Napoleon employs portraiture and his official image to project his presence across France and newly conquered regions, thereby consolidating his power. As First Consul from 1800 to 1804, he commissions the era’s greatest portraitist, Jean-Auguste-Dominique Ingres, to depict him full-length in the red velvet Consul of the Empire costume, set in an interior with a view of Saint Lambert Cathedral in Liège in 1804. This costume thus becomes a symbol of Bonaparte as First Consul, enduring as an iconic image in the centuries that follow.

Jean-Auguste Dominique Ingres, Bonaparte, premier
Consul, 1804, musée des Beaux-Arts de Liège © Musée des Beaux-Arts de Liège

Our sleeve originates from one of Napoleon’s garments as Consul of the Republic, its history meticulously documented through numerous letters and files compiled by successive collectors.

Its story begins in Year VIII (1800), when, during a meal, a clumsy servant spills sauce on the sleeve of the First Consul’s garment. Duport, known as “Chevallier,” Napoleon’s tailor, is tasked with crafting a new sleeve to be sewn onto the garment.

A bill dated 13 Germinal, Year VIII (April 3, 1800), from Duport describes the work:

« 4 aunes de velours annacara (sic) pour remettre une manche à l’habit taché 45, façon de la manche 6 ».

The tailor also removes the trimmings from the new sleeve, billing a total of 51 francs—an exorbitant sum at the time.

Chevallier’s work earns high praise, leading to his appointment as the Emperor’s personal tailor, supplying costumes for the 1804 coronation. However, by 1809, his fees grow too steep, and the Emperor ceases to employ him.

Chevallier retains the stained sleeve, which remains in the tailor’s family until 1910, when it is sold to an antique dealer in Verdun. To authenticate this imperial relic, a certificate from the mayor of Arraye-et-Han, a nearby commune, is signed on August 28, 1910, attesting to the seller’s lineage from Chevallier. The sleeve passes through several antique dealers until its acquisition in 1938 by Sub-Prefect Robert Milliat (1898–1979). This politician conducts further research, uncovering the Year VIII bill in Chevallier’s archives and securing affidavits from the tailor’s descendants to confirm its provenance.

Photograph of the sleeve at the 1939 Liège Exhibition © DR

In 1939, Milliat lends the sleeve to the city of Liège for the Exhibition of the Napoleonic Legend in Liège, where it is displayed alongside photographs of Ingres’ portrait, also held in Liège.

The sleeve is later sold to an antique dealer, who transfers it in the 1990s to its current owner, who discovers the accompanying dossier with all related documents and correspondence a few years later.


Napoléon utilise le portrait officiel pour diffuser son image dans la France entière et dans les régions nouvellement conquises. Il peut ainsi affermir son pouvoir. Premier consul entre 1800 et 1804, il se fait représenter par le plus grand portraitiste de son temps Jean-Auguste Dominique Ingres, en pied vêtu du costume en velours rouge de consul de l’Empire dans un intérieur avec une vue sur la cathédrale Saint Lambert de Liège en 1804. Ce costume devient ainsi le symbole de Bonaparte en tant que Premier consul et une image d’épinal dans les siècles suivants.

Jean-Auguste Dominique Ingres, Bonaparte, premier
Consul, 1804, musée des Beaux-Arts de Liège © Musée des Beaux-Arts de Liège

Notre manche est issue d’un des habits de Napoléon en tant que consul de la République et son histoire est documentée grâce à de nombreux courriers et dossiers écrits par les collectionneurs successifs.

Son histoire commence en l’an VIII, en 1800, un jour où lors d’un repas, un serviteur maladroit renverse de la sauce sur une manche d’habit du Premier Consul. Duport dit « Chevallier », tailleur de Napoléon, est chargé de faire une nouvelle manche qui sera cousue sur l’habit.

Une facture du 13 germinal an VIII (3 avril 1800) de Duport décrit ainsi :

« 4 aunes de velours annacara (sic) pour remettre une manche à l’habit taché 45, façon de la manche 6 ».

Le tailleur doit également découdre les passementeries sur la nouvelle manche. Il facture le tout pour 51 fr, somme exorbitante à l’époque.

Le travail de Chevallier est très apprécié, à tel point qu’il sera nommé tailleur particulier de l’Empereur et fournira ses costumes pour le sacre de 1804. Cependant, ses tarifs devenus trop importants, l’Empereur cesse de le solliciter en 1809.

Chevallier conserve la manche tâchée qui reste dans la famille du tailleur jusqu’en 1910 où elle est vendue à un antiquaire de Verdun. Afin de faire authentifier la relique impériale, une attestation du maire d’Arraye et Han, commune proche, est signé le 28 août 1910, relatant la parenté du vendeur avec le tailleur Chevallier. Plusieurs antiquaires vendent la manche jusqu’à son acquisition en 1938 par le sous-préfet Robert Milliat (1898-1979) en 1938. Cet homme politique fait lui aussi des recherches, notamment dans les archives de Chevallier où il retrouve la facture de l’an VIII. Il demande également des attestations auprès des descendants du tailleur afin d’attester de la provenance.

Photographie de la manche lors de l’exposition de Liège de 1939 © DR

Il prête cette manche à la ville de Liège en 1939 pour une Exposition de la Légende Napoléonienne au pays de Liège. Dans la vitrine on peut ainsi voir le souvenir avec les photographies du portrait d’Ingres, conservé lui aussi à Liège.

La manche est ensuite vendue à un antiquaire qui la cède dans les années 1990 à notre propriétaire actuel qui retrouvera le dossier avec tous les documents et courriers relatifs à son histoire quelques années plus tard.

Toutes les informations concernant cette pièce sont maintenant réunies qui a été admirée lors d’expositions à travers le monde (Etats-Unis, France, Chine) depuis plus de 20 ans.