"I like painting good-looking people because I like good bone structure".
Francis Bacon (Pages extracted from Francis Bacon's Studio, edited by Margarita Cappock, published by Merrell in 2005)

Francis Bacon, Three Studies for a portrait of Peter Beard, 1975. © The Estate of Francis Bacon / All rights reserved / Adagp, Paris and DACS, London 2022.

This photograph dating from early 1970 bears witness to a particularly important creative relationship between the subject and his photographer. Francis Bacon and Peter Beard most likely met at the Clermont Club in London in 1965 on the occasion of the book launch of the latter's critically acclaimed publication 'The End of the Game'. Bacon admired the restless existence and athletic looks of this American man who was almost thirty years his junior. Their mutual interests, particularly in literature on the existential complexity of white involvement in Africa, the artistic depiction of wild animals and an obsessive archive of stimulating imagery, ensured that the pair immediately struck up a friendship.

This photograph is a demonstration of the fact that, when they were together, the artists' would mutually influence one another's work. Beard's portrait of Bacon on his rooftop contains the same contorted and ape-like facial features of Bacon's important portraits of himself such as 'Figure Crouching' from 1949, Lot 3 in this sale.

But their relationship was also nurtured during the frequent periods of geographical separation between them by Beard who sent over two hundred photographs as well as page proofs, postcards and books to Bacon. These missives were often embellished with vivid images, drawings and scribblings.

The material sent by Beard impressed Bacon, in turn, as witnessed by the fact that he retained this large volume of material until his death. While Bacon was certainly intrigued by the images of wild animals, both dead and alive, the photographs which inspired him the most were those of Beard himself. Bacon, himself said in 1985, "I would like my paintings to have the same immediate effect [... of an image showing] animal after the kill." (Francis Bacon interviewed by Melvyn Bragg)

This mutual respect is particularly visible in a series of self portraits taken in Beard's studio from the early 1970s which became the basis for Three Studies for a Portrait of Peter Beard by Bacon from 1975. These studied images of a semi-nude, side lit Beard against a dark backdrop may well have been commissioned by Bacon himself. In total, Bacon would paint his handsome friend no less than nine times.

Beard's willingness to pose for Bacon was highly serendipitous since it came at a time when Bacon was struggling to find compelling subjects. Just a few months before painting his first work of the photographer in 1975 Bacon had told art critic David Sylvester that "I've nobody to paint but myself".

"Bacon painted Beard many times between 1975 and 1980, and Beard was one of the few whom Bacon allowed to take photographs in his studio, as well as at his Thames-side studio at Narrow Street, Limehouse, in London's East End."
Martin Harrison in Francis Bacon: Study for a Portrait, published by the Francis Bacon MB Art Foundation, 2019


« J'aime peindre des gens beaux parce que j'aime une bonne ossature ».
Francis Bacon (Margarita Cappock, L'atelier de Francis Bacon, Lausanne, 2006, p. 59)

Working document with illustration of Self-Portrait of Peter Beard found in Francis Bacon’s studio, early 1970s.

Cette photographie datant du début des années 1970 témoigne d'une relation créative particulièrement importante entre le sujet et son photographe. Francis Bacon et Peter Beard se sont probablement rencontrés au Clermont Club de Londres en 1965, à l'occasion du lancement du livre de ce dernier, "The End of the Game", qui a été acclamé par la critique. Bacon admirait l'existence agitée et l'allure athlétique de cet Américain de près de trente ans son cadet. Leurs intérêts communs, en particulier la littérature portant sur la complexité existentielle de l'engagement des Blancs en Afrique, la représentation artistique des animaux sauvages et une collection obsessionnelle d'images stimulantes, ont fait que les deux hommes se sont immédiatement liés d'amitié.

Cette photographie illustre le fait que, lorsqu'ils étaient ensemble, les artistes s'influençaient mutuellement dans leur travail. Le portrait de Bacon sur son toit, réalisé par Beard, présente les mêmes traits de visage contorsionnés et simiesques que les autoportraits majeurs de Bacon tels que "Figure Crouching" de 1949, le lot 3 de cette vente.

Leur relation a également été entretenue par Beard durant les fréquentes périodes de séparation géographique entre eux. Ce dernier a envoyé à Bacon plus de deux cents photographies ainsi que des épreuves, des cartes postales et des livres. Ces missives étaient souvent agrémentées d'images vivantes, de dessins et de gribouillages.

Les courriers adressés par Beard impressionnèrent Bacon, qui conserva cet important volume de missives jusqu’à son décès. Si Bacon fut certainement intrigué par les images d'animaux sauvages, morts ou vivants, les photographies qui l'inspirèrent le plus étaient celles de Beard lui-même.

Comme disait Bacon en 1985,« Je voudrais que mes peintures aient le même effet immédiat [...] d'une image montrant un animal après sa mise à mort ». (Francis Bacon interviewé par Melvyn Bragg)

Le respect mutuel entre les deux artistes est particulièrement visible dans une série d'autoportraits pris dans le studio de Beard au début des années 1970, qui ont servi de base pour Three Studies for a Portrait of Peter Beard peint par Bacon en 1975. Ces images étudiées d'un Beard semi-nu, éclairé de côté sur un fond sombre, pourraient bien avoir été commandées par Bacon lui-même. Au total, Bacon a peint son ami d'une grande beauté pas moins de neuf fois.

Le fait que Beard ait accepté de poser pour Bacon est un heureux hasard, puisqu'il est survenu à un moment où Bacon avait du mal à trouver des sujets captivants. Quelques mois seulement avant de peindre sa première œuvre du photographe en 1975, Bacon avait déclaré au critique d'art David Sylvester : « Je n'ai personne à peindre, sauf moi-même ».

« Bacon a peint Beard à de nombreuses reprises entre 1975 et 1980, et Beard était l'un des rares à qui Bacon permettait de prendre des photos dans son atelier, ainsi que dans son atelier sur la Tamise, à Narrow Street, Limehouse, dans l'East End de Londres. »
Martin Harrison dans Francis Bacon : Study for a Portrait, publié par la Francis Bacon MB Art Foundation, 2019.