Lot 104
  • 104

Guitry, Sacha

Estimate
4,000 - 6,000 EUR
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Description

  • Guitry, Sacha
  • [Après la Guerre]. Ensemble de manuscrits autographes relatifs à son emprisonnement, à sa défense, aux années de silence auxquelles il a été condamné ensuite, etc. [Vers 1944-1949].
  • ink on paper
Ensemble de 31 p. et demie in-4. Arrêté en août 1944, Sacha Guitry a bénéficié d'un non-lieu le 8 août 1947. Il publie ensuite Quatre ans d'occupations le 15 octobre 1947, puis 60 jours de prison le 25 février 1949, annonçant un Trois années de silence qui ne paraîtra pas.

Trois années de silence. [Fin 1944, après sa libération de la prison de Fresnes]. 1 p. et demie. "Trois années de silence imposées au plus bavard des hommes par une bande de salauds." Rangés dans une pochette titrée "Trois années de silence" par Sacha Guitry, portant une très grande signature au crayon de couleur rouge.



[L’Épuration]. 2 p. Présenté comme une critique littéraire d’une pièce de théâtre, ce texte évoque en réalité l’Épuration : "Ça n’a pas été qu’une comédie, car au fond ça n’a pas été autre chose que ça. Comédie tragique par instants, bouffonne quelques fois, mais ennuyeuse en diable, exaspérante aussi…".



[Tenez voici un mensonge]. Sur un article calomnieux du Figaro (3 p.), avec 4 autres p. manuscrites sur des sujets variés.



Gustave Baher et Maurice Schumann. Manuscrit, mine de plomb. [Peu après l’Occupation], 13 p. Comment il rencontre Maurice Schumann grâce à Gustave Baher. S’estimant avoir été diffamé par Radio Londres, Guitry demande à Schumann d’y intervenir, ce qu’il refuse, même s’il prend Guitry en pitié.



[Sur l’appui de Paul Valéry]. 2 p.



[L’indignité nationale]. 6 p. sur 5 feuillets. "Ceux qui, dans les journaux, durant l’Occupation, vantaient les qualités de l’Allemagne ne me paraissaient pas plus coupables que ceux qui déblatéraient contre Anatole France ou contre Porto-Riche…". Guitry s’indigne contre la “vanité” des accusations portées à son encontre, et émet des justifications d’ordre littéraire.



[On joint :]
Note de la clinique de la rue Boissière
. 20 février 1945. 1 p. Guitry s’y était retiré sous un pseudonyme pour se cacher du monde.



[Tribunal civil]. Jugement du tribunal : Académie Goncourt contre Sacha Guitry, René Benjamin et Laffont. 7 avril 1948. 25 p. dactylographiées. Pour avoir attribué le prix Goncourt en dehors de l’assemblée générale de l’académie au roman Salut au Kentucky de K. Haedens, Guitry et Laffont sont condamnés à 700 000 francs de dommages-intérêts et à la publication du jugement dans dix périodiques à leurs frais.



Provenance : Alain Decaux (1925-2016). Admirateur du dramaturge, Alain Decaux le rencontre au printemps 1944, lorsqu’il souhaite son autorisation pour monter sa pièce Jean III. Quelques semaines plus tard, quand Sacha Guitry est incarcéré, sa secrétaire confie au jeune Decaux la garde de sa maison qui abrite son importante collection d’œuvres d’art. Il restera par la suite son ami, et portera sur son épée d’académicien l’émeraude de la chevalière de Guitry. Certaines pochettes portent des titres de la main d’Alain Decaux.