“For me what is more important is to live a painting, not to make it. There is a constant battle between the being and the image.”
René Duvillier

During André Duvillier's first solo exhibition at the Galerie de l'Etoile Scellée in 1955, André Breton aptly described the artist's work: "Those who know Duvillier know that no one has taken a greater interest in the spectacle of nature, that no one continues to show himself more attentive and more porous, that no one enjoys it more: it is enough to hear him speak [...] His eye has passionately watched for - quested for - the spasmodic moment when the suspended key makes the singing lock play. I would add: lyrical in the first place when I refer to the work of a Duvillier where, without failing towards ecstasy, as in love, the cosmic swell marries the movements of the heart.

The natural elements are indeed at the heart of the artist's work. Under his brushes, nature is always revealed in its stormy aspects. Following the oceanic whirlpools, winds and storms, the present work, Liens du Feu from 1969, reveals Duvillier's rhythm and dynamic gestures. The use of short brushes allows for broad movement and presses the pigments onto the canvas to give vibrancy to the colours. The chromatic palette used is both limited and decisive. The cameo of carmine unfolds with touches of midnight blue and purple. Fire appears in all its violence and develops over almost the entire canvas. The intertwined links come and go in an upward and downward movement, evoking the uncontrollable expansion of the flames. This canvas thus bears witness to one of the forces that animate the world. For Pierre Restany, "Duvillier's infinite kingdom is a mine of images that can in no way leave us indifferent once we have grasped their organic genesis; their destiny concerns us all. It is anguish, questioning, affirmation of individual ontology in the face of world consciousness: it is infinity in the palm of a hand.

As Duvillier puts it, his paintings about the elements, such as Liens du Feu, are beyond expressionism and lyrical abstraction: "The whole of my work is unclassifiable. I would say that my recent works are over-expressionist.


“Pour moi ce qui est important c’est plus de vivre une toile que de la faire. Il y a une bataille constante entre l’être et l’image”.
René Duvillier

Lors de la première exposition personnelle d’André Duvillier à la Galerie de l’Etoile Scellée en 1955, André Breton présente avec justesse le travail de l’artiste : « Ceux qui connaissent Duvillier savent que nul ne s’est penché de manière plus ardente sur le spectacle de la nature, que nul ne continue à s’y montrer plus attentif et plus poreux, que nul n’en jouit davantage : il suffit de l’entendre parler […] Son œil a passionnément guetté – quêté – l’instant spasmodique où la clé suspendue fait jouer la serrure qui chante. J’ajouterais : lyrique au premier chef dès que je me réfère à l’œuvre d’un Duvillier où, sans défaillance vers l’extase, comme dans l’amour, la houle cosmique épouse les mouvements du cœur ».

Les éléments naturels sont en effet au cœur de l’œuvre de l’artiste. Sous ses pinceaux, la nature est toujours dévoilée sous ses aspects tempétueux. A la suite des tourbillons océaniques, des vents et des orages, la présente œuvre, Liens du Feu de 1969, révèle le rythme et la gestuelle dynamique de Duvillier. L’utilisation de pinceaux à brosse courte permet un mouvement large et appuie les pigments sur la toile afin de donner de la vivacité aux couleurs. La palette chromatique employée est à la fois restreinte et déterminante. Le camaïeu de carmin se déploie alors avec des touches de bleu nuit et de pourpre. Le feu apparaît ainsi dans toute sa violence et se développe sur la quasi-entièreté de la toile. Les liens entrelacés vont et viennent en mouvement ascendant et descendant, évoquant ainsi l’expansion non contrôlable des flammes. Cette toile témoigne ainsi d’une des forces qui anime le monde. Pour Pierre Restany, « Le royaume infini de Duvillier est une mine d’images qui ne peuvent en aucun cas nous laisser indifférents dès que nous en avons saisi la genèse organique ; leur destin nous concerne tous. Il est angoisse, remise en question, affirmation de l’ontologie individuelle face à la conscience du monde : il est l’infinité dans la paume d’une main ».

Selon les mots de l’artiste, ses toiles portant sur les éléments, comme Liens du Feu, sont au-delà de l’expressionnisme et de l’abstraction lyrique : « L’ensemble de mon œuvre est inclassable. Je dirais que mes œuvres récentes sont surexpressionnistes ».