Executed just two years before Miro’s death, Figure is one of the last sculptures produced by the artist. The work highlights the still-intact ability of the Catalan master, then living in Catalonia, to maintain his sense of delight in the creation of new models and to constantly innovate.

In the present work, the artist brings together his different sources of influence: nature and the popular ceramics of Mallorca and Catalonia. Miró's use of bronze often gives rise to surprising, fantastical forms from which emerge the emblematic shapes of his plastic repertoire -figures, animals and stars- which suddenly take on three dimensional form.

"From these transformed objects, Miró produces personnages, women, birds, and combinations of all three. These new creations are invested with the mysterious animation of the artist's touch and yet retain an unbreakable link with the ordinary. They become a metaphor for the infinite variety and absolute peculiarity of human individuality."
Duncan Macmillan, "Miro's Public Art" in Miró in America (exhibition catalogue), Museum of Fine Arts, Houston, 1982, p. 111

Figure illustrates the Catalan artist's ability to escape convention and create a truly unique composition from individually banal objects. What appears to be an empty medicine bottle is cleverly used as a headdress, while various objects easily make up the face of the figure depicted. The sculptor suggests a smile on an anthropomorphic face, the lines of which have been incised into the bronze, accentuated by the deep-set eyes. The rusty, oxidized hue of the bronze is reminiscent of terracotta, recalling his interest in ceramics.

Figure illustrates Miró’s capacity to break with convention and create a truly unique composition. The touch of the artist’s hand lingers on the rough, disproportionate and asymmetrical figure, instilling the work with seldom visible vestiges of the creative process. As a result, Figure is more than merely a final product of artistic vision; it is imbued with a character belonging to the realm somewhere between conception and execution. Like much of the artist’s work, the composition departs from representation and reality in an attempt to stimulate the imagination.

Here we are right at the heart of the Catalan master's poetry, summed up by Alain Jouffroy:

"I think Miró invents objects, just as he invents signs. He doesn't just give them shape and impose a style on them. He proposes to create, with him, from nothing. To set examples. To push back the limits of freedom. Perhaps better than anyone else, he knows how limited this freedom is in all areas. And since he wants to demonstrate nothing, prove nothing, other than that the exercise of freedom is possible in the field of art, he goes right to the end. He plays and is played by everything, with his hands, with his eyes, with his antennae".
Alain Jouffroy in Miró, sculpteur, Paris, 1974, p. 13


Exécutée deux années seulement avant la mort de Miró, Figure est l'une des dernières sculptures produites par l'artiste. L'œuvre met en lumière la capacité toujours intacte du maître catalan, alors installé en Catalogne, à conserver son émerveillement pour la création de nouveaux modèles et à innover en permanence.

Dans la présente œuvre, l'artiste fait une synthèse de ses différentes sources d'influence: la nature mais aussi la céramique populaire de Majorque et de Catalogne. Chez Miró, l'utilisation du bronze donne souvent naissance à des formes surprenantes et fantastiques d'où émergent les formes emblématiques de son répertoire plastique - les personnages, les animaux et les étoiles- qui soudain prennent une forme tridimensionnelle.

"A partir de ces objets transformés, Miró produit des personnages, des femmes, des oiseaux et des combinaisons des trois. Ces nouvelles créations sont investies de l'animation mystérieuse de la touche de l'artiste, tout en conservant un lien indéfectible avec l'ordinaire. Elles deviennent une métaphore de l'infinie variété et de l'absolue particularité de l'individualité humaine."
Duncan Macmillan, "Miró's Public Art" in Miró in America (exhibition catalogue), Museum of Fine Arts, Houston, 1982, p. 111

Figure illustre ici la capacité de l'artiste catalan à échapper aux conventions et à créer une composition véritablement unique à partir d'objets individuellement banals. Ce qui semble être un flacon de médicament vide est intelligemment utilisé comme un couvre-chef, tandis que divers objets maquillent aisément le visage du personnage représenté. Le sculpteur suggère sur un visage anthropomorphique un sourire dont les lignes ont été incisées à même le bronze, accentué par les yeux creusés. La teinte rouillée et oxydée du bronze s'apparente à la terre cuite rappelant tout son intérêt pour la céramique.

Cette sculpture démontre ainsi le talent de l'artiste à rompre avec les conventions et à créer une composition véritablement unique. La main de l'artiste s'attarde sur la figure brute, disproportionnée et asymétrique, insufflant à l'œuvre des vestiges rarement visibles du processus créatif. Figure est plus qu'un simple produit final de la vision artistique; elle est imprégnée d'un caractère appartenant au domaine situé quelque part entre la conception et l'exécution. Comme la plupart des œuvres de l'artiste, la composition s'écarte de la représentation et de la réalité dans le but de stimuler l'imagination.

Nous sommes ici bien au cœur de la poésie du maître catalan, résumée en ces termes par Alain Jouffroy :

"Je pense que Miró invente des objets, comme il invente des signes. Il ne se contente pas de leur donner forme et de leur imposer un style. Il propose de créer, avec lui, à partir de rien. De susciter des exemples. De reculer les limites de la liberté. Mieux que personne, peut-être, il sait combien restreinte, dans tous les domaines, cette liberté se fait. Et comme il ne veut rien démontrer, rien prouver, sinon que l'exercice de la liberté est possible dans le domaine de l'art, il va jusqu'au bout. Il joue et se joue de tout, avec ses mains, avec ses yeux, avec ses antennes."
Alain Jouffroy, in Miró, Sculpteur, Paris, 1974, p. 13