Le Pavillon d’Artois, Vaux sur Seine
Lot 500
Cadre Art Déco agate, saphir, émail et diamants, par Cartier, Portrait de Marjorie Merriweather Post, miniature sur ivoire
Estimation : 20,000 - 30,000 EUR
Lot 454
Coffret formant commode de voyage en marqueterie et montures d'argent ciseléd'époque Louis XV, l’ébénisterie par Jean-François Oeben, vers 1760, la monture en argent par l’orfèvre Louis-Joseph Moillet en 1772-1773
Estimation : 150,000 - 250,000 EUR
Lot 293. Claude Michel dit Clodion, La Marchande d’Amours, vers 1773
Estimation : 100,000 - 150,000 EUR
Lot 294. Claude Michel dit Clodion, Le Sacrifice à l'Amour, vers 1773
Estimation : 80,000 - 120,000 EUR
Vue de la bibliothèque du Pavillon d’Artois
Lot 623
Paire de vases Médicis en spath-fluor et monture de bronze doré d'époque Restauration, vers 1820-1830
Estimation : 40,000 - 60,000 EUR
Lot 108
Ferdinand Georg Waldmüller, La récompense du bon élève
Estimation : 80,000 - 120,000 EUR
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RÉSULTATS
La vente de la collection d’Eleanor Post Close (1909-2006) et de son fils, Antal Post de Bekessy (1943-2015) s’est conclue ce soir sur un montant total de 7 139 047 € (8 466 553 $), bien au-dessus des estimations (estimation: 3,9 – 5,9 millions €). Au cours des deux derniers jours, plus de 1000 collectionneurs, marchands, et institutions du monde entier ont participé à cette vente exceptionnelle qui rendait hommage à l’œil et au goût exquis de cette dynastie de collectionneurs. 94 % des lots ont trouvé preneur et 60 % d’entre eux ont atteint des prix supérieurs aux estimations hautes.
Durant les quatre jours précédant la vente, 1 500 personnes ont visité l’exposition, toute autant fascinées par le formidable destin de cette dynastie américaine que par l’ampleur et l’extraordinaire qualité de cette collection. Témoin de la passion de la famille pour l’histoire et le style français, cet ensemble de 700 lots était mené par du mobilier et de la peinture du XVIIIème siècle, des arts décoratifs, ainsi que des oeuvres impressionnistes, modernes et contemporaines.
PRÉSENTATION
C’est l’histoire d’une famille qui paraît échappée d’un roman d’Henry James.
Eleanor Post Close (1909-2006) et son fils Antal Post de Bekessy (1943-2015) appartenaient à une élégante dynastie de l’aristocratie américaine qui révolutionna le commerce agroalimentaire à la fin du XIXe siècle, sous la conduite de leur mère et grand-mère Marjorie Merriweather Post (1887-1973, une femme d’affaires, femme du monde et philanthrope exceptionnelle. Madame Post est à l’origine de la transformation de la Postum Cereal Company, héritée de son père au début du XXe siècle, en un géant florissant qui allait faire d’elle la femme la plus riche des États-Unis : General Foods.
Madame Post mit généreusement sa fortune au service de diverses actions, devenant un modèle national et même international de générosité, d’art de vivre et de culture. Entre autres causes, elle finança la création d’un hôpital de campagne américain en France au cours de la Première Guerre Mondiale et apporta un soutien généreux à l’Hôpital Américain de Paris, ce qui lui valut d’être décorée de la Légion d’honneur par la République française. Elle remplit son extravagante résidence de Mar-A-Lago, en Floride, de meubles et tableaux du XVIIIe siècle dont la délicatesse séduira aussi sa fille Eleanor : la collection personnelle de cette dernière est l’un des fleurons de notre vente. Elle rassembla également l’une des plus grandes collections américaines d’art russe, aujourd’hui en exposition permanente à Hillwood Mansion, sa résidence à Washington, léguée à la Smithsonian Institution à sa mort. Son intérêt pour les formes d’art les plus diverses se transmettra aux générations suivantes, transparaissant aussi bien dans l’extraordinaire collection de sa fille que dans celle de son petit-fils Antal. Le portrait de Marjorie, dans un cadre créé par Cartier, et une maquette de son légendaire yacht de 110 mètres, le Sea Cloud à bord duquel elle fit le tour du monde, font partie de la vente et y rappellent son souvenir.
C’est en Europe que sa fille Eleanor Post Close, toujours fière de sa nationalité et de ses origines américaines, choisit de s’installer peu après la Seconde Guerre mondiale. Animée comme sa mère par l’envie passionnée de partager son amour de l’art, elle contribua à enrichir les collections du musée de Hillwood et soutint généreusement d’autres établissements, entre autres le château de Versailles auquel elle fit don en 1961 de deux exceptionnels serre-bijoux ornés de plaques de porcelaine du XVIIIe siècle, œuvres de l’ébéniste Martin-Carlin qui avaient fait partie de la collection Alfred de Rothschild. Comme sa mère, elle fut une bienfaitrice de l’Hôpital Américain de Paris, mais aussi de la Smithsonian Institution à laquelle elle offrit en 1964 une splendide paire de diamants poire montés en pendants d’oreille, ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette et acquise par sa mère chez Cartier. Ces magnifiques pierres sont aujourd’hui exposées au National Museum of Natural History de Washington. Cet amour réciproque pour la France lui vaudra d’être décorée de l’Ordre de la Légion d’honneur.
Suivant l’exemple cette mère hors du commun, Eleanor commença par acquérir, à son arrivée à Paris, un bel hôtel particulier sur le Parc Monceau puis une folie du XVIIIe siècle en bord de Seine, ancienne résidence du comte d’Artois qui devint le dernier roi de la dynastie des Bourbon sous le nom de Charles X. Quelques années plus tard, Eleanor s’attacha plus encore à l’Europe en faisant l’acquisition d’un hôtel particulier dans la charmante ville de Fribourg en Suisse, où elle fit de longs séjours en compagnie de son dernier époux, le célèbre chef d’orchestre Léon Barzin. Femme élégante et de grande culture, elle recevait régulièrement dans ses résidences amateurs d’art, mélomanes et aristocrates.
À la suite de sa mère, Eleanor Post Close s’affirma comme une collectionneuse dotée d’un œil et d’un goût très assurés. Au fil des ans, elle constitua un ensemble imposant d’œuvres qu’elle disposa avec soin dans ses différentes résidences. Une superbe suite de quatre fauteuils Louis XV de Louis Delanois, deux ravissants reliefs néoclassiques de Clodion et un lion d’Eugène Delacroix évoquent ici le goût raffiné de cette amoureuse du style français. Captivée par tout ce qui est beau, elle ponctua son importante collection de meubles et tableaux du XVIIIe siècle de chefs-d’œuvre de l’art moderne et impressionniste qui constituaient chacun une fenêtre sur la modernité. Dans ses salons, Edouard Vuillard était exposé aux côtés de Gustave Courbet, Nicolas de Largillière et Zao Wou-Ki : les peintres et les générations conversaient toutes ensembles.
Le fils d’Eleanor Close, Antal Post de Bekessy, qui possédait des propriétés à New-York puis en Pennsylvanie, séjournait fréquemment en France et en Autriche. Il demeura très attaché à la St Paul School de Concord dans le New Hampshire et à l’Université de Princeton dont il fut diplômé. Tout au long de sa vie, il collabora avec de nombreux établissements artistiques et culturels importants : Hillwood, mais aussi le Musée du Belvédère de Vienne, le Metropolitan Museum of Art de New York ou encore l’Opéra de Vienne. Son action pour la sauvegarde et la valorisation de l’architecture et de l’art français fut remarquée par le ministre de la Culture français qui lui remit la Croix de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Collectionneur fervent, éclectique dans ses intérêts et ses goûts, Antal se passionna pour le romantisme du XIXe siècle et le modernisme du XXe siècle. Il rendit hommage aux origines austro-hongroises de son père, le courageux romancier et écrivain Janos de Bekess (connu sous le nom de Hans Habe) en complétant sa collection grâce à des dessins réalisés par des artistes appartenant au mouvement de la Sécession Viennoise, notamment Koloman Moser et Herbert Boeckl.
Les collections léguées par Eleanor Post Close et Antal Post de Bekessy qui constituent cette vente laissent transparaître la passion qu’ils partageaient pour la beauté sous toutes ses formes, leur immense culture et leur goût parfait, qui font d’eux les dignes successeurs de leur extraordinaire mère et grand-mère, Marjorie Merriweather Post.
Veuillez noter que les lots dont l’estimation est égale ou en dessous de 2.000 euros sont vendus sans prix de réserve ainsi que les lots marqués d’un rectangle blanc devant l’estimation.