拍品 7
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LA BRUYÈRE. CARACTÈRES, 1668. IN-12, VEAU BRUN DE L'ÉPOQUE. PREMIER TIRAGE CONNU, EXEMPLAIRE TALLEYRAND ET RÉMUSAT.

估價
6,000 - 8,000 EUR
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描述

  • La Bruyère, Jean de
  • Les Caracteres de Theophraste traduits du Grec. Paris, Estienne Michallet, 1688.
  • ink on paper and leather
In-12 (159 x 95 mm). Veau brun moucheté, dos orné de fleurons losangés et écoinçons, tranches mouchetées de rouge (Reliure de l’époque).
Petite restauration angulaire au f. G[11]. Le f. H déchiré et restauré, sans manque. Coins retouchés.


Collation :
A-B12, C6, p. 53-360 (signés C3-12, D-P12 ), un f. (Privilège) signé Q.



Édition originale, la première des trois éditions à la date de 1688, contenant 418 caractères.



Rarissime exemplaire du tout premier état connu.
Seuls 6 exemplaires de ce tirage sont répertoriés : un à la BnF (Rés-R-2056), l’exemplaire Adolphe Bordes, l'exemplaire De Backer en maroquin de David, celui de Rahir non passé en vente, l’exemplaire Bourlon de Sarty – Chevallier-Ruffigny découvert par Tchemerzine, relié aux armes Bourlon vers 1840, et un dernier exemplaire, en veau de l’époque passé, apparu en vente publique en 2016, sans provenance.
Aucun exemplaire du tout premier tirage, sans cartons, n'a jamais été décrit.



Il comporte toutes les remarques de ce tirage :  la Table est sans les renvois chiffrés aux pages, le Privilège n'indique aucune limite de temps, aucun feuillet d’errata ne suit le privilège, et il contient les 10 premiers cartons. Y figurent encore de nombreuses erreurs de pagination. Page 113, le texte n'est pas cartonné.



On a ajouté à l'exemplaire 15 cartons, sur les 16 du tirage suivant. Il ne s'agit cependant pas d'un exemplaire du troisième tirage, celui-là comprenant une table chiffrée, un privilège limité à dix ans, et un erratum suivant le privilège.
Il fut donc établi alors que n'étaient pas achevés les cartons et corrections du troisième tirage.
On remarquera que le titre porte un filet, particularité non signalée dans les bibliographies, présente aussi dans l'exemplaire de la BnF.



Précieux exemplaire du prince de Talleyrand au château de Valençay, avec son grand ex-libris armorié au contreplat.



Il passa ensuite dans la bibliothèque Rémusat.
Talleyrand, ministre des Affaires Etrangères, entretenait des relations politiques et personnelles intimes avec le couple Rémusat : professionnelles avec Auguste-Laurent, comte de Rémusat (1762-1823), le chambellan de Napoléon Ier, et personnelles avec sa femme Claire Gravier de Vergennes, dame de Palais de Joséphine, l’auteur des célèbre Mémoires de Madame de Rémusat, 1802-1808, à laquelle il vouait une réelle admiration.
L'exemplaire porte, collé au bas de l’ex-libris de Valençay, le petit cachet ex-libris armorié des Rémusat d’Empire (avec la devise Boute et ne doute).
Ces armoiries, mêlées de Rémusat et de Vergennes (au chevron chargé de deux étoiles et une hure), furent octroyées à Auguste-Laurent de Rémusat (et son épouse Claire de Vergennes) lorsqu’il fut créé comte de l’Empire par Napoléon. À la Restauration, les descendants de la famille Rémusat reprirent les armes pures de la famille Rémusat (gerbe accompagnée de deux étoiles).



Sans doute l’exemplaire de la comtesse de Rémusat. On ne peut douter de l’intérêt que porta la mémorialiste, témoin direct des acteurs de l’Empire, à la prose du plus fin des portraitistes du Grand Siècle : c’est vraisemblablement à la comtesse de Rémusat que l’on doit attribuer les annotations manuscrites marginales soignées, ainsi que les numéros de page ajoutés à la Table (p. 156-157) qui, dans ce tirage, ne sont pas imprimés.
Une note laissée dans l’exemplaire indique que l’exemplaire fut « offert par le prince de Talleyrand à Mme de Rémusat, puis de la collection de son fils Charles de Rémusat qui le donna à Monsieur Lafont ».



Les exemplaires de la "première originale" avec provenance littéraire et en reliure d'époque sont rarissimes.

Condition

Petite restauration angulaire au f. G[11]. Le f. H déchiré et restauré, sans manque. Coins retouchés.
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