Lot 135
  • 135

MALLARMÉ. LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE STÉPHANE, ADRESSÉE À ARMAND RENAUD, [TOURNON, 27 JUIN 1864]. 1 P.

Estimate
4,000 - 5,000 EUR
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Description

  • [Manet, Edouart] -- Stéphane Mallarmé
  • Dernièrement, je vis par ma fenêtre… Lettre autographe signée Stéphane, adressée à Armand Renaud, [Tournon, 27 juin 1864]
1 page in-8 (213 x 134 mm), sur papier pelure (bords légèrement effrangés, sans perte de texte), sous chemise demi-maroquin noir moderne. Mallarmé par lui-même : le poète commente l’un de ses plus saisissants poèmes en prose, Pauvre enfant pâle [La Tête]. Il explique la genèse de son texte à son ami Armand Renaud (1836-1894), jeune poète et employé à l’Hôtel de Ville, à qui il envoyait souvent copie de ses poèmes. Les circonstances qui l’inspirèrent, l’argument, toute la violence du choc, sous l’émotion duquel Mallarmé composa le si poignant Pauvre enfant pâle (recueilli dans Divagations), sont admirablement exprimés ici : Dernièrement, je vis par ma fenêtre un méchant enfant pauvre qui chantait seul par les rues une chanson insolente : la voix, très haute, le forçait à lever la tête d’une façon singulière et qui me frappa longtemps. Un moment l’affreuse idée me vint que cette tête, qui semblait vouloir s’en aller, serait peut-être un jour en effet détaché[e] de reste de ce corps par le couteau de la justice, et dans la soirée j’écrivis le poème en prose que je vous envoie. Signalons que ce manuscrit présente un post-scriptum qui semble inédit : Envoyez-moi donc des vers, de la prose, n’importe quoi de vous. Ce texte sera repris dans l’édition de la correspondance de Mallarmé actuellement en préparation par Bertrand Marchal. Ce feuillet accompagnait probablement la lettre de Mallarmé à Armand Renaud, par laquelle il lui adressait le manuscrit de Pauvre enfant pâle. Le manuscrit constitue un texte d’une grande valeur littéraire. Egalement sur papier pelure, le manuscrit Pauvre enfant pâle ayant appartenu à Armand Renaud a été vendu lors de la dispersion de la Bibliothèque Stéphane Mallarmé (Sotheby’s, 15 octobre 2015, lot 100). Correspondance, éd. B. Marchal, Folio-Gallimard, 1995, p. 185 (sans le post-scriptum). L’éditeur donne le texte que nous avons cité à la fin du post-scriptum d’une longue lettre à A. Renaud de même date, mais sans l’autre petit post-scriptum figurant sur ce manuscrit. — Pour le poème en prose, voir Œuvres complètes, éd. B. Marchal, Pléiade, 1998, I, 444 et 1344. Dans son éd. de la Correspondance (Folio-Gallimard),