Lot 124
  • 124

Coiffeuse en vernis parisien polychrome d'après François Boucher d'époque Louis XV, vers 1750

Estimate
18,000 - 25,000 EUR
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Description

  • wood
  • Haut. 66,5 cm, larg. 79 cm, prof. 47,5 cm
  • Height 26 1/4 in; width 31 in; depth 18 3/4 in
à décor toutes-faces de chinoiseries dans des cartouches rocaille fleuris, sur fond or et aubergine ; le plateau ouvrant à un abattant découvrant un miroir et à deux volets latéraux découvrant deux compartiments à vantaux ; la ceinture ouvrant à une tablette et un tiroir, reposant sur des pieds cambrés ; l'abattant gauche du plateau à restaurer

Literature

A. Forray-Carlier et al., Les Secrets de la Laque française, catalogue de l'exposition au Musée des Arts Décoratifs, Paris, 2014

Catalogue Note

A la différence des meubles en marqueterie qui ont malheureusement perdu leur polychromie, ceux en vernis sont une parfaite illustration du goût du XVIIIe siècle pour les couleurs. Ces pièces étaient souvent des éléments d’un décor beaucoup plus important en vernis qui pouvait s’étendre à une salle entière comme on en trouvait au château de Bagnolet. Malheureusement ces décors ont quasiment tous disparu et seules quelques pièces de mobilier en vernis polychrome ont survécu. 
La technique des vernisseurs parisiens s'appliquait, soit à pasticher des modèles asiatiques avec une composition directement inspirée des décors de laque de Chine, soit à imiter des décors typiquement français comme celui de la marqueterie Boulle ou l'ornementation de bronze doré, ou encore, comme ici, à s'inspirer d'une Chine de fantaisie d'après les gravures des peintres et ornemanistes à la mode comme François Boucher (1703-1770), Alexis Peyrotte (1699-1769), Christophe Huet (1700-1759) ou Jean-Baptiste Pillement (1728-1808).
Dans ce dernier domaine, les ateliers parisiens produisirent fréquemment des petits objets, tels que des seaux à bouteille ou des étuis (cf. A. Forray-Carlier, op. cit., n°65, p. 109, et n°119, p. 169), bien plus rarement des meubles, comme le secrétaire de pente et l'encoignure présentés à l'exposition au Musée des Arts Décoratifs (cf. A. Forray-Carlier, op. cit., n°46, p. 91, et n°64, p. 108) ; il est à noter cependant que sur ces deux meubles, le décor se cantonne à deux couleurs, respectivement or sur fond bleu et bleu sur fond blanc. 
Ici, le vernisseur s'est inpiré directement de l'oeuvre de François Boucher. Le plateau est une retranscription fidèle de La Marchande d'oiseaux, huile sur toile qui a appartenu vers 1915 au baron Edmond de Rothschild (1845-1934) et qui est reproduite dans Alexandre Ananoff, François Boucher, Paris, 1976, vol. I, p. 381, fig. 793.