Composition is an exceptional work of powerful gesturality.

In this work, executed in 1961 and never before sold at auction, we are far from the appeasement of Chu Teh-Chun's later compositions. Here the canvas seems to be the site of a conflict where rhythms collide in dark spaces crossed by flashes of light. Here, as in an immense vital breath, everything is movement. The forms seem to come from a mysterious spiritual concentration and invade the canvas. One is seized by the gush of black lines strongly imbued with the artist's gestures which let a background subtly composed of red, ochre ... Although the graphics derived from oriental traditions is recognizable, we find no ideogram or symbol. "The artist absorbs what he sees in nature and refines it in his mind, and it is the power of the artist's imagination, his sensitivity and his inner character that are revealed on the canvas. This is where the concepts of Chinese painting and abstract painting come together in a very clear way."

The 1960s marked a turning point in the artist's work. Teh-Chun abandoned figurative painting, which had become semi-abstract, in favor of a totally abstract painting. From then on, he did not try to capture reality through images but through matter, color and form. "Thus, from one canvas to another in what Chu Teh-Chun calls "Composition", that is to say imagination, suggestion, effusion, communion, a geography is created that is appeased or exploded. Places of deployment, investment, and anger are born where another world is built, that of painting, which is poetry and thought. He draws his inspiration from nature, but also from the great masters of Chinese painting of the Song and Ming dynasties, from the poets of the Tang and Ming dynasties, as well as from classical music and opera.

Born in 1920 to a family of doctors and collectors in Hangzhou, he learned calligraphy at a very early age and became passionate about Chinese painting. At the age of only fifteen, he entered the China Academy of Art, an avant-garde school where he was trained in modern Western painting and its techniques. Around the age of thirty, Teh-Chun became interested in Western painting and moved to Paris in 1955, seven years after his friend Zao Wou-Ki, his exact contemporary. “I came to Paris in the spring of 1955 to find the answer to a deep aspiration. I had to discover my own way thanks to the knowledge and practice of Western painting.” He then discovered the Impressionists and Fauvism and seemed fascinated by Cézanne's strokes and flat tints. The retrospective of Nicolas de Staël at the Musée d'Art Moderne de Paris in 1956 was a real aesthetic shock for him, which then led him towards abstraction.

In March 2021, to celebrate the centenary of the artist's birth, the National Museum of China in Beijing will organize a major retrospective of more than 200 works from the 1950s to the 2000s. After Beijing, the exhibition will travel to other Asian countries, making stops in the Middle East, Europe and then the United States.

Composition est une œuvre exceptionnelle à la gestualité puissante.

Dans cette œuvre, exécutée en 1961, et inédite en vente aux enchères, on est loin de l’apaisement des compositions plus tardives de Chu Teh-Chun. Ici la toile semble être le lieu d’un conflit où les rythmes se heurtent dans des espaces sombres traversés d’éclats. Ici comme dans un immense souffle vital, tout est mouvement. Les formes paraissent venir d’une mystérieuse concentration spirituelle et envahissent la toile. On est saisi par le jaillissement de traits noirs fortement imprégnés de la gestuelle de l’artiste qui laissent transparaître un arrière-plan subtilement composé de rouge, d’ocres … Bien que le graphisme dérivé des traditions orientales soit reconnaissable, nous ne retrouvons aucun idéogramme, ni symbole.

Les années 1960 marquent un tournant dans l’œuvre de l’artiste. Chu abandonne alors la peinture figurative devenue semi-abstraite au profit d’une peinture totalement abstraite. Il tente dorénavant non pas de saisir le réel par l’image mais par la matière, la couleur et la forme. « Ainsi d’une toile à l’autre dans ce que Chu Teh-Chun nomme « Composition », c’est-à-dire imagination, suggestion, effusion, communion, se crée une géographie apaisée ou éclatée. Naissent des lieux de déploiement, d’investissement, d’emportement où se construit un monde autre, celui de la peinture qui est poésie et pensée » comme nous l'explique le critique d'art Pierre Cabanne. Il puise ses sources d’inspiration dans la nature, mais aussi auprès des grands maîtres de la peinture chinoise des dynasties Song et Ming, chez les poètes des dynasties Tang et Ming, ainsi que dans la musique classique et l’opéra.
Né en 1920 à Hangzhou dans une famille de médecins collectionneurs, il apprend très tôt la calligraphie et se passionne pour la peinture chinoise. A l’âge de quinze ans seulement, il rentre à la China Academy of Art, une école avant-gardiste où il se forme à la peinture occidentale moderne et à ses techniques. Vers l’âge de trente ans, Chu s’intéresse à la peinture occidentale et s’installe à Paris en 1955, sept ans après son ami Zao Wou-Ki, son exact contemporain. « Je suis venu à Paris au printemps 1955 pour y trouver la réponse à une aspiration profonde. Je devais y découvrir ma propre voie grâce à la connaissance et à la pratique de la peinture occidentale ». Il découvre alors les impressionnistes, le fauvisme et semble fasciné par les traits et les aplats de Cézanne. La rétrospective de Nicolas de Staël au Musée d’Art Moderne de Paris en 1956 est pour lui un véritable choc esthétique qui va l’orienter vers l’abstraction.

En mars 2021, afin de célébrer le centenaire de la naissance de l’artiste, le Musée national de Chine à Pékin organisera une grande rétrospective réunissant plus de 200 œuvres datant des années 1950 aux années 2000. Après Pékin, l’exposition rejoindra d’autres pays d’Asie, fera étape au Moyen-Orient, en Europe puis aux Etats-Unis.