Napoleon’s Throne Room at the Tuileries Palace

The decree of 28 Floréal, Year XII (May 18, 1804), proclaims Napoleon Bonaparte Emperor of the French, ushering in a new era that demands a fitting display of power. The Tuileries Palace, Napoleon’s primary residence since 1800, must house a throne room worthy of this regime, which claims the legacy of ancient Rome and the Carolingian Empire.
A symbolic choice is made for its location: the former ceremonial chamber of Louis XIV. Steeped in history, with its ceiling adorned with monarchical allegories painted by Bertholet Flémael (1614–1675), cartouches by François Girardon (1628–1715), and stucco by Louis Lerambert (1620–1670), this space had been sealed during the Revolutionary period for its royalist iconography.
Charles Percier (1764–1838) and Pierre-François-Léonard Fontaine (1762–1853) design a neoclassical ensemble where every element glorifies the new regime: a dais shaped like a crown topped with a helmet, two gilded wooden columns resembling ancient standards crowned with eagles, a throne with a rounded back edged with a laurel torus and ivory spheres on the armrests, six ceremonial armchairs with winged lions for the princes (including ours), six chairs for the princesses, and thirty-six folding stools. The creation of this exceptional furniture is entrusted to François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770–1841), the Emperor’s favored cabinetmaker since the Consulate.
This furniture ensemble evolves by 1806. The first inventory of the Tuileries Palace, conducted in 1807 (A.N. O/2/675), describes two armchairs and four others placed only as needed. The two ever-present armchairs are reserved for the Empress and Madame Mère.
The Tuileries throne room is immortalized by Fontaine in his Description des cérémonies et des fêtes qui ont eu lieu pour le mariage de S.M. l'Empereur avec S.A.I. Madame l'Archiduchesse Marie-Louise d'Autriche in 1810, one copy of this is offered in this sale, lot 77. The Emperor holds court there, seated on his throne or standing, depending on the ceremony’s solemnity, with or without the Empress present.

The Emperor establishes throne rooms in his other imperial residences, including one at the Château de Saint-Cloud, where the furniture mirrors that of the Tuileries. An identical ceremonial armchair to ours remains in the Mobilier National collections.
Successive Inventories of the Tuileries Palace
The black ink and branding marks on our armchair are evidence of its presence in the Throne Room of the Tuileries Palace, paired with another armchair sold at Sotheby’s London on July 7, 2009, Lot 66.
A first description of these two armchairs can be found in the 1807 inventory of the Tuileries Palace, where they are listed in the Throne Room (A.N. O/2/675, F. 15):
« Deux fauteuils en bois sculpté, doré, pieds à gaine, accotoirs à chimères, dossiers à fronton, garnis en plein et en crin, le fond à carreau de plume et à plate forme, couverts en damas cramoisi, encadrés d’une bordure brodée or assortie à celle de la tenture du trône, bordés d’une crête double idem, clous dorés galon d’or fin.
Etoffe 4 ’’’ chaque
Quatre fauteuils idem. (ne se mettant en place que selon le besoin). »

They remained in the Throne Room during the 1809 inventory of the Palace (A.N. O/2/680):
« Deux Fauteuils en bois sculptés et dorés, pieds à gaine, acottoirs à chimères, dossier à fronton, garnis en plein, le fond à platte forme, carreaux de plume couverts en damas cramoisi, encadré d’une bordure brodée en or assortie à celle de la tenture du trône, bordés d’une crête double et cloues de clouds dorés sur galon d’or fin
Etoffe 4m
Quatre Fauteuils Idem (Ces fauteuils ne se mettent en place que selon les besoins) | 1000 | 6000 »

A new inventory was carried out under the Restauration in 1816, but our pair remained in the Throne Room (A.N. AJ/19/146):
« Deux fauteuils en bois sculpté et doré, pieds à gaine, accotoirs à chimères, dossier à fronton, garnis en crin et en plein ; le fond à plate forme, et carreau de plume, couvert en damas cramoisi, encadré d’une bordure brodée or, assortie à celle de la tenture du trône, bordés d’une crête double ; clous dorés sur galons d’or fin – Etoffe 4m…à… 650 / 1300 »
Quatre fauteuils Idem. (ces fauteuils ne se mettent en place que selon le besoin)… à … 650 / 2600 »

In 1819, Louis XVIII entrusted Jean-Démosthène Dugourc (1749–1825) with the task of renewing the décor. Our armchairs, now seen as outdated symbols of Napoleonic power, were moved to the drawing room of Louis XVIII until his death in 1824.
Under Charles X, they were recorded in the 1826 Palace inventory in the Reception Room of the Dauphin, then the Duke of Angoulême (A.N. AJ/19/155):
« 17692. 8. Deux Fauteuils, bois sculpté et doré, coussins séparés, dessus en damas bleu, bordure veloutée fond bleu et couleur or, de 8 à 3 c. Lesarde en or et garde en soie assortie _____ à 372,57 | 745 | 14 »

In 1830, the July Revolution forced Charles X to abdicate, and Louis-Philippe I became King of the French. The 1833 Palace inventory lists the pair of armchairs in the "Rez-de-chaussée sur la cour, dans le salon d’audience" under number 73 (AJ/19/169):
« 73. Deux fauteuils en bois doré pieds à lions ailés, carreaux détachés, garnis en crins et couverts en damas bleu, bordure veloutée en soie assortie… 100 / 200 »

The number 73 noted in the left margin corresponds to the black ink mark TT73 found beneath the seat of our armchair. This 1833 inventory also records the removal of these two armchairs from the Tuileries Palace to join the Crown’s furniture collections.

They did not reappear until 1837, when Louis-Philippe commissioned Nicolas-Louis-François Gosse (1787–1878) to paint The Congress of Erfurt, depicting the meeting of October 14, 1808. In this context, our armchair appears prominently in the foreground, as a true symbol of Napoleonic power in the early 19th century.
During the Second Empire, a detailed study conducted by Philippe Missillier in 2009 placed all these ceremonial armchairs in the Grand Salon of the Duke of Bassano, who was then Grand Chamberlain to Napoleon III.
They were likely spared by the Duke himself or by the Garde Meuble during the sacking of the Tuileries Palace on May 23, 1871, and later sold during the major auctions of the 1870s.
La salle du Trône de Napoléon au palais des Tuileries

Le décret du 28 floréal an XII (18 mai 1804) proclame Napoléon Bonaparte Empereur des Français et marque l'avènement d'une nouvelle ère qui nécessite une mise en scène appropriée du pouvoir. Le palais des Tuileries, résidence principale de Napoléon depuis 1800, se doit d'abriter une salle du trône digne de ce nouveau régime qui se veut héritier de la Rome antique et de l'Empire carolingien.
Un choix symbolique s'impose pour l'emplacement de cette salle : l'ancienne chambre d'apparat de Louis XIV. Ce lieu chargé d'histoire, avec son plafond orné d'allégories monarchiques peint par Bertholet Flemael (1614-1675), ses cartouches de François Girardon (1628-1715) et ses stucs de Louis Lerambert (1620-1670), avait été condamné lors de la période révolutionnaire pour son iconographie royaliste.
Charles Percier (1764-1838) et Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853) conçoivent un ensemble néoclassique où chaque élément participe à la glorification du nouveau régime : dais en forme de couronne sommé d’un heaume, deux colonnes en bois doré en forme d’enseignes antiques surmontées d’un aigle, trône à dossier rond bordé d’une tore de laurier avec des sphères d’ivoires sur les accotoirs, six fauteuils d’apparat à lions ailés pour les princes (dont le nôtre), six chaises pour les princesses et trente-six tabourets-pliants. La réalisation de ces meubles d'exception est confiée à François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter (1770-1841), ébénsiste officiel de l'Empereur depuis le Consulat.
La composition de cet ensemble mobilier est modifiée dès 1806. Dans le premier inventaire du palais des Tuileries réalisé en 1807 (A.N. O/2/675) sont décrits deux fauteuils et quatre qui « ne se mettent en place que selon les besoins ». Ces deux fauteuils présents constamment sont réservés à l’Impératrice et à Madame Mère.
L’agencement de cette salle du trône du palais Tuileries est immortalisé par Fontaine dans sa Description des cérémonies et des fêtes qui ont eu lieu pour le mariage de S.M. l'Empereur avec S.A.I. Madame l'Archiduchesse Marie-Louise d'Autriche en 1810 et dont une version est présentée dans cette vente lot 77. L’Empereur y tient séance, et en fonction du niveau de solennité, se tient assis sur son trône ou debout, en présence ou non de l’Impératrice.

L’Empereur fait installer une salle du trône dans ses autres résidences impériales, dont une au château de Saint-Cloud, où le mobilier se calque sur celui réalisé au Palais des Tuileries. Un exemplaire des six fauteuils de représentation, identique au nôtre, est encore conservé au sein des collections du Mobilier National.
Les Inventaires successifs du palais des Tuileries
Les marques à l'encre noire et au fer sur notre fauteuil sont les témoins de sa présence dans la salle du Trône du palais des Tuileries, en paire avec un autre fauteuil passé en vente chez Sotheby’s Londres le 7 juillet 2009, Lot 66.
On trouve une première description de ces deux fauteuils dans l’inventaire du palais des Tuileries de 1807, où ils sont localisés dans le Salon du Trône (A.N. O/2/675, F. 15) :
« Deux fauteuils en bois sculpté, doré, pieds à gaine, accotoirs à chimères, dossier à fronton, garni en plein et en crin, le fond à carreau de plume et à plate forme, couvert en damas cramoisi, encadré d’une bordure brodée or assortie à celle de la tenture du trône, bordé d’une crête double, cloués avec clous dorés sur galon d’or fin.
Etoffe 4 ’’’ chaque
Quatre fauteuils idem. (ne se mettant en place que selon le besoin). »

Ils restent dans le Salon du Trône lors de l’inventaire du Palais en 1809 (A.N. O/2/680) :
« 103. Deux Fauteuils en bois sculptés et dorés, pieds à gaine, acottoirs à chimères, dossier à fronton, garnis en plein, le fond à platte forme, carreaux de plume couverts en damas cramoisi, encadré d’une bordure brodée en or assortie à celle de la tenture du trône, bordés d’une crête double et cloues de clouds dorés sur galon d’or fin
Etoffe 4m
154 Quatre Fauteuils Idem (Ces fauteuils ne se mettent en place que selon les besoins) | 1000 | 6000 »

Un nouvel inventaire du Palais est réalisé sous la Restauration en 1816, mais notre paire reste située dans le Salon du Trône (A.N. AJ/19/146) :
« Deux fauteuils en bois sculpté et doré, pieds à gaine, accotoirs à chimères, dossier à fronton, garnis en crin et en plein ; le fond à plate forme, et carreau de plume, couvert en damas cramoisi, encadré d’une bordure brodée or, assortie à celle de la tenture du trône, bordés d’une crête double ; clous dorés sur galons d’or fin – Etoffe 4m…à… 650 / 1300 »
Quatre fauteuils Idem. (ces fauteuils ne se mettent en place que selon le besoin)… à … 650 / 2600 »

En 1819, Louis XVIII confie à Jean-Démosthène Dugourc (1749-1825) la charge de renouveler ce décor. Nos fauteuils, symboles vétustes du pouvoir napoléonien, sont déplacés dans le salon de dessin de Louis XVIII jusqu'à sa mort en 1824.
Sous Charles X, ils sont répertoriés dans l'inventaire du Palais de 1826 dans le Salon de réception du Dauphin, qui est alors le duc d'Angoulême (A.N. AJ/19/155) :
« 17692. 8. Deux Fauteuils, bois sculpté et doré, coussins séparés, dessus en damas bleu, bordure veloutée fond bleu et couleur or, de 8 à 3 c. Lesarde en or et garde en soie assortie _____ à 372,57 | 745 | 14 »

En 1830, la révolution des Trois Glorieuses force Charles X à abdiquer et laisse place à Louis-Philippe Ier comme roi des Français. L’inventaire du Palais réalisé en 1833 situe la paire de fauteuils au Rez-de-chaussée sur la cour, dans le salon d’audience sous le numéro 73 (AJ/19/169) :
« 73. Deux fauteuils en bois doré pieds à lions ailés, carreaux détachés, garnis en crins et couverts en damas bleu, bordure veloutée en soie assortie… 100 / 200 »

Ce numéro 73 noté dans la marge à gauche correspond à la marque à l’encre noire TT73 inscrite sous l’assise de notre fauteuil. Cet inventaire de 1833 note également la sortie de ces deux fauteuils de l’inventaire du Palais des Tuileries pour rejoindre les collections du garde-meuble de la Couronne.

Ils ne ressurgissent qu’en 1837, lorsque Louis-Philippe commande à Nicolas-Louis-François Gosse (1787-1878) un tableau représentant le Congrès d’Erfurt du 14 octobre 1808. Dans ce contexte, notre fauteuil apparait au premier plan, comme un véritable symbole du pouvoir napoléonien au début du XIXe siècle.
Sous le Second Empire, une étude détaillée menée par Philippe Missillier en 2009 situe l’ensemble de ces fauteuils de représentation dans le Grand Salon du duc de Bassano, alors grand Chambellan de Napoléon III.
Ils auraient ensuite été épargnés par le duc lui-même ou par le Garde Meuble lors du sac du Palais des Tuileries du 23 mai 1871, puis vendus lors des grandes ventes aux enchères des années 1870.