Painted in 1936, La perspective amoureuse is one of Magritte’s earliest and most complex variations on the theme of a closed door, broken by a hole that reveals a landscape behind it. Magritte explained his choice of title La perspective amoureuse in a letter to his friend and fellow Surrealist Marcel Mariën: "It is love which opens up the greatest vistas. Here, the greatest feeling of depth has been suggested by removing part of the panelling of a door which concealed a landscape consisting of known objects (trees, sky) and of a mysterious object (the large metal bell lying on the terrace)".

This image was first used in La Réponse imprévue of 1933 and is derived from the artist's newly developed method: that of establishing a "problem" and finding a "solution" to it: "In La réponse imprévue, I showed a closed door in a room; in the door an irregular-shaped opening revealed the night" (R. Magritte, La Ligne de Vie, lecture of 20th November 1938). The opening suggested itself as a solution to the problem of the door, as the door is an opening, and its purpose is to provide passage, access to what lies beyond. La Réponse imprévue depicted the same door, revealing the darkness of night through an irregularly shaped hole. In the present version, Magritte has radically altered the mood of the composition, by replacing the darkness with a colourful landscape. The giant tree-leaf that dominates the landscape had also appeared in another work which Magritte painted a few months before the present work. As Sarah Whitfield pointed out: "When Magritte painted a variant of this image […], he made the view through the door a brightly-lit landscape instead of an impenetrable wall of darkness: an early example of the ease with which he could transform an image of extreme gravity into one of cheerful assurance".

René Magritte, La réponse imprévue, 1933, Brussels, Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique © ADAGP, Paris, 2021

The present work was one of four gouaches Magritte showed at the International Surrealist Exhibition, which was held at New Burlington Galleries in London in June-July 1936. This pivotal event was organised by committees based in several countries including England, France and Belgium, and included paintings, works on paper and objects by all the key artists working in the Surrealist idiom. Officially opened by André Breton, the exhibition was hugely successful both with the public and the press, and was accompanied by a number of lectures including those by Breton, Herbert Read and Paul Eluard, as well as Salvador Dalí’s now legendary lecture delivered wearing a deep-sea diving suit.

At the heart of La Perspective amoureuse lies the paradox of the open/closed door, the act of concealing and revealing. The juxtaposition of opposing ideas is one of Magritte's most frequently used devices, with which he paints mysterious images and creates new meanings. The present work shows an interior as well as an exterior, the door is closed as well as open, and has a dual role of hiding and exposing what is behind it. By confronting these contrasted elements, Magritte evokes the essential surrealist paradigm of questioning the significance and purpose we attribute to various objects.

This work has been requested for loan by the Nordiska Akvarellmuseet in Skärhamn (Sweden) for the exhibition "René Magritte: A Laboratory of Ideas" which will be held from 8 May to 4 September 2022.

Portrait de René Magritte devant La perspective amoureuse (1935), 18 octobre 1961 © ADAGP, Paris, 2021

Peinte en 1936, La perspective amoureuse est l'une des variations les plus anciennes et les plus complexes de Magritte sur le thème d'une porte fermée, percée d’un trou qui révèle un paysage derrière elle. Magritte a expliqué son choix du titre La perspective amoureuse dans une lettre adressée à son ami et artiste surréaliste Marcel Mariën : "C'est dans l'amour que l'on découvre les plus grandes perspectives. Ici, on a suggéré le plus grand sentiment de profondeur en supprimant une partie d'un battant de la porte qui cachait un paysage composé d'objets connus (arbres, ciel) et d'un objet mystérieux (le gros grelot de métal posé sur la terrasse.)".

Cette image, utilisée pour la première fois dans La Réponse imprévue de 1933, s’inscrit dans la nouvelle démarche alors développée par l'artiste : celle de poser un "problème" et d'y apporter une "solution" : "Je montrai dans La réponse imprévue une porte fermée dans une chambre. Dans la porte, un trou informe dévoile la nuit." (R. Magritte, La Ligne de Vie, conférence du 20 novembre 1938). L'ouverture créée est conçue comme une solution au problème de la porte, car la porte est une ouverture, et son but est de permettre le passage, l'accès à ce qui se trouve au-delà. La Réponse imprévue représentait la même porte, révélant l'obscurité de la nuit à travers un trou de forme irrégulière. Dans la version actuelle, Magritte a radicalement modifié l'atmosphère de la composition, en remplaçant l'obscurité par un paysage coloré. La feuille d'arbre géante qui occupe une place centrale dans le paysage était déjà apparue dans un autre tableau, peint par Magritte quelques mois avant la présente œuvre. Ainsi que le souligne Sarah Whitfield : "Lorsque Magritte a peint une variante de cette image [...], il a fait de la vue à travers la porte un paysage lumineux au lieu d'un mur d'obscurité impénétrable : un exemple de la facilité avec laquelle il pouvait transformer une image d'une extrême gravité en une image d'une joyeuse assurance".

Cette œuvre est l'une des quatre gouaches que Magritte a présentées à l'Exposition Internationale Surréaliste, qui s'est tenue aux New Burlington Galleries de Londres en juin-juillet 1936. Organisée par des comités basés dans plusieurs pays, dont l'Angleterre, la France et la Belgique, cette exposition marquante réunissait des tableaux, des œuvres sur papier et des objets des principaux artistes de la mouvance surréaliste. Inaugurée par André Breton, l'exposition connut un vif succès auprès du public et de la presse, s’accompagnant de nombreuses conférences, dont celles d’André Breton, Herbert Read et Paul Eluard, ainsi que la désormais légendaire performance de Salvador Dalí vêtu d’un scaphandre.

Dali and other Surrealist artists at the International Surrealist Exhibition, London, 1936

Au cœur de La Perspective amoureuse se trouve le paradoxe de la porte ouverte/fermée, de l'acte de dissimuler et de révéler. La juxtaposition d'idées opposées est l'un des procédés les plus fréquemment utilisés par Magritte, avec lequel il peint des images mystérieuses et crée de nouvelles significations. La présente œuvre montre ainsi à la fois un intérieur et un extérieur, la porte est en même temps fermée et ouverte, vêtue du double rôle de cacher et d'exposer ce qui se trouve derrière elle. En confrontant ces éléments contradictoires, Magritte fait sien l’un des principaux paradigmes du Surréalisme, qui consiste à remettre en question la signification et le but que nous attribuons aux objets.

Cette œuvre a fait l'objet d'une demande de prêt par le Nordiska Akvarellmuseet à Skärhamn (Suède) pour l'exposition "René Magritte: Un laboratoire d’idées" qui se tiendra du 8 mai au 4 septembre 2022.