Lot 153
  • 153

Proust, Marcel

Estimate
10,000 - 15,000 EUR
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Description

  • Proust, Marcel
  • [Sur la lecture. Première note en bas de page de Sésame et les Lys. Brouillon autographe. Entre le 19 juin 1905 et début 1906].
  • ink on paper
4 p. in-12, sur 2 feuillets, papier de petit deuil. Filigrane “Waterford”(papier utilisé en 1904-1906).
Traces de pliures.

Brouillons d’une des fameuses notes proustiennes : une note à propos des notes.



Ce brouillon très abondamment corrigé concerne la première note du traducteur de Sésame et les Lys.



Contradicteur plus que traducteur, Proust explique tout d’abord la raison d’être de ses notes : "J’ai pensé que ce serait assez d’étudier bien de près les deux conférences de Ruskin, dans les notes que j’ai apportées ". Conscient du caractère innovant de sa préface "Sur la lecture" et que ses notes contredisent souvent l’auteur qu’il est censé traduire, Proust reformule à trois reprises la même idée : "Comme les Trésors des Rois traitent de l’utilité de la lecture j’ai essayé à mon tour de réfléchir sur ce sujet de la Lecture [souligné] et ce sont des idées toutes personnelles et qui n’ont rien de ruskinien, que j’expose ici et oppose d’avance aux idées de Ruskin. De sorte que cette préface où il est fort peu de [sic] question de Ruskin, constitue cependant une sorte de critique indirecte de l'ouvrage qu’elle précède et que je me suis réservé d’étudier de plus près dans les notes qu’on trouve plus loin, en bas de presque chaque page du texte." Plus loin, ce préambule devient : "Dans cette préface j’ai seulement essayé de réfléchir sur le sujet qu’a traité Ruskin dans les Trésors des Rois (l’utilité de la lecture). De sorte que ces quelques pages où il n’est guère question de Ruskin, constituent déjà une sorte de critique indirecte de sa doctrine. En exposant mes idées je me trouve par là même les opposer d’avance aux siennes.” Une troisième et dernière formulation est presque identique à celle qui sera retenue pour l’édition : "Je n’ai essayé dans cette préface que de réfléchir à mon tour sur le même sujet qu’a traité Ruskin dans les Trésors des Rois (l’utilité de la lecture). Par là si l’on trouve ces quelques pages où il n’est question de Ruskin constituent une sorte de critique indirecte de sa doctrine. En exposant mes idées je me trouve les opposer d’avance aux siennes."



Remerciements. D’autres lignes s’attachent à remercier André Beaunier, Charles Newton Scott et Marie Nordlinger. Beaunier, qui avait fait paraître un article élogieux dans le Figaro du 19 juin 1905 comparant la lecture de Ruskin par Proust à celle de Plutarque par Montaigne, est ainsi remercié : "Je n’aurai rien de plus à dire de cette Préface à laquelle un article délicieux d’André Beaunier a donné avant même qu’elle parût en volume une importance qu’elle n’a pas." Ce remerciement disparaîtra dans l’édition (sur Beaunier, voir aussi lot 177).



Il remercie ensuite l’érudit anglais Charles Newton Scott qui, en 1904, au moment de traduire La Bible d’Amiens, lui avait adressé ses ouvrages : "Je veux remercier aussi pour tous les [barré : précieux] renseignements qu’il a bien voulu me faire parvenir M. Charles Newton Scott, l’érudit à qui l’on doit "L’église et la pitié envers les animaux" et "L’époque de Marie-Antoinette", deux livres où il a mis tout son savoir et toute sa sensibilité."



Plus capitale, l’aide qu’avait apportée Marie Nordlinger, la cousine anglophone de Reynaldo Hahn, est aussi saluée : "Je n’aurais rien de plus à dire si je ne tenais à renouveler ici mes remerciements à mon amie Mlle Marie Nordlinger qui pour revoir de très près cette traduction et la rendre moins imparfaite, a bien voulu interrompre ses beaux travaux de ciselure." Remerciement qui, dans une autre version plus synthétique, devient : "à mon amie Mademoiselle Marie Nordlinger, qui tellement mieux occupée à ses grands travaux de ciselure où elle met tous ses dons de beauté et d'émotion, a bien voulu…". Hachurée, une autre formulation reprend les termes des remerciements ("ciseleur de tout l’artiste anglaise à qui nous devons tant d’œuvres charmantes et fortes, le plat de fruits, l’une funéraire qui a bien voulu interrompre ses grands travaux de ciselure") qu’il avait rédigés en juin 1905 pour la publication de la préface seule dans la Renaissance latine du 15 juin 1905 (voir Kolb, V, n° 99).



Références : J. Ruskin, La Bible d’Amiens... Édition par J. Bastianelli, note 2 de la p. 405. -- J. Bastianelli, Dictionnaire Proust-Ruskin, 2017.

Condition

Traces de pliures.
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