
Hallucination is part of the Fleurs-coquillages series by Max Ernst, in which the artist explored the pictorial possibilities opened up by the frottage technique he had developed in 1925. Max Ernst proceeded with several successive rubbings, superimposing the wefts of several different motifs, each in a distinct colour. The scraping of the freshest layers of paint with a knife brought out the surface of the canvas in tangled wefts of colours that are not mixed but duplicated, layered and diffracted. No other series better illustrates the purely chromatic experiments revealed by the hazards and combinations of rubbing than those of the Shell Flowers, of which the present painting is one of the most accomplished examples.
"Flowers of shells, feathers, crystals, jellyfish and reeds. All friends turn into flowers. All flowers turn into birds, all birds into mountains, all mountains into stars. Every star becomes a house, every house a city."
The highly sophisticated elaboration of Hallucination testifies to the artist's impressive technical mastery, combined with a constant desire to invent, to discover and to be surprised by the multiple possibilities opened up by frottage. In this painting, on its painted surface, Max Ernst combines the precision of a surveyor with the poetry of an alchemist. The meticulously traced vanishing lines and the perfect sense of perspective (inherited from Chirico and echoing the contemporary works of Salvador Dali or Yves Tanguy) contrast with the evanescence of the coloured motifs scattered over the surface of the canvas. The result is a strange and magnetic wedding of organic forms, with unpredictable colours and curves constantly evolving in a landscape of radical abstraction and geometry.
Formes dont la figuration commence à poindre ou finit de disparaître, irisations suspendues dans la nuit, Hallucination s'inscrit dans la série des Fleurs-coquillages de Max Ernst, dans laquelle l'artiste a exploré les possibilités picturales que lui ouvrait la technique du frottage, mise au point en 1925. Max Ernst procède à plusieurs frottages successifs, superposant ainsi les trames de plusieurs motifs différents, chacun en une couleur distincte. Le grattage, à l'aide d'un couteau, des strates de peinture les plus fraîches permet de faire affleurer à la surface de la toile des trames enchevêtrées aux couleurs non pas mélangées mais dédoublées, mariées, diffractées. Aucune autre série n'illustre mieux les expériences purement chromatiques révélées par les hasards et les combinaisons du frottage que celles des Fleurs coquillages, dont le présent tableau compte parmi les exemples les plus aboutis.

© ADAGP, Paris, 2021
L'élaboration très sophistiquée de Hallucination témoigne de l'impressionnante maîtrise technique de l'artiste, combinée à un désir permanent d'inventer, de découvrir et de se laisser surprendre par les multiples possibilités ouvertes par le frottage. Dans ce tableau, Max Ernst allie la précision du géomètre à la poésie d’un alchimiste de la surface peinte. Les lignes de fuite tracées avec minutie et un sens parfait de la perspective (héritée de Chirico et faisant écho aux œuvres contemporaines de Salvador Dali ou Yves Tanguy) contrastent avec l’évanescence des motifs colorés dispersés sur la surface de la toile. Il en résulte un étrange et magnétique mariage de formes organiques, aux couleurs et aux courbes toujours imprévisibles, évoluant dans un paysage d'une abstraction et d'une géométrie radicales, immobile et sans vie.
"Des fleurs de coquillages, de plumes, de cristaux, de méduses et de roseaux. Tous les amis se métamorphosent en fleurs. Toutes les fleurs se métamorphosent en oiseaux, tous les oiseaux en montagnes, toutes les montagnes en étoiles. Chaque étoile devient une maison, chaque maison une ville."