Joseph Beuys’ Felt Suit (1970) is one of his most iconic multiples, highlighting his intention to challenge the elitism of the art world by producing works in editions that could reach a broader audience. This piece consists of a two-piece suit made of coarse grey felt, and it is the 80th in an edition of 100 identical suits produced that year. The felt suit was first introduced in his performance Action the Dead Mouse / Isolation Unit (1970), where Beuys wore a felt suit similar to this one.

The suit, comprising a jacket and trousers, reflects the simplicity of an everyday garment. However, it questions the conventional division between art and functional objects. Beuys stated that the suit could be displayed in various ways, including hanging on a hanger like in our version Give me Honey!, nailing it to the wall, or even wearing it, though he noted the impracticality of the latter due to felt's inability to hold its form over time. This flexibility in presentation mirrors Beuys' interest in breaking down traditional boundaries in art and exploring the idea that everyone is a creator, capable of producing meaningful objects or art.

"Give me honey" is a phrase used multiple times by Joseph Beuys in his multiples. In an interview, Beuys explained the symbolic connection to honey: "The human ability is not to give honey, but to think, to give ideas. This is now being paralleled." (Joseph Beuys quoted in Joseph Beuys. Die Aktionen. Kommentiertes Werkverzeichnis mit fotografischer Dokumentation, by U.M. Schneede, 1994.)

Thus, the title of the coat rack can be understood as an invitation to discuss artistic and other creative ideas in order to solve specific problems. In this case, for example, the question arises: How does one best present a felt suit? Naturally, on a coat rack. Beuys uses the metaphor of honey here to highlight the creative power of humans—the ability to think and develop ideas, which can be seen as the 'honey' we can offer.

“Clothes rack and felt suit – both artefacts of the object relate in their purpose, dimensions and proportions to the human body. They are protection of the body and tool for storage. Although an everyday objects’ configuration (wardrobe), the suit made of felt does not appear as a piece of garment but rather leads our mind into another direction: suffering, misery, debasement of man. Iconograhically, almost inevitably the configuration of the pieces becomes a sign meaning gallows or crucifix. Within that frame, the title, GIVE ME HONEY ! evokes Jesus Christ thirsting at the rood. The work becomes a metaphor of martyrdom and death, but at the same time of relief, forgiveness and healing.”
JÖRG SCHELLMANN


Felt Suit de Joseph Beuys (1970) est l'un de ses multiples les plus emblématiques, soulignant son intention de défier l'élitisme du monde de l'art en produisant des œuvres dans des éditions susceptibles d'atteindre un public plus large. Il s'agit d'un costume deux pièces en feutre gris , le 80e d'une série de 100 costumes identiques produits cette année-là. Le costume de feutre a été introduit pour la première fois dans sa performance Action the Dead Mouse / Isolation Unit (1970), où Beuys portait un costume de feutre similaire à celui-ci.

Le costume, composé d'une veste et d'un pantalon, reflète la simplicité d'un vêtement de tous les jours. Cependant, il remet en question la division conventionnelle entre l'art et les objets fonctionnels. Beuys a déclaré que le costume pouvait être exposé de différentes manières, notamment suspendu à un cintre comme dans notre version Give me Honey !, cloué au mur ou même porté, bien qu'il ait noté le caractère peu pratique de cette dernière solution en raison de l'incapacité du feutre à conserver sa forme au fil du temps. Cette flexibilité dans la présentation reflète l'intérêt de Beuys pour l'abolition des frontières traditionnelles dans l'art et l'exploration de l'idée que chacun est un créateur, capable de produire des objets ou des œuvres d'art significatifs.

« Give me honey » est une phrase utilisée à plusieurs reprises par Joseph Beuys dans ses multiples. Dans une interview, Beuys a expliqué le lien symbolique avec le miel : « La capacité de l'homme n'est pas de donner du miel, mais de penser, de donner des idées. C'est ce que l'on met en parallèle aujourd'hui » (Joseph Beuys cité dans Joseph Beuys. Die Aktionen. Kommentiertes Werkverzeichnis mit fotografischer Dokumentation, by U.M. Schneede, 1994).

Ainsi, le titre du porte-manteau peut être compris comme une invitation à discuter d'idées artistiques et solutions créatives afin de résoudre des problèmes spécifiques. Dans ce cas, par exemple, la question se pose : comment présenter au mieux un costume en feutre ? Naturellement, sur un porte-manteau. Beuys utilise ici la métaphore du miel pour souligner la force créatrice de l'homme, sa capacité à penser et à développer des idées, qui peut être considérée comme le « miel » que nous pouvons offrir.

« Le porte-manteau et le costume de feutre - ces deux artefacts de l'objet sont liés au corps humain par leur fonction, leurs dimensions et leurs proportions. Ils protègent le corps et servent d'outils de rangement. Bien qu'il s'agisse d'une configuration d'objets quotidiens (garde-robe), le costume en feutre n'apparaît pas comme un vêtement mais conduit plutôt notre esprit dans une autre direction : la souffrance, la misère, l'avilissement de l'homme. D'un point de vue iconographique, la configuration des pièces devient presque inévitablement un signe signifiant la potence ou le crucifix. Dans ce cadre, le titre, GIVE ME HONEY ! évoque Jésus-Christ assoiffé au jubé. L'œuvre devient une métaphore du martyre et de la mort, mais aussi du soulagement, du pardon et de la guérison ».
JÖRG SCHELLMANN