A key figure on the post-war French art scene, Nicolas de Staël has been the subject of major retrospectives, notably at the Centre Pompidou in 2003 and more recently at the Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Born into a family of Russian military officers and forced into exile, the artist travelled the world, capturing the landscapes around him with inexhaustible creative fervour. His career, as brief as it was dazzling, was characterised by a constant desire for renewal and innovation.

Materials and colors resonate in harmony in this Composition of deep grey, punctuated by orange and shades of beige. An advocate of geometric compositions devoid of depth, Nicolas de Staël played with imbalance and texture by alternating the shades of his palette.

"I think we can say that my way of suggesting space in painting is completely new."
Nicolas de Staël, in a letter to Theodore Schempp, December 1950, in Françoise de Staël, Nicolas de Staël: Catalogue Raisonné of the Paintings, Lausanne 2021, p.927

After a long period of wandering from studio to studio and an incessant quest for representation, the 1950s marked a major turning point for the painter. Driven by a desire to go ever further in his thinking and expression, Composition hints at the direction the artist would take in the years to come. This painting comes at a key moment in his career, when he abandoned highly structured compositions with tight, vertical grids in favour of more airy, expansive and luminous surfaces. This work is a unique illustration of the stance Nicolas de Staël took in his work.

The artist held several exhibitions and a canvas from the same series than Composition was acquired by the Centre Pompidou at that time. Untiring and determined, Nicolas de Staël drew on the support of art dealers such as Theodore Schempp and Louis Carré. His move to a spacious new studio, with high ceilings and clear walls to accommodate large canvases, gave him the space he needed to express himself freely. In this favourable environment, the artist created vibrant works in which light played a crucial role.

Exploiting the fine line between abstraction and figuration, his compositions capture an intimate and sincere reality. Composition embodies this ceaseless quest for abstract beauty, in which the artist freezes a sensitive vision of existence.

First shown in 1957 at the Kunsthalle Bern, Composition was then showed during a retrospective of the artist's work at the Fondation Maeght in 1972, before being included in a tribute organised by the Galerie Jeanne Bucher in Paris in 1981. These exhibitions underline the major importance of this work in the development of his career. Composition also figured in the collection of Igor Troubetzkoy, a contemporary of Staël. The personal and cultural paths of the two men, marked by their Russian heritage, intersected in unexpected ways, around the same passion for art. A renowned collector, Troubetzkoy was part of a vibrant network of painters and art dealers such as Serge Poliakoff, Ida Chagall, Franz Meyer and other figures of the period, and his taste and sporting reputation made him a figure of his time.

Composition offers a synthesis of Nicolas de Staël's extreme knowledge of material, which unfolds through the innumerable shades of grey for which the artist is directly recognisable.


Detail of the present work Eléa Lefèvre

Figure incontournable de la scène artistique française d'après-guerre, Nicolas de Staël a fait l'objet de grandes rétrospectives, notamment au Centre Pompidou en 2003 et plus récemment au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris. Né dans une famille d'officiers russes et contraint à l'exil, l'artiste a parcouru le monde, capturant les paysages qui l'entouraient avec une ferveur créative inépuisable. Sa carrière, aussi brève que fulgurante, se distingue par un désir constant de renouvellement et d'innovation.

Matières et couleurs résonnent à l’unisson dans cette Composition au gris profond ponctué d’orange et de teintes de beige. Partisan des compositions géométriques dépourvues de profondeur, de Staël joue du déséquilibre et de la matière en alternant les nuances de sa palette.

« Je crois que l’on peut dire que ma façon de suggérer l’espace en peinture est toute nouvelle. »
Nicolas de Staël, dans une lettre à Theodore Schempp, décembre 1950, dans Françoise de Staël, Nicolas de Staël: Catalogue Raisonné of the Paintings, Lausanne 2021, p.927

Après une longue période d’errance d’atelier en atelier et une quête incessante de représentation, les années 1950 marquent un tournant majeur pour de Staël. Porté par une volonté d’aller toujours plus loin dans sa réflexion et son expression, Composition laisse entrevoir la direction que l’artiste prendra dans les années suivantes. Ce tableau s'inscrit à un moment clé de sa carrière, où il abandonne les compositions très structurées à réseau serré et vertical au profit de surfaces plus aérées, étendues et lumineuses. Cette œuvre est ainsi une illustration unique de cette prise de position dans la production de Staël.

L’artiste multiplie les expositions et une toile de la même série que Composition est alors acquise par le Centre Pompidou. Infatigable et déterminé, Nicolas de Staël s’appuie sur le soutien de marchands comme Theodore Schempp et Louis Carré. Son installation dans un nouvel atelier spacieux, doté de plafonds élevés et de murs dégagés pour accueillir de grandes toiles, lui offre l’espace nécessaire pour une libre expression. Dans cet environnement propice, l'artiste crée des œuvres vibrantes où la lumière occupe une place centrale.

Exploitant la fine limite entre abstraction et figuration, ses compositions captent une réalité intime et sincère. Composition incarne cette quête incessante de beauté abstraite où l’artiste fige une vision sensible de l’existence.

Présentée pour la première fois en 1957 au Kunsthalle de Berne, Composition fait ensuite partie d'une rétrospective de l'artiste à la Fondation Maeght en 1972, avant d’être incluse dans un hommage organisé par la Galerie Jeanne Bucher à Paris en 1981. Ces expositions soulignent l’importance capitale de cette œuvre dans l’évolution de sa carrière. Composition a également figuré dans la collection d’Igor Troubetzkoy, un contemporain de de Staël. Les trajectoires personnelles et culturelles des deux hommes, marquées par leur héritage russe, se croisent de manière inattendue, autour d’une même passion pour l'art. Collectionneur reconnu, intégré au réseau vibrant de peintres et marchands d'art tel que Serge Poliakoff, Ida Chagall, Franz Meyer, et d'autres figures de l'époque, son goût et sa renommée sportive font de lui une figure de son époque.

Composition propose une synthèse de l’extrême maitrise de la matière de Nicolas de Staël qui se déploie au travers des innombrables nuances de gris pour lesquelles l’artiste est directement reconnaissable.