Lot 58
  • 58

Zao Wou-Ki

Estimate
1,000,000 - 1,500,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • Zao Wou-Ki
  • 1.9.60
  • signed, signed in Chinese; signed, titled and dated 1.9.60 on the reverse
  • oil on canvas
  • 81 x 65 cm; 31 7/8 x 25 9/16 in.
  • Executed in 1960.

Provenance

Galerie de France, Paris
Private Collection, Sweden (acquired from the above by the current owner circa 1960)

Condition

The image in the printed catalogue does not accurately convey the details and nuances of the original work, in particular on the lower right quadrant. Please refer to the online catalogue or to the Contemporary Art department for a more accurate image of the work. The work is executed on its original canvas and is not relined. Very superficial drying cracks located mainly on the upper half of the work are visible only under very close inspection and raking light. Under Ultra Violet light inspection, very few cracks that have been carefully restored fluoresce, located in the middle of the composition, near the left edge. Moreover, some traces of varnish also fluoresce. This work is in very good condition.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

Zao Wou-Ki, 1.9.60

A la fin de l'été 1960, alors qu'il réalise 1.9.60, Zao Wou-Ki n'a plus rien à envier aux maîtres de l'école des Beaux-Arts de Hangzhou auprès desquels il a été formé. Plus rien à envier à ceux qui « essayaient toujours de peindre comme Matisse et Picasso » et n'avaient pas, comme lui, réussi à assimiler les leçons de Cézanne aussi bien que celles des Tang et des Song.

« Il aura fallu plus d'une dizaine d'années à Zao après avoir quitté la Chine à la veille de la victoire de Mao Tsé Toung, en 1949, pour arriver à concilier deux traditions aussi antagonistes, deux pratiques aussi dissemblables que celles de la peinture orientale et de la peinture occidentale » (Zao Wou-Ki, Françoise Marquet, Autoportrait, Paris, 1988). Mais, le 1er septembre 1960, veille de la première élection du Parlement du Tibet en exil aujourd'hui encore célébrée comme le Jour de la Démocratie par les tibétains -faut-il y voir une coïncidence ?- l'artiste a définitivement compris comment concilier ces deux héritages.

Comme il l'explique lui-même dans son autobiographie, les années 1960 sont pour lui « la fin d'un cycle » et l'amorce d'une « étape irréversible. » L'artiste s'est libéré de toute entrave naturaliste, acceptant de se laisser submerger par ses émotions. « Je voulais peindre ce qui ne se voit pas, le souffle de la vie, le vent, le mouvement, la vie des formes, l'éclosion des couleurs et leur fusion », explique-t-il. Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête : « peindre la peinture » et s'approprier l'espace et la lumière. Reste à trouver un équilibre entre le geste et le souffle, le vide et le plein, le visible et l'invisible. Et faire parler la couleur au-delà du monde des formes. 1.9.1960 est un remarquable exemple de cet aboutissement. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'un grand format pour l'époque, et que les grandes surfaces lui demandent, de son propre aveu, de se battre avec l'espace pour « exprimer le mouvement, sa lenteur lancinante ou sa fulgurance, et faire vibrer la surface de la toile grâce aux contrastes. »