l’enjeu d’une nouvelle esthétique, loin des provocations de son univers mécanomorphe de l’époque Dada, mais tout aussi subversifs. La Danseuse de French Cancan exprime parfaitement le talent multiforme d’un artiste dont les changements de style incessants ne sont pas synonymes d’une décadence mais plutôt d’une provocation permanente, d’une constante rébellion face aux supposées hiérarchies de l’art moderne.