“In 1982 I asked him to create a group of small works for children. Andy responded with the Toy paintings, which I showed in my gallery in Zurich in 1983. Warhol designed wallpaper of silver fish swimming on a blue background which made the gallery look like an aquarium, and the paintings were hung at eye level for three- to five-year-old children. Adults had to squat to examine the paintings closely, the opposite of me having to lift up my little children when looking at paintings in museums. We even went so far as to charge an entry fee for adults not accompanied by children under six, the proceeds being donated to a Swiss children‘s charity.”
The origins of the Toy Paintings series lie in Warhol's friendship with Zurich gallery owner Bruno Bischofberger, who had already exhibited his work at the major Pop Art retrospective in 1965 and commissioned the famous portraits of Mao. In 1982, Bischofberger asked Warhol to create a series of works centered on childhood. These paintings were presented in 1983 in his Zurich gallery, transforming the exhibition space into a veritable playground, with installations designed to captivate children and adults alike, offering an unprecedented visual experience. This exhibition illustrated Warhol's playful disruption of artistic conventions and his delight in the carefree creativity of childhood.
This series continues the work on the representation of consumer culture that Warhol began in the 1960s, with his portraits of Marilyn Monroe and the famous Campbell's soup cans that made his name. This time, the artist, a great collector and toy enthusiast, is not depicting brands or movie stars, but objects that have become emblematic for children who grew up in the 1960s: a mechanical wind-up mouse, a parrot, a police car, a spaceship and a steam train.
The Toy Paintings, which combine silkscreen and hand-painting, are characterized by a wealth of drawn detail, precise contours, playful shifts and subtle color transitions, creating an impressive and expressive diversity. In an article for Artforum in 1986, Lisa Liebmann praised the series for the depth of its palette, underlining Warhol's ability to manipulate color to create works of evocative and versatile beauty.
Fascinated by the universality of children's toys and their powerful nostalgic connotations, Warhol remarked: “Lots of international toys [were] included because a lot of them are the cutest of any I've seen” (Andy Warhol, quoted in Seth S. King, ‘Art: An Andy Warhol Show, For Children's Eyes’, The New York Times, 25 August 1985, p. 70). Warhol's collection included metal and mechanical toys from countries such as Japan, Hungary, China, Germany, Russia, Korea and the United States. These works not only reproduce the packaging of now rare collector's toys but also offer a reflection on the universality of play and the commercial dynamics of the end of the Cold War.
Each subject in the Toy Paintings challenges traditional notions of artistic merit and authenticity, prompting viewers to reconsider their relationship with consumer culture and everyday objects. With their playful yet stimulating images, these works invite us to revisit the innocence and splendor of childhood, while questioning the cultural forces that shape our collective imagination. Parrot stands out for its exoticism, Space Ship for its link with the culture of the conquest of space, Police Car for its evocation of childhood heroes, Choo-Choo Train for its reference to Western culture and westward expansion, and Roll Over Mouse for its purity and innocence.
« En 1982, je lui ai demandé de créer un ensemble de petites œuvres pour enfants. Andy répondit avec les peintures Toy, que j’ai exposées dans ma galerie à Zurich en 1983. Warhol conçut un papier peint avec des poissons argentés nageant sur un fond bleu, ce qui donna à la galerie l’apparence d’un aquarium. Les tableaux étaient accrochés à hauteur des yeux pour des enfants de trois à cinq ans. Les adultes devaient se baisser pour examiner les peintures de près, à l’opposé de moi, qui devait soulever mes petits enfants pour regarder des tableaux dans les musées. Nous allions même jusqu’à facturer une entrée pour les adultes non accompagnés d’enfants de moins de six ans, les recettes étant reversées à une œuvre caritative suisse pour enfants. »
L'origine de la série des Toy Paintings trouve ses racines dans l’amitié de Warhol avec le galeriste zurichois Bruno Bischofberger, qui avait déjà exposé son travail lors de l’importante rétrospective Pop Art de 1965 et commandé les célèbres portraits de Mao. En 1982, Bischofberger sollicita Warhol pour créer une série d’œuvres centrées sur l’enfance. Ces toiles furent présentées en 1983 dans sa galerie de Zurich, transformant l’espace d’exposition en un véritable terrain de jeu, avec des installations conçues pour captiver aussi bien les enfants que les adultes, offrant ainsi une expérience visuelle inédite. Cette exposition illustrait la disruption ludique des conventions artistiques par Warhol et son plaisir dans la créativité insouciante de l’enfance.
Cette série prolonge le travail de représentation de la culture consumériste entamé par Warhol dans les années 1960, avec les portraits de Marilyn Monroe et les célèbres boîtes de soupe Campbell qui ont fait sa renommée. L’artiste, grand collectionneur et passionné de jouets, ne met cette fois pas en scène des marques ou des stars du cinéma, mais des objets devenus emblématiques pour les enfants ayant grandi dans les années 1960 : une souris mécanique à remonter, un perroquet, une voiture de police, un vaisseau spatial et un train à vapeur. Les Toy Paintings, qui allient sérigraphie et peinture à la main, se caractérisent par une grande richesse de détails dessinés, une précision des contours, des jeux de décalages et des transitions subtiles de couleurs, créant ainsi une diversité expressive impressionnante. Lisa Liebmann, dans un article pour Artforum en 1986, saluait la série pour la profondeur de sa palette, soulignant la capacité de Warhol à manipuler les couleurs pour créer des œuvres d'une beauté suggestive et polyvalente.
Fasciné par l’universalité des jouets d’enfants et leurs puissantes connotations nostalgiques, Warhol remarquait : « Beaucoup de jouets internationaux étaient inclus parce qu’ils sont parmi les plus mignons que j’aie vus » (Andy Warhol, cité dans Seth S. King, « Art : An Andy Warhol Show, For Children’s Eyes », The New York Times, 25 août 1985, p. 70). La collection de Warhol incluait des jouets métalliques et mécaniques provenant de divers pays, tels que le Japon, la Hongrie, la Chine, l'Allemagne, la Russie, la Corée et les États-Unis. Ces œuvres ne se contentent pas de reproduire les emballages de jouets de collection désormais rares, mais offrent également une réflexion sur l’universalité du jeu et les dynamiques commerciales de la fin de la guerre froide.
Chaque sujet des Toy Paintings remet en question les notions traditionnelles de valeur artistique et d’authenticité, incitant les spectateurs à reconsidérer leur rapport à la culture de consommation et aux objets du quotidien. Par ces images à la fois ludiques et stimulantes, ces œuvres nous invitent à revisiter l’innocence et la splendeur de l’enfance, tout en interrogeant les forces culturelles qui façonnent notre imagination collective. Parrot se distingue par son exotisme, Space Ship par son lien avec la culture de la conquête spatiale, Police Car par l’évocation des héros de l’enfance, Choo-Choo Train par sa référence à la culture du Western et à l’expansion vers l’Ouest, et enfin Roll Over Mouse par sa pureté et son innocence.