The Triumph of Silenus is one of Dalou’s most evocative creations.

His monumental bronze, still in the Jardin du Luxembourg, completes the list of sculptures the artist produced for public spaces: the monumental bronze of the Triumph of the Republic made for the Place de la Nation; his relief of Fraternity for the town hall in the tenth arrondissement; the Lions on the Pont Alexandre III; his monument to Alphand in Avenue Foch; and the bronze group created to honour the painter Eugène Delacroix (1890), also in the Jardin du Luxembourg.

Dalou planned his monumental creations with the help of detailed research and sketch models. His first ideas for this subject are illustrated in one of the rare surviving terracotta sketches by his hand, made in about 1878 in London, where he was seeking refuge during the Commune (Musée d’Orsay, inv. no RF3411). Revisiting the bacchanals and Dionysian corteges found on antique sarcophagi – very popular subjects in the sixteenth and seventeenth centuries – Dalou was also inspired, when he visited Brussels, by Flemish paintings by artists such as Rubens (circa 1616-1617), Jacob Jordaens (1593-1678) and van Dyck (circa 1620).

The Triumph of Silenus satisfied Dalou’s taste for lively modelling of the human body and for interweaving figures in movement. His whirling pyramidal composition can already be appreciated in the sketch model: a precursor of Dionysos, the Greek deity has a prominent place in the centre of the cortege, astride his ass and wearing a crown of vine leaves. With his pot belly, Silenus is associated with wine and drunkenness, representing exuberance and the pleasures of life. He leans against a thin, bearded satyr, wearing an animal skin, who stands behind him. A woman on his right and a man on his left support his thighs. There are children playing with the ass, while others have tumbled to the ground under Silenus’s weight.

When the monumental plaster (now lost) was presented at the Salon in 1885, the work had a lukewarm reception. Only the art critic Roger Marx sung its praises:

The Triumph of Silenus is a pivotal piece in the sculpture Salon, not only for its author but for the contemporary school too. It is a decorative group with a harmonious silhouette. Skilful ingenuity, an understanding of anatomy and fine detail are all combined in this work. But it is ‘life, good humour and movement’ which seem to us to be the Triumph’s most important qualities: the entangled figures press together and topple over, to create an appealing ensemble’ (see R. Marx, ‘Au Salon. Le Salon de 1885, Sculpture’, in Voltaire, 1 May 1885, p. 6).

While waiting for the group to be commissioned, Dalou singled out some elements of the composition to be produced as separate editions. The Petit Palais has several studies of reclining male nudes in terracotta (inv. no PPS262) and bronze (inv. 1176), as well as a mask of Silenus (inv. no 236) and a mask of a bacchante (inv. 2569), all derived from this composition.

Jules Dalou, circa 1884, Le Triomphe de Silène, patinated plaster, Paris, musée du Petit Palais, inv. no PPS338.

Apart from the present group, only two other plaster versions of the Triumph of Silenus of this size are known, but they give a clear impression of the final composition: the studio plaster acquired in 1905 directly from the artist’s daughter (Musée du Petit Palais, inv. no PPS338) and a second example, in the former collection of Charles Auzoux, which recently appeared on the market. The present plaster comes from the collection of the bronze founder Adrien-Aurélien Hébrard (1865–1937), having served as a model for the bronze edition; only one example of this series, cast in bronze by Hébrard, is documented (Paris, Drouot, Kann sale, 16 November 1930, lot 12; present location unknown).

Fifteen years passed between the preparatory work for the monumental group and its actual production. Much to Dalou’s chagrin – he had hoped to sculpt the group in marble – the State at last decided to buy the model ten years later, in 1894, to be cast in bronze. This life-size bronze, cast by the Thiébaut Frères foundry, appeared in the exhibition of the Société National des Beaux-Arts in 1897. Although the curator of the Musée du Luxembourg fought to obtain the work for his museum, the group was installed in the Jardins du Luxembourg in 1898–1899, raising strong objections from mothers anxious about its impact on their children’s moral upbringing.

Nevertheless, the monumental bronze was much admired by connoisseurs, including Auguste Dalligny, editor of the Journal des Arts, who emphasised Dalou’s virtuoso approach to the subject when it was exhibited at the 1897 Salon: ‘M Dalou, Triumph of Silenus, a bronze group owned by the State (…); this work displays unusual strength in its modelling while the poses and movement are astonishing, without exceeding normal expectations. (…) Considerable attention has been paid in this work to poses, flesh, muscles, heads and legs, mixed up with bunches of grapes, baskets and other accessories. Despite such profusion, everything is clearly articulated.


Le Triomphe de Silène est l’une des créations les plus emblématiques de l’œuvre de Dalou. Son bronze monumental, toujours visible au Jardin du Luxembourg, complète la liste des sculptures réalisées par l’artiste pour l’espace public :
le bronze monumental du ‘Triomphe de la République’ sur la place de la Nation, son relief de la Fraternité à la mairie du Xe arrondissement, les Lions du Pont Alexandre III, son monument à Alphand avenue Foch, et le groupe en bronze en honneur du peintre Eugène Delacroix (1890), également au jardin du Luxembourg.

Dalou prépare ses créations monumentales par des recherches minutieuses et des ébauches. L’une de ses rares esquisses en terre cuite préservées, réalisée vers 1878 lorsque l’artiste se réfugie à Londres pendant la Commune, illustre la première idée du sujet (musée d’Orsay, inv. no RF3411).

Renouant avec les Bacchanales et les Cortèges dionysiaques des sarcophages antiques, sujets très prisés aux XVIe et XVIIe siècles, Dalou s’est inspiré, lors de son voyage à Bruxelles, de peintures flamandes comme celles de Rubens (vers 1616-17), Jacob Jordaens (1593-1678) et van Dyck (vers 1620).

Satisfaisant son goût pour le modelé du corps vivant et l’enchevêtrement de personnages en mouvement, Dalou présente le Triomphe de Silène dans une composition pyramidale tournoyante, déjà perceptible dans l’esquisse : précepteur de Dionysos, la divinité grecque trône au centre du cortège chevauchant son âne. Coiffé d’une couronne de feuilles de vigne, Silène, au ventre bedonnant, associé au vin et à l’ivresse, illustre l’exubérance et les joies de la vie. Il s’adosse sur un maigre satyre barbu, vêtu d’une peau de bête, tenant debout derrière lui. De part et d’autre, une femme à droite et d’un homme à gauche, le soulèvent par ses cuisses. Des enfants jouent avec l’âne, d’autres s’écroulent au sol sous le poids de Silène.
Lorsque le plâtre monumental, aujourd’hui perdu, est présenté au Salon de 1885, l’œuvre reçoit un accueil mitigé. Seul le critique d’art Roger Marx loue les qualités de l’œuvre :
Le Triomphe de Silène qui s’impose comme morceau capital du Salon de sculpture, n’est pas seulement pour son auteur, mais encore pour l’école contemporaine. C’est un groupe décoratif à silhouette harmonieuse. Invention habile, anatomie savante, finesse des détails, tout s’y retrouve réuni. Mais c’est ‘la vie, la belle humeur, le mouvement’ qui nous paraissent les qualités maîtresses de Triomphe dans lequel les êtres se pressent, se renversent, s’enchevêtrent pour former un séduisant ensemble. (cf. R. Marx, ‘Au Salon. Le Salon de 1885, Sculpture’, dans Voltaire, 1er mai 1885, p. 6.).

En attendant la réalisation du groupe, Dalou isole certains éléments de la composition, pour les éditer individuellement. Ainsi, le Petit Palais possède plusieurs études en terre cuite d’hommes nus allongés (inv. no PPS262) et en bronze (inv. 1176), un masque de Silène (inv. no 236) et un masque de Bacchante (inv. 2569), tous issus de cette composition.

Jules Dalou, vers 1884, Le Triomphe de Silène, plâtre patiné, Paris, musée du Petit Palais, inv. no PPS338.

Avec notre groupe, seules deux autres versions du Triomphe de Silène en plâtre de cette taille sont connues, donnant une idée précise de la composition définitive : le plâtre d’atelier acquis en 1905 directement à la fille de l’artiste (au musée du Petit Palais, inv. no PPS338) et un deuxième exemplaire, de l’ancienne collection Charles Auzoux, récemment apparu sur le marché.

Notre plâtre provient de la collection du fondeur Adrien-Aurélien Hébrard (1865-1937), ayant servi de modèle pour l’édition en bronze, dont une seule épreuve, fondue en bronze par Hébrard est documentée (Paris, Drouot, vente Kann, 16 nov 1930, lot 12 ; localisation actuelle inconnue).

De sa création jusqu’à la réalisation du groupe monumental, quinze ans se sont écoulés.
Au grand dam de Dalou, qui aspirait exécuter ce sujet en marbre, l’Etat se décide enfin d’acquérir le modèle dix ans plus tard, en 1894, pour le faire couler en bronze. Le bronze grandeur nature, réalisé par la fonderie Thiébaut Frères, figure à l’exposition de la Société national des Beaux-Arts en 1897. Bien que le conservateur du musée du Luxembourg lutte pour obtenir l’œuvre pour son musée, le groupe est placé dans les jardins du Luxembourg en 1898-1899, soulevant des vives protestations de mères de familles, inquiètes de l’éducation et la moralité de leurs enfants.

Néanmoins, le bronze monumental est très apprécié par les amateurs, tels Auguste Dalligny, directeur du Journal des Arts, qui souligne la virtuosité de Dalou dans cette œuvre lors de son exposition au Salon de 1897: M Dalou, Triomphe de Silène, groupe en bronze appartenant à l’Etat (…) ; d’une rare puissance de modelé, cette œuvre, sans sortir de la donnée connue est étonnante de poses et de mouvement. (…) Il y a dans ce groupe un travail considérable de poses, de chairs, de muscles, de têtes et de jambes entremêlés de raisins, de paniers et d’autres accessoires qui malgré tout cet assemblage se comprend très bien.’