The Legion of Honor, an Order Created by Napoleon

On May 19, 1802, Napoleon, then First Consul, established the Legion of Honor to reward civil and military service to France. Wary of unsettling the deputies, he initially withheld insignia, but set up ranks: knights, officers, commanders, grand officers, and Grand Eagles—the last reserved for top-tier officers. By a decree of 10 Pluviôse, an XIII (January 30, 1805), Grand Eagle insignia were introduced, limited to sixty recipients, excluding foreigners and imperial family members. Notable awardees include military figures like Lannes, Berthier, Bernadotte, and Brune, alongside civilians such as Jean-Étienne-Marie Portalis, a key architect of the Civil Code, Fouché, Cardinal Fesch, and Charles de Talleyrand-Périgord. Three Grand Eagle plaque designs exist: one fully embroidered, another embroidered with a partly or fully metallic center, and a third entirely in metal.
The term "crachat" refers to the Legion of Honor insignia—cross- or star-shaped decorations, made of metal or embroidered with silver or gold thread, affixed to recipients’ uniforms or coats. For high-ranking dignitaries, the "crachat" could be an elaborate plaque, reflecting the prestige of these awards.
Martin-Guillaume Biennais
Tasked by Napoleon I and Vivant Denon with restoring and remaking the crown regalia for the 1804 Coronation, Biennais, the Empire’s official goldsmith, also created the first Legion of Honor insignia and the Emperor’s collar (now at the Legion of Honor Museum). On 22 Messidor, an XII (July 11, 1804), Napoleon decreed the decoration’s form: a five-pointed star bearing his likeness, with an imperial eagle and the motto "Honor and Fatherland" on the reverse.
An Imperial Provenance

Our crachat stands as the most prestigious from the Napoleonic era, accompanied by a handwritten label stating it was gifted in 1853 by Napoleon’s grandnephew to a friend. This grandnephew, Joseph Lucien Bonaparte (1824–1865), 3rd Prince of Canino and Musignano, was the grandson of Lucien Bonaparte (1775–1840), Napoleon’s younger brother, and son of Charles Lucien Bonaparte (1803–1857). Born in Philadelphia in 1824, he spent his early years between the United States and Europe. After his family returned to Italy, he inherited the titles and estates of the Bonaparte cadet branch, residing mainly in Rome. Less politically active than others in his line, he focused on preserving the family legacy, retaining items like this Legion of Honor plaque. Dying without heirs on September 2, 1865, he remains a quiet yet significant figure in Napoleon’s lineage.

Right: Photograph of Joseph-Lucien Bonaparte, Prince of Canino (1824-1865), musée Carnavalet, Paris © Musée Carnavalet, Paris
Other Grand Eagle plaques, though of less illustrious provenance, have appeared at auction: the Duke of Padua’s plaque, sold at Osenat, Fontainebleau, June 14, 2003, lot 513; Marshal Oudinot’s, at Piasa, December 4, 2006, lot 105; Count Charles-Étienne Gudin’s, at Thierry de Maigret, Paris, November 18, 2009, lot 236; another dignitary’s, also at Thierry de Maigret, April 19, 2013, lot 366; one more at Osenat, Fontainebleau, November 15, 2014, lot 61, and later at Artcurial, Paris, April 1, 2025, lot 41. A simpler plaque resides at Fontainebleau Castle (inv. N140), while several others, including those of Cambacérès and Monseigneur de Belloy, Archbishop of Paris, are held at the Legion of Honor Museum.
La Légion d’honneur, un ordre créé par Napoléon

Napoléon, Premier Consul, crée le 19 mai 1802 l’ordre de la Légion d’honneur pour récompenser les mérites civils et militaires au service de la France. Ne voulant pas heurter les députés, il ne dote pas l’institution d’insignes immédiatement mais plusieurs grades sont établis chevaliers, officiers, commandeurs, grands officiers ou Grands Aigles, cette dernière distinction étant réservée aux plus grands officiers.
Par le décret du 10 pluviôse an XIII (30 janvier 1805), les insignes de Grand Aigle sont instaurés, réservés à soixante titulaires, hors étrangers et membres de la famille impériale. Parmi les récipiendaires, citons les militaires Lannes, Berthier, Bernadotte, Brune mais aussi les civils tels que Jean-Etienne Marie Portalis, l’un des pères du code Civil, Fouché, le cardinal Fesch ou encore Charles de Talleyrand-Périgord. Il existe trois modèles de plaque de Grand Aigle : le premier est entièrement brodé, le second est brodé avec le centre partiellement ou entièrement en métal, le troisième est entièrement en métal.
Le "crachat" désigne l’insigne de la Légion d’Honneur. Il fait référence aux décorations en forme de croix ou d’étoile, réalisées en métal ou brodées en fil d’argent ou d’or, et fixées sur les uniformes ou manteaux des récipiendaires. Pour les dignitaires de haut rang, le "crachat" pouvait prendre la forme d’une plaque ouvragée, témoignant de l’importance accordée à ces distinctions.
Martin-Guillaume Biennais
Chargé par Napoléon Ier et Vivant Denon de restaurer et recréer les regalia de la couronne à l’occasion du Sacre de l’Empereur en 1804, Biennais, l’orfèvre officiel de l’Empire, est également chargé de créer les premières insignes de la Légion d’Honneur ainsi que le collier de l’Empereur (conservé au musée de la Légion d’Honneur).
L’Empereur fixe par décret du 22 messidor an XII (11 juillet 1804), la forme de la décoration : une étoile à cinq branches à son effigie, au revers, l’aigle impériale et la devise Honneur et Patrie.
Une provenance impériale

Notre crachat est le plus prestigieux de la période napoléonienne puisque selon l’étiquette manuscrite, il a été offert par le petit-neveu de Napoléon à l’un de ses amis en 1853. Ce petit-neveu est Joseph Lucien Bonaparte (1824–1865), 3e prince de Canino et Musignano. Il est le petit-fils de Lucien Bonaparte (1775-1840), frère cadet de Napoléon Ier, et le fils de Charles Lucien Bonaparte (1803-1857). Né en 1824 à Philadelphie, il passe son enfance entre les États-Unis et l’Europe. Après le retour de sa famille en Italie, il hérite des titres et domaines de la branche cadette des Bonaparte, résidant principalement à Rome. Peu actif sur la scène politique, contrairement à d’autres membres de sa lignée, il se consacre à la préservation de l’héritage familial, conservant des objets tels que cette plaque de la Légion d’Honneur. Décédé sans descendance le 2 septembre 1865, il incarne une figure discrète mais notable de la descendance napoléonienne.

Right: Photographie de Joseph-Lucien Bonaparte, prince de Canino (1824-1865), musée Carnavalet, Paris © Musée Carnavalet, Paris
D’autres plaques de grand aigle mais avec des provenances moins prestigieuses ont été présentées en vente. Citons par exemple la plaque de grand aigle du duc de Padoue, vente Osenat, Fontainebleau, 14 juin 2003, lot 513 , la plaque du maréchal Oudinot, vendue chez Piasa, le 4 décembre 2006, lot 105 ; la plaque de grand aigle du comte Charles-Etienne Gudin, vendue chez Thierry de Maigret, Paris, le 18 novembre 2009, lot 236 ; une autre également de grand dignitaire, également vendue chez Thierry de Maigret, le 19 avril 2013, lot 366 ; une autre encore chez Osenat, Fontainebleau, le 15 novembre 2014, lot 61, puis vente Artcurial, Paris, 1er avril 2025, lot 41. Une plaque est également conservée dans les collections du château de Fontainebleau (inv N140) mais de facture plus simple que la nôtre ; Plusieurs plaques sont enfin conservées au musée de la Légion d’honneur comme celle de Cambacérès et de monseigneur de Belloy, archevêque de Paris.