Rome, vers 1810-1825, attribué à Wilhelm Hopfgarten (1779-1860) et Benjamin Ludwig Jollage (1781-1837), d’après l’Antique

Vente Christie's à New York, le 24 septembre 1998, lot 227; Semenzato, Venise, décembre 1998; Luigi Colasanti, Rome, 2009.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

A. Gonzales-Palacios, Il Gusto dei Principi. Arte de corte del XVII e del XVIII secolo, Milan, 1993, p. 268, fig. 533 ; E. di Majo, B. Jørnaes, S. Susinno, Bertel Thorvaldsen (1770-1844), scultore danese a Roma, cat. exp., Galleria Nazionale d’Arte Moderna, Rome, 1989, pp. 219-221, n° 81 et 82 ; S. Grandesso, Bertel Thorvaldsen (1770-1844), Milan, 2015, pp. 102, 138 et 253.

Very good condition overall with some minor wear and verdigris to the gilding of the bronze. Minor surface dirt to the marble at several places, with some minor wear to the gilt-bronze base. A big screw visible to the reverse of the bronze. Some grey veining to the lower marble base, with a few minor chips to the edges.
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Laocoon, fils du roi Priam et prêtre de Poséidon, est un personnage central du conflit homérique de la Guerre de Troie. Face à la crédulité de ses compatriotes, il s’oppose farouchement à introduire dans la ville le cheval laissé par les Grecs, en prétendue offrande à Poséidon pour leur assurer un retour sans encombres, et déclare : Timeo Danaos et dona ferentes (« Je crains les Grecs, même lorsqu’ils apportent des présents »). Les Troyens ne prêtent pas crédit à ses avertissements. Alors que Laocoon procède à de rituels sacrifices au dieu des océans, deux serpents surgissent des flots et démembrent ses deux fils avant de ne s’en prendre à lui puis de se réfugier dans le Temple d’Athéna. Les Troyens y voient un acte de vengeance de la déesse et, dans leur égarement, font entrer le cheval dans Troie, menant ainsi la cité à sa perte.
Selon Stefano Grandesso, notre groupe en bronze doré, réalisé d'après le marbre antique conservé au Vatican (musée Pio-Clementino), peut être attribué à Wilhelm Hopfgarten (1779-1860) et Benjamin Ludwig Jollage (1781-1837) de Berlin. Les deux bronziers, d’origine prussienne exercèrent à Rome à partir de 1805, réservant leurs rares et précieuses réalisations aux commandes aristocratiques et papales. Leurs réductions de monuments de l’Antiquité romaine figurent dans les plus grandes collections européennes de la première moitié du XIXe siècle, précieux souvenirs rassemblés par les amateurs du Grand Tour. Ils collaborèrent également avec les grands noms de la sculpture néoclassique romaine dont les chefs de fil Antonio Canova et Bertel Thorvaldsen. L’association de Laocoon et ses fils avec un piédestal richement orné de reliefs en argent exécutés par l’orfèvre Filippo Ghirlanda (1824-1859), d’après des modèles de Thorvaldsen, semble donc délibérée et contemporaine de la fonte. Telles les scènes d’une prédelle, chaque relief vient étayer le sujet central en relatant différents épisodes de la Guerre de Troie dont Hector devant Pâris et Hélène (plâtre, Copenhague, musée Thorvaldsen, inv. n° A499) ou Priam suppliant Achille de restituer le corps d’Hector (plâtre, inv. n° A775). Le troisième relief semble être une interprétation plus libre d’après un modèle du sculpteur danois, Ulysse recevant les armes d’Achille (marbre, inv. n° A497). La figure hiératique d’Athéna apparaît dans la même attitude, ici simplement accompagnée des deux redoutables serpents. Enfin, le dernier relief porte les armoiries de la famille Della Valle-Del Bufalo, vraisemblablement celle du cardinal Innocenzo del Bufalo (1566-1610), grand collectionneur qui possédait un jardin archéologique à Rome. Il semble alors grandement probable que ce précieux bronze ait été commissionné par un membre de la famille Della Valle-Del Bufalo, entre 1810 et 1825, pour rendre hommage à leur ancêtre.
Nous remercions Dottore Stefano Grandesso de nous avoir aimablement confirmé l'attribution du bronze aux fondeurs Wilhelm Hopfgarten et Benjamin Ludwig Jollage.