Lot 141
  • 141

Hahn, Reynaldo

Estimate
10,000 - 15,000 EUR
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Description

  • Hahn, Reynaldo
  • 7 lettres autographes signées à Marcel Proust. 
  • ink on paper
Les lettres de Reynaldo à Proust sont très rares, surtout celles datant de leur jeunesse. Kolb en a répertorié treize dans sa Correspondance, dont trois jusqu’en 1915, les autres étant très tardives (1919-1922). De cet ensemble, une seule était connue jusqu'ici (n° 3 ci-dessous). Leur datation est difficile.

Touchante correspondance presque entièrement inédite, véritable témoignage des liens forts qui unissent les deux hommes.
23 p. et demie in-12 à in-4. Quelques déchirures ou pliures.



1. Reynaldo chroniqueur mondain pour Marcel. Samedi soir dans un café banal et prétentieux. [Vers 1894-1895]. 2 p. Reynaldo se livre à une description cynique d’un dîner qu’il a trouvé assommant, auquel assistaient M. et Mme Edmond Beer, Mme Guillaume Beer, Pozzi, M. Magne, la duchesse Decazes, M. Chasseloup, "le gros Weissweiler", M. et Mme Jean Stern, "ma sœur que vous aimerez peut être beaucoup un jour", avant de se réconforter à l’idée de passer une heure le lendemain avec son "Maître". Cette lettre doit dater de 1894 ou du début de 1895 puisque Proust ne connaît pas encore Maria Hahn, la sœur de Reynaldo.
2. Lundi [après le 8 juillet 1896]. 4 p. "Quel petit menteur de dire que Madame Lemaire s’est écriée à propos de la fête Casttellane [sic] : on se serait cru à Athènes !!". Il mentionne Madeleine et Suzette Lemaire, estime qu’il ferait un bon professeur, et que cette idée qu’il avait s’est développée durant une de ses leçons. Cette lettre fait suite à une lettre de Proust écrite après la fête donnée par Boni de Castellane le 2 juillet 1896 (Kolb, II, n° 44).
3. Aix la Chapelle, Kaiserbad Hôtel Mercredi [4 août 1897]. 6 p. Il vient de perdre son père décédé le 15 juillet 1897 et est en cure avec sa mère à Aix-la-Chapelle. Ils ont fait bon voyage. Sans plaisir, il a rencontré l’acteur De Max à l’hôtel et un jeune homme, le compositeur russe Glazounov. Il se moque de Mlle Kiki qui a envoyé exactement la même lettre à Coco [de Madrazo], à Proust et peut-être à Mariéton. Il lit un ouvrage sur Léonard de Vinci et termine en l’embrassant tendrement. Référence : Kolb, II, n° 132.
4. La peur des ragots. [Avant septembre 1905]. 4 p. "Au fond, je m’en veux de vous avoir raconté ce que vous savez sur le très insipide lieutenant S." Reynaldo a peur que ce bruit ne soit propagé, notamment par Proust : "il faut laisser cela aux Lemaire et autres animaux malfaisants, mais je vous en prie ne parlez de cela à personne quelque amusement que cela puisse vous procurer […] d’autant plus que l’intéressé vit peut-être sur la douce illusion que nul [souligné] ne sait rien". Il tient beaucoup à ce que ce qu’il a dit ne se sache pas : "Deschirez cette lettre de suitch". Il remercie enfin la mère de Proust.
5. Reynaldo, commissionnaire de Proust. [Entre 1906 et 1912.] 1 p. et demie. L'en-tête "9 rue Alfred de Vigny" date la lettre : Hahn s’y était installé le 1er nov. 1898 (Kolb, III, p. 34 note 3) et y resta jusqu’en 1912 (Kolb, XIV, p. 46 note 4) ; elle est adressée au 102 Bd Haussmann, où Proust habita à partir de 1906 ; cette lettre date donc d'entre 1906 et 1912. "Mon genstil, je ne sais si je pourrai aller vous voir ce soir […] Je n’ai pas commandé les gravures".
6. Ses déjeuners. 2 p. (le début manque peut-être). Il lui raconte un de ses déjeuners : "Je ne sais que penser de la question [...], n’ayant pas mon Puncht pour me guider à travers le dédale de mensonges mêlés de vérité, et je me résigne !".
7. Sur leur amitié et un prêt d’argent. 4 p. (la fin manque). "Guncht, merci de votre lettre et de vos éloges. Je ne les crois pas du tout exagérés de votre part car votre affection pour moi est bien capable d’égarer à ce point votre impartialité. Mais qu’importe, il me suffit pleinement que mes articles vous plaisent et s’ils ne vous plaisaient pas, je n’en baisserais pas d’un cran dans votre cœur, par conséquent je ne suis pas du tout inquiet du côté journaliste. C’est le côté musicien qui me préoccupe". Il ne peut lui prêter que 200 F, et assure Proust de son amitié. Il ne doit pas se presser pour le rembourser, car "la simplicité la plus nette et la plus abandonnée doit présider au rare spectacle d’une amitié comme la nôtre."



Voir 2 autres lettres de Reynaldo Hahn à Marcel Proust, lots 140 et 145.

Condition

Quelques déchirures ou pliures.
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