Lot 9
  • 9

Garniture composée de trois pots-pourris en porcelaine de Chine bleu céleste d'époque Kangxi (1662-1722) à monture de bronze doré d'époque Louis XV, vers 1765 -1770

Estimate
1,000,000 - 2,000,000 EUR
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bidding is closed

Description

  • porcelain, gilt-bronze
  • Le grand pot-pourri : haut. 37,5 cm, larg. 27,5 cm ; la paire de pots-pourris : haut. 24,5 cm, larg. 25,5 cm
  • The highest: 37.5cm. high, 27.5cm. wide; the pair: 24.5cm. high, 25.5cm. wide; 1ft. 2¾in., 10¾in.; 9¾in., 10¼in.
en forme de coquille à couvercle avec une prise en coquillage, décorée en creux de bandes d’écailles stylisées, bordure ajourée ornée de godrons, avec une tête de lion dressée en bronze doré sur l’un des côtés et une guirlande de feuilles de chêne et glands sur la pièce centrale qui repose sur un socle orné de deux lions boudhistes à couverte en partie violette tenant dans leurs gueules une guirlande de feuilles de laurier ; la base à façade cintrée à décor de piastres, feuilles de laurier et rosaces ; la paire de pots-pourris reposant sur un socle ovale à frise d’entrelacs et montants droits cannelés à ressaut ; restaurations à la porcelain.

A gilt-bronze mounted chinese bleu céleste porcelain garniture composed of three pots-pourris, the porcelain Kangxi (1662-1722), the gilt-bronze Louis xv, circa 1765-1770







the centre vase in the shape of a coquille with cover and shell-shaped finial, the porcelain decorated with stylised scales, with a pierced gilt-bronze guilloche rim, a lion’s head on one side, with oak leaves and acorn swag, on a fluted oval base and chased trapezoid plinth flanked by two Buddhist lions with turquoise glaze supporting a budding laurel garland, the smaller pair of vases with similarly decorated porcelain with pierced guilloche rim and lion’s head on one side, restoration to the porcelain.



 

Provenance

LE GRAND VASE POT-POURRI

Peut-être le collectionneur Jean de Jullienne, selon la mention manuscrite et la référence imprimée dans le catalogue Bandeville
Vraisemblablement collection du marquis de Beringhen, puis sa vente, le 2 juillet 1770, no. 90 puis celle de la Présidente Madame de Bandeville,
puis sa vente le 3 décembre 1787, no. 253, acheté par le marchand-mercier Julliot

LA PAIRE DE POTS-POURRIS

Peut-être collection de Monsieur Blondel de Cagny, puis sa vente le 10 décembre 1776, no. 702

Collection de Mademoiselle Sophie Arnould, en complément de vente Natoire, peintre de l’Académie, le 14 décembre 1778, no. 42, finalement dispersée les 30 et 31 décembre 1778

LA GARNITURE

Les différents vases pots-pourris probablement réunis puis acquis par Samuel Cunliffe-Lister, 1st Baron Masham of Swinton vers 1890 pour Swinton House, North Yorkshire puis par descendance à sa petite fille Mary, épouse du 1st Earl of Swinton, Trustees of the Swinton Settled Estates, vente Christie’s Londres, le 4 décembre 1975, lots 54 et 55

European Private Collection

THE LARGE POT-POURRI VASE

Peut-être le collectionneur Jean de Jullienne, selon la mention manuscrite et la référence imprimée dans le catalogue Bandeville

Vraisemblablement collection du marquis de Beringhen, puis sa vente, le 2 juillet 1770, no. 90 puis celle de la Présidente Madame de Bandeville, puis sa vente le 3 décembre 1787, no. 253, acheté par le marchand-mercier Julliot

THE PAIR OF POTS-POURRIS

peut-être collection de Monsieur Blondel de Cagny, puis sa vente le 10 décembre 1776, no. 702

Collection de Mademoiselle Sophie Arnould, en complément de vente Natoire, peintre de l’Académie, le 14 décembre 1778, no. 42, finalement dispersé les 30 et 31 décembre 1778

THE GARNITURE

Les différents vases pots-pourris probablement réunis puis acquis par Samuel Cunliffe-Lister, 1st Baron Masham of Swinton vers 1890 pour Swinton House, North Yorkshire

puis par descendance à sa petite fille Mary, épouse du 1st Earl of Swinton, Trustees of the Swinton Settled Estates, vente Christie’s à Londres, le 4 décembre 1975, lots 54 et 55

European Private Collection

Literature

BIBILIOGRAPHIE

John Cornforth, “Swinton Yorkshire, the Home of Earl and Countess of Swinton”, Country Life, part. I, 7 avril 1966, pp. 788-792 et part. II, 14 avril 1966, pp. 872-875

Daniel Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum, G. Mabille, Les bronzes d’ameublement du Louvre, Dijon, p. 217 (figs. 1 and 2)

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Émile Dacier, “Le catalogue de la vente Sophie Arnould illustré par Gabriel de Saint-Aubin”, Revue de l’Art ancien et moderne, 1909

Svend Eriksen, Early Neoclassicism in France, Londres, 1974

Pierre Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1987

Theodore Dell, Furniture in the Frick Collection, vol. VI, New York, 1992

Hans Ottomeyer et all, Vasemania, Neoclassical Form and Ornament in Europe, cat. Expo., Metropolitan Museum of Art, New York, 2004

Kristel Smentek, Rococo Exotic : French Mounted Porcelains and the Allure of the East, New York, 2007

Marie-Laure de Rochebrune, “Le triomphe du goût à la grecque dans les arts décoratifs français (1750-1775)”, L’Objet d’Art, février 2008, no. 432, pp. 66-79

LITERATURE

John Cornforth, Country Life, “Swinton Yorkshire, the Home of Earl and Countess of Swinton”, part. I, 7 avril 1966, pp. 788-792 et part. II, 14 avril 1966, pp. 872-875

Daniel Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum, G. Mabille, Les bronzes d’ameublement du

Louvre, Dijon, p. 217 (figs. 1 and 2)

COMPARATIVE LITERATURE

Émile Dacier, “Le catalogue de la vente Sophie Arnould illustré par Gabriel de Saint-Aubin”, in Revue de l’Art ancien et moderne, 1909

Svend Eriksen, Early Neoclassicism in France, London, 1974

Pierre Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1987

Theodore Dell, Furniture in the Frick Collection, vol. VI, New York, 1992

Hans Ottomeyer et all, Vasemania, Neoclassical Form and Ornament in Europe, exhibition catalogue, Metropolitan Museum of Art, New York, 2004

Kristel Smentek, Rococo Exotic : French Mounted Porcelains and the Allure of the East, New York, 2007

Marie-Laure de Rochebrune, “Le triomphe du goût à la grecque dans les arts décoratifs français (1750-1775)”, in L’Objet d’Art, February 2008, no. 432, pp. 66-79

Catalogue Note


THE ENGLISH TRANSLATION OF THIS NOTE FOLLOWS THE FRENCH

Notice de catalogue

Cette magnifique garniture de provenances prestigieuses, composée de trois vases formant pots-pourris est exceptionnelle par la rareté des porcelains qui la composent avec leur forme particulière en nacelle ornée de coquillage posée sur des branches de corail à laquelle s’ajoute leur couleur turquoise. La rarissime monture en bronze doré typique du goût à la grecque se distingue par la présence d’une tête de lion sur chaque couvercle accentuant ainsi le caractère unique de l’ensemble.

LA PROVENANCE DES VASES QIZILBASH

POUR LE GRAND VASE POT-POURRI

On retrouve dans la vente Beringhen, le 2 juillet 1770, no. 90 : « Un pot-pourri de bleu céleste à écailles de poisson, il y a sur son couvercle une coquille de même porcelaine. Ce beau morceau très estimable est monté en bronze doré ». Cette dernière description est succincte toutefois elle est développée dans la vente Bandeville, le 3 décembre 1787 sous le no. 253 où l’acheteur n’est autre que le marchand-mercier Julliot qui a annoté en marge d’un catalogue : « a couté chez Mr de Beringhen 706 livres ». La description est détaillée même si les chimères ne sont citées : « un vase ovale, forme de coquille, couvert, à côtés et limaçon de relief servant de bouton, orné de gorge à jour, tête de lion, guirlandes de feuilles de chêne et glands, avec socle à avant-corps, à pilastre et ornements en bronze doré, sur socle de marbre blanc encadré d’une moulure unie. ce morceau vient du catalogue de feu m. de jullienne, est très agréable par la beauté de sa couleur et la singularité de sa forme ; 747 livres à Julliot ».

On peut donc supposer que Julliot, particulièrement friand de ce type de vase coquille ait pu l’acheter directement au collectionneur Jean de Jullienne, le faire monter avant de le céder à Mr de Berhingen ; on le retrouve ensuite dans la vente de Mme de Bandeville avec un socle de marbre blanc ; il est communément admis que certains objets pouvaient être placés à l’envi sur une base en marbre amovible.

Henry-Camille de Beringhen (1693-1770) était marquis de Châteauneuf et d’Uxelles, comte du Plessis-Bertrand, Seigneur d’Ivry, de Bussy et de Monthelie (fig. 3). Il fut reçu chevalier du Saint-Esprit le 2 février 1731. Il est écuyer du Roi en 1724, puis lieutenant général du gouvernement de Bourgogne et gouverneur de Chalon-sur-Saône. Il reçut le gouvernement des châteaux de la Muette et du Petit-Madrid en 1734. En 1742, il quitte l’ordre de Malte pour prendre la succession du domaine d’Armainvilliers mais, accablé de dettes, il fut obligé de céder le comté ’Armainvilliers au roi en 1761. Henri-Camille de Beringhen se retire alors dans son château de Cormentin en Bourgogne où il décèdera le 20 février 1770.

La Présidente de Bandeville (1709-1787), née Bigot de Graveron, fille d’un doyen du Parlement de Normandie, épousa en 1738 Pierre-François Doublet de Persan (1705-1761), marquis de Bandeville. Membre éminent de la noblesse de robe, ce dernier devint Président au Parlement de Paris en 1741.

D’après le Journal Général de France paru en 1787, la Présidente de Bandeville « avait un goût sage et un coup d’oeil sûr [et] s’est amusée pendant 35 ans à

ramasser non seulement des tableaux, gravures, etc., mais encore à former un cabinet d’histoire naturelle. Elle connaissait très bien tous les différents objets qui composent cette belle collection, laquelle renferme des insectes et des papillons bien conservés, des minéraux, des pétrifications, des madrepores et productions de mer telles qu’une riche et nombreuse suite de coquilles la plus complete connue. L’éloge qu’on pourrait faire de ce cabinet n’ajouterait rien à la reputation qu’il a non seulement à Paris mais encore chez l’étranger » (pp. 555-556).

La collection de Madame de Bandeville, décédée sans postérité, fut disperse l’année même de sa mort, mais sa réputation de collectionneuse assura le succès de la ente qui se tint le 3 décembre 1787 dans son hôtel du quai des Théatins.

POUR LA PAIRE DE POTS-POURRIS

Les deux nacelles de porcelaine bleu céleste probablement décrites dans la vente

de Monsieur Blondel de Gagny, le 10 décembre 1776, no. 702 : « Deux nacelles,

ayant chacune sur le couvercle une petite coquille en forme de cornet ; elles sont sur

des terrasses, d’où semblent sortir des coraux qui servent de supports : hauteur

7 pouces, longueur 9 pouces, garnies de collets à jour, & sur des pieds à quatre

consoles de bronze doré ».

Augustin Blondel de Gagny (1695-1776), est le fils de Joseph Blondel, conseiller et trésorier général des Bâtiments du roi chargé de la construction et de l’entretien des bâtiments royaux et les parcs. Joseph avait acheté le château de Gagny en 1706. Grâce, en partie, à la protection de Jean-Baptiste de Machault d’Arnouville, Augustin Blondel occupe, à partir de 1750, le poste de trésorier général de la Caisse des Amortissements qui était destinée à rembourser les dettes du roi. En avril 1752, il est responsable des Menus-Plaisirs du Roi, chargé des décorations éphémères pour toutes les fêtes de la cour de Louis XV.

En 1759, il habite dans l’hôtel particulier de son défunt père, place Louis-le-Grand, l’actuelle Place Vendôme et y installe ses collections. Elles constituent ce qui est, à l’époque, considéré comme l’un des plus beaux cabinets de curiosités.

Il achète le petit château de Garges qu’il fait reconstruire dans le style néo-classique par Pierre Contant d’Ivry. Selon ses dernières volontés, ses collections ont été vendues après sa mort au profit de ses petits-enfants.

Encore plus pertinente et précise est la description de nos deux nacelles dans la vente Natoire (peintre de l’Académie) le 14 décembre 1778 et qui provenait en fait de Mademoiselle Sophie Arnould comme l’a identifié Emile Dacier (voir op. cit. Revue de l’Art Ancien et Moderne). Au numéro 42 correspond : « Deux nacelles, d’ancienne porcelaine bleue céleste, avec coquille sur le couvercle prise de relief dans la porcelaine, garnies chacune de pieds ovales, avec base formant pilastre, gorge à oves découpées à jour, et tête de lion, formant anse d’un côté de la coquille, le dessous d’une est entièrement mutilé ». L’une des coquilles de nos vases est restaurée ce qui vient conforter cette provenance. Il est tout à fait possible que Mademoiselle Arnould qui participait activement aux grandes ventes aux enchères, qui a acheté dans la vente Blondel de Gagny une tapisserie de Beauvais et un tableau de Boullogne ait pu aussi acquérir cette paire de vases pots-pourris.

A la suite du catalogue de la vente Natoire, on a relié un supplément qui concernait une vente anonyme (Sophie Arnould) et qui devait avoir lieu à la suite de celle du peintre de l’Académie, le 14 décembre 1778 mais qui fut reportée aux derniers jours du mois de décembre comme le précise une note parue aux Annonces, affiches et avis divers du 27 décembre : «tableaux originaux, laques anciens et belles porcelaines anciennes du japon et de la Chine, qui composent le cabinet de Melle***, ces objets, compris dans le supplement du catalogue de M. Natoire, n’ayant pu être vendus à la suite des siens, le seront le 30 et 31décembre de relevée, rue Saint-Honoré, à l’hôtel d’Aligre, etc ».

Mademoiselle Sophie Arnould (1744-1802), (fig. 8), elle a débuté à l’Académie royale de musique en 1757 : sa grâce, son intelligence de la scène, la beauté de sa voix et la puissance de son émotion lui valurent promptement les grands premiers rôles, et elle acheva d’enthousiasmer le public en interprétant à la perfection les oeuvres de Glück. Au faîte de sa gloire, entre 1768 et 1777, le nom de la cantatrice apparait dans les catalogues annotés des grandes ventes aux enchères. Ainsi elle achète à la vente Gaignat en 1768 le no. 169, une boîte en laque à fond noir et décor de magots que l’on identifie dans sa vente sous le no. 101. Dans la vente Randon de Boisset en 1777 elle emporte le buste de Melle Clairon. Dans la vente Blondel de Gagny en 1776, elle se fait adjuger pour 2.410 livres une tapisserie de Beauvais de la composition de J-B Oudry (no. 1062) et plusieurs oeuvres d’art dont la Négresse peinte sur toile par L. Boullogne (no. 214), c’est très probablement dans cette vente qu’elle acquiert la paire de pots-pourris bleu céleste (no. 702).

Son organe se fatigua très vite. Elle rencontra des difficultés financières qui la conduisirent à se séparer de ses biens en 1778 et cessa d’appartenir à l’Opéra le1er janvier 1779. Le gros de la vente comprenait surtout des porcelaines de Chine, du Japon et de Saxe, des laques et des vernis de Chine, dont Saint-Aubin a dessiné un grand nombre dans les marges de son catalogue (malheureusement pas le no. des porcelaines bleu céleste, voir fig. 7).

LA PROVENANCE ANGLAISE POUR LA GARNITURE

Cette garniture unique et exceptionnelle se retrouve ensuite à Swinton House (fig. 13). Cette propriété se situe près de Masham, North Yorkshire, le bâtiment initial fut construit à la fin du XVIIe siècle et agrandi par la suite par les générations successives de la famille Danby. En 1882, la propriété est rachetée par le 1st Lord Masham, Samuel Cunliffe-Lister qui entreprit à partir de cette date d’importantes acquisitions pour compléter les collections constituées par les précédents propriétaires dont William Danby. C’est ainsi que trois portraits réalisés par des artistes anglais de renom comme Gainsborough, Reynolds et Romney se trouvèrent réunis dans le grand salon. Le « goût Rothschild » est la référence à cette époque et il semblerait que le nouveau maître des lieux se soit directement inspiré du catalogue de Works of Art and Paintings Belonging to Mr. Alfred de Rothschild publié en 1884 pour décorer et meubler Swinton House.

Ses acquisitions sont nombreuses, le grand mobilier français du XVIIIe siècle très en vogue à cette période avec en particulier un secrétaire de Riesener et un ensemble de porcelaines montées d’une rare qualité, côtoie des tableaux de maîtres anciens comme on peut le voir sur des photographies prises vers 1890. Nos vases apparaissent sur des photographies d’intérieur de Swinton House publiées dans l’article de Country Life (op. cit.). Le grand pot-pourri est place sur le haut d’une armoire, probablement de Charles Cressent dans le grand salon (fig. 11) tandis que la paire de pots-pourris est disposée sur le linteau de la cheminée (fig. 9) avec d’autres porcelaines à monture de bronze doré.

Un magnifique vase pot-pourri en porcelaine à fond noir probablement acheté par l’intermédiaire de Sir J.C. Robinson, conservateur du South Kensington Museum complétait ce remarquable ensemble de porcelaines montées ; il a été vendu aux enchères chez Sotheby’s Londres, le 8 juillet 2008, lot 64. Les achats se faisaient aux enchères et chez les grands marchands londoniens comme Davis pour le mobilier français, Agnus et Wertheimer pour les tableaux.

L’ensemble des collections de tableaux, livres, mobilier et objets d’art appartenant à Swinton House fut dispersé aux enchères en 1975 (figs. 10, 12 et 14).

OEUVRES COMPARABLES

-Le grand vase pot-pourri (à double mascaron feuillagé et sans ornament à feuilles de chênes et glands) provenant de la collection du baron Guy de Rothschild au château de Ferrières, vente Sotheby’s Monaco, le 3 décembre 1994, lot 81 (fig. 15).

-Deux vases formant pots-pourris dans la collection du duc Renaud-César de Choiseul-Praslin. Il en possédait deux dans sa chambre à coucher, décrits dans son inventaire après décès (Arch. Nat. M. C. LVIII/574bis).

-La paire de la vente Mazarin le 10 décembre 1781 est également intéressante mais les socles sont de « forme chantournée », no. 106.

Une paire de pots-pourris similaire en forme de coquillage en porcelain identique mais incorporant sur la coquille une monture différente au cygne est conservée au musée du Louvre (inv. no. OA 5182) elle provient de la collection Clermont d’Amboise (fig. 16).

LE GOÛT POUR LA PORCELAINE BLEU CÉLESTE AU XVIII SIECLE ET LE MARCHAND-MERCIER JULLIOT

Avec ou sans monture, ce type de porcelaine bleu céleste a été particulièrement recherché pendant tout le XVIIIe siècle. La reine Marie-Antoinette en possédait

plusieurs qu’elle a confiés au marchand-mercier Dominique Daguerre -qui en était très vraisemblablement le fournisseur- après son départ de Versailles en octobre 1789. Ils furent ensuite attribués au Louvre par la commission des arts après la mort de la reine en 1793, où ils sont toujours conservés.

La forme de coquille a connu un réel succès probablement conditionnée par la vogue de la conchyliologie. On en trouve aussi en forme de limaçon réalisée en Chine (fig. 18) dont la forme inspirera la manufacture de Sèvres (fig. 19) comme on peut en distinguer, de formes variées dans la collection Grog-Carven (fig. 20) aujourd’hui au musée du Louvre.

Présents dans les cabinets des amateurs de porcelaines ces objets attisaient aussi la convoitise des marchands-merciers qui les transformaient en objets de luxe.

Charles-François Julliot, célèbre marchand commente en 1767 l’attrait procuré par les porcelaines : « Les porcelaines anciennes …ornent avec un ton de noblesse, aussi remarquable par la singularité des formes, que par la beauté du grenu de la pâte, le tact flou & séduisant des couleurs ce qui leur a maintenu la préférence chez ceux qui ont encore aujourd’hui le goût du vrai beau ». Le « tact flou » est défini dans une note par « On entend par tact flou, une certaine sensation que les Connaisseurs ressentent à la vue des Porcelaines ». C’est d’ailleurs le nom de Julliot qui apparait régulièrement comme acheteur pour la porcelaine bleu céleste dans les catalogues de vente annotés. La puissante corporation des marchands-merciers en raison des activités variées qu’elle pratiquait, a eu une profonde influence sur l’évolution des goûts et tendances artistiques dès 1740.

Certaines pièces extraordinaires, comme c’est le cas ici, naissent de la créativité et de l’imagination du marchand-mercier qui utilise et transforme des matériaux rares et précieux avec l’aide des artisans des différentes corporations pour créer l’émerveillement et séduire une clientèle avide de nouveautés. Il choisit la porcelaine en privilégiant les formes et les couleurs spectaculaires, la fait couper, dessine et collabore avec les bronziers pour adapter une monture reflétant le goût du moment pour finalement donner naissance à un objet encore plus désirable. A cet égard la bordure à motifs de piastres sur la frise du socle du grand pot-pourri reprend de manière délibérée et avec une connotation antiquisante le motif stylisé d’écaille de poisson présent sur le couvercle et le corps de la coquille. Les têtes de lion en bronze doré, présentes sur chaque de nos vases conforte l’idée qu’un marchand-mercier ait pu créer et commercialiser cette garniture. A la fois intermédiaires, conseils, fournisseurs et bien sûr commerçants, ils participèrent à l’essor de l’art du bronze doré et à la grande vogue des objets montés.

Un vase Pitong supporté par deux chimères similaires, à monture de bronze doré d’époque Louis XV provenant de l’ancienne collection du baron Henri de Rothschild a été vendu chez Christie’s Londres le 6 décembre 2012, lot 2.

Les Julliot appartiennent à une famille de marchands-merciers spécialisés dans le commerce des objets et meubles de luxe à Paris au XVIIIe siècle. Le nom de Julliot pour le père Claude-Antoine (mort en 1769), pour son fils Claude-François (1727-1794) et de son petit-fils Philippe-François (1755-1835) reviennent de manière récurrente dans les documents de l’époque. Concernant la période qui nous intéresse, le catalogue de la vente après décès de l’épouse Julliot le 20 novembre 1777 « ou le sieur Julliot a fait procéder à la vente d’une partie de ses meubles et de presque toutes les marchandises qui composaient le fonds de son commerce » Au Curieux des Indes, est particulièrement révélateur des objets précieux qu’il vendait : « marbres, bronzes, agates, porcelaines anciennes, modernes, nouvelles du Japon & de la Chine, d’effets d’anciens laques, meubles de Boule & d’autres genres, lustres en crystal de roche & de bronze doré, trumeaux de glaces, feux, bras, girandoles, flambeaux de bronze doré ». Les nombreuses pages relatives à la description des porcelaines est à ce titre éloquente, elle est résumé dans les premières pages du catalogue : « Porcelaines anciennes du Japon, nommées première qualité colorieé, d’autre d’ancien & nouveau Japon, d’ancien et nouveau de la Chine, plusieurs anciens céladons du Japon et de la Chine, de bleu céleste & d’ancien bleu & blanc, la plupart richement ornées de bronze doré, quelques pièces de Saxe » Les Julliot se sont attachés, en développant un gout et à se maintenir comme une grande dynastie de marchands, à fournir les plus célèbres collectionneurs de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

LE GOÛT « GREC»

Ce goût « grec » au style puissant, masculin est caractéristique des premières années du renouveau néoclassique en réaction contre un style rocaille jugé par certains excessif. Le dessin est architecturé avec une rigueur et une symétrie nouvelles, les motifs décoratifs de l’Italie classique comme les frises de postes, entrelacs, godrons refont leur apparition. Le travail du bronze est typique de cette période avec des alternances très marquées entre les mâts et les brillants et accentuées par le jeu de motifs souvent géométriques et de fortes moulures. La dorure au mat commence à être adoptée tandis que les ornements « naturels » comme les têtes et griffes de lion, les feuillages et guirlandes sont ciselés de manière extrêmement fine et dense permettant de les faire vivre de façon éclatante.

Le célèbre collectionneur de porcelaine Jean de Jullienne possédait une paire de vases pots-pourris typique du style « à la grecque » aujourd’hui conservée au musée du Louvre (inv. no. OA 5445) dont un vase est illustré (fig. 17).

Catalogue note

This magnificent garniture, which comes with a prestigious provenance, composed of three vases in the form of pot-pourris, is exceptional both for its form and colour. The rare coquille shape is supported by branches of coral in turquoise glaze and distinguished by the goût grec gilt-bronze mounts and the presence of a lion’s head on each vase, thereby accentuating the unique character of the whole.

THE PROVENANCE OF THE QIZILBASH VASES

THE CENTRE VASE

In the Beringhen sale, 2 July 1770, lot 90, we find : "Un pot-pourri de bleu celeste à écailles de poisson, il y a sur son couvercle une coquille de même porcelaine. Ce beau morceau très estimable est monté en bronze doré". This short description is expanded when the same pieces appear in the Bandeville sale, 3 December 1787, lot 253, where bought by the marchand-mercier Julliot who, in the margin of one, noted that the piece “a couté chez M. de Beringhen 706 livres.” The description is detailed, although the Buddhist lions do not appear: "Un vase ovale, forme de coquille, couvert, à côtés et limaçon de relief servant de bouton, orné de gorge à jour, tête de lion, guirlandes de feuilles de chêne et glands, avec socle à avantcorps, à pilastre et ornements en bronze doré, sur socle de marbre blanc encadré d’une moulure unie. Ce morceau vient du catalogue de feu M. de Jullienne, est très agréable par la beauté de sa couleur et la singularité de sa forme ; 747 livres à Julliot". We can therefore suppose that Julliot, particularly fond of this type of vase, might have bought it directly from the collector Jean de Jullienne, had it mounted, and then sold it to M. de Berhingen. The vase is later found in the sale of Mme de Bandeville with a white marble base, as it was a common practice to use a separate loose marble base.

Henry-Camille de Beringhen (1693-1770), Marquis de Châteauneuf et d’Uxelles, Comte du Plessis-Bertrand, Seigneur d’Ivry, de Bussy et de Monthelie (fig. 3), was received chevalier du Saint-Esprit in 1731. In 1724 he was écuyer du Roi, then lieutenant general of the Bourgogne and governor of Chalon-sur-Saône. In 1734 he was granted the chateaux de la Muette and Petit-Madrid. He left the order of Malta in order to inherit the estate of Armainvilliers but, overwhelmed by debts, was forced to hand it to the King in 1761. He then retired to his Cormentin estate, in Bourgogne, where he died on February 20, 1770.

Madame de Bandeville (1709-1787), née Bigot de Graveron, was the daughter of a member of the parliament of Normandie, and in 1738 married Pierre-François Doublet de Persan (1705-1761), marquis de Bandeville, a prominent member of the noblesse de robe and president of the Paris Parliament in 1741. According to the 1787 Journal Général de France, Mme de Bandeville "avait un goût sage et un coup d’oeil sûr [et] s’est amusée pendant 35 ans à ramasser non seulement des tableaux, gravures, etc., mais encore à former un cabinet d’histoire naturelle. Elle connaissait très bien tous les différents objets qui composent cette belle collection, laquelle renferme des insectes et des papillons bien conservés, des minéraux, des pétrifications, des madrepores et productions de mer telles qu’une riche et ombreuse suite de coquilles la plus complète connue. L’éloge qu’on pourrait faire de ce cabinet n’ajouterait rien à la réputation qu’il a non seulement à Paris mais encore chez l’étranger" (pp. 555-556). Her collection was dispersed the same year of her death without issue at her hôtel particulier in Quai des Théatins.

THE PAIR OF POTS-POURRIS

These vases are very likely the ones found in the sale of M. Blondel de Gagny, 10 December 1776, lot 702: “Deux nacelles, ayant chacune sur le couvercle une petite coquille en forme de cornet ; elles sont sur des terrasses, d’où semblent sortir des coraux qui servent de supports : hauteur 7 pouces, longueur 9 pouces, garnies de collets à jour, & sur des pieds à quatre consoles de bronze doré.” The pair of vases à nacelles might indeed be the present one. The sale catalogue presents these vases as "Ces deux morceaux méritent l’attention des amateurs, ainsi que le précédent".

Augustin Blondel de Gagny (1695-1776) was the son of Joseph, conseiller and Trésorier Général of the Bâtiments du Roi, who had bought the château de Gagny in 1706. In part thanks to the protection assured by Jean-Baptiste de Machault d’Arnouville, Augustin Blondel becomes from 1750 general treasurer of the Caisse des Amortissements whose main task was to take care of the king’s debts. In April 1752, he also becomes responsible for the Menus-Plaisirs du Roi. In 1759 he takes up residence at his late father’s residence in Place Louis-le-Grand, today’s Place Vendôme, with his collection, one of the most respected cabinet de curiosités of the time. He also buys the château de Garges, rebuilt in the neoclassical style by Pierre Constant d’Ivry. According to his will, his collections are sold upon his death for the benefit of his grandchildren.

Even more detailed and precise is the description of the present pair of vases which is found in appendix to the Natoire sale, 14 December 1778, and which came from Mlle Sophie Arnould, as identified by Emile Dacier (op. cit.). Lot 42 is described as: "Deux nacelles, d’ancienne porcelaine bleue céleste, avec coquille sur le couvercle prise de relief dans la porcelaine, garnies chacune de pieds ovales, avec base formant pilastre, gorge à oves découpées à jour, et tête de lion, formant anse d’un côté de la coquille, le dessous d’une est entièrement mutilé". Indeed, one of the present pair of vases is restored, which confirms this provenance. It is highly likely that Mlle Arnould, who often bought at auction, and who, at the Blondel de Gagny sale had bought a Beauvais tapestry and a painting by Boullogne, could have also bought this pair of pot-pourri vases. The appendix to the Natoire sale includes property that was auctioned on December 14 belonging to Madame Sophie Arnould: "tableaux originaux, laques anciens et belles porcelaines anciennes du japon et de la Chine, qui composent le cabinet de Mlle ***, ces objets, compris dans le supplément du catalogue de M. Natoire, n’ayant pu être vendus à la suite des siens, le seront le 30 et 31 décembre de relevée, rue Saint-Honoré, à l’hôtel d’Aligre, etc".

Mlle Sophie Arnould (1744-1802), (fig. 8) made her debut at the Académie Royale de Musique in 1757; her performances from Glück met with great success. In the years of her prime, between 1768 and 1777, her name often appears in sales catalogues. For example, at the Gaignat sale in 1768 she buys lot 169, “une boîte en laque à fond noir et décor de magots” that we find again in her sale under lot 101. At the Randon de Boisset sale in 1777 she buys the bust of Melle Clairon. At the Blondel de Gagny sale in 1776, she buys for 2,410 livres a Beauvais tapestry from drawings by J-B. Oudry (lot 1062) and other works of art including the painting by L. Boullogne (lot 214), and it is probably there that she buys the pair of bleu celeste pot-pourris (lot 702). After retiring, under reduced circumstances she was forced to sell her collection in 1778. The bulk of this comprised of Chinese, Japanese and Meissen porcelain and Chinese lacquer, of which Saint-Aubin made several sketches in his copy of the catalogue (fig. 7).

THE ENGLISH PROVENANCE FOR THE GARNITURE

This unique and exceptional garniture is later found at Swinton House (fig. 13), an estate near Masham, North Yorkshire, originally built at the end of the 17th century and later enlarged by the Danby family. In 1882 the estate is bought by Samuel Cunliffe-Lister, 1st Lord Masham, who proceeded to lavishly furnish it thus completing the collection already assembled by the Danby family. Thus three portraits by Gainsborough, Reynolds and Romney are reunited in the drawing room. The "goût Rothschild" is all the rage in this period and it seems that, for the decoration of Swinton House, the new owner drew inspiration straight from the Works of Art and Paintings Belonging to Mr. Alfred de Rothschild, published in 1884. His numerous acquisitions include 18th century French furniture, including a secrétaire by Riesener, and a number of rare pieces of porcelain. The present garniture is illustrated in interior photographs published in Country Life (op. cit.). The grand pot-pourri vase is placed on top of an armoire attributable to Charles Cressent (fig. 11), while the pair is found on the mantlepiece (fig. 9) with other gilt-bronze mounted porcelains.

A magnificent pot-pourri vase in porcelain à fond noir, probably bought from Sir J. C. Robinson, curator at the South Kensington Museum, completed this remarkable ensemble of mounted porcelain. It was sold Sotheby’s London, 8 July 2008, lot 64. The collection from Swinton House was sold at auction in 1975 (figs. 10, 12, 14).

COMPARABLE WORKS

The pot-pourri vase with two mascarons from the Baron Guy de Rothschild collection at the Château de Ferrières, sold Sotheby’s Monaco, 3 December 1994, lot 81 (fig. 15).

A pair of vases in the shape of pot-pourris are found in the collection of Renaud-César, Duc de Choiseul-Praslin. The pair is described as being in his bedroom in an inventory following his death (Arch. Nat. M. C. LVIII/574bis).

Another pair is found in the Mazarin sale, 10 December 1781, lot 106, is also interesting although the bases are of “forme chantournée”

A pair of pots-pourris of similar shape but with different gilt-bronze mounts in the shape of swans is now in the Louvre (OA 5182) and once belonged to Clermont d’Amboise (fig. 16).

THE TASTE FOR BLEU CÉLESTE PORCELAIN IN THE 18TH CENTURY AND THE MARCHAND-MERCIER JULLIOT

With or without the gilt-bronze mounts, this remarkable blue porcelain was particularly sought after throughout the 18th century. Queen Marie-Antoinette had several that she entrusted to the marchand-mercier Dominique Daguerre after her departure from Versailles in October 1789. After her death in 1793, however, the Arts Commission assigned them to the Louvre, where they are still kept today. The prevailing vogue for conchology at the time allowed for the shell shape to be fashionable, a pair of Chinese snail-shaped porcelain pots (fig. 18), which later inspired the manufacture of Sèvres bleu céleste porcelain (fig. 19). The Grog-Carven collection (fig. 20) today housed in the Louvre comprises various forms.

This porcelain figured in the collections of the greatest amateurs, and was also prized by the marchands-merciers, who transformed them into objects of luxury. Charles-François Julliot, a well known marchand, commented on the attraction of porcelain: "Les porcelaines anciennes …ornent avec un ton de noblesse, aussi remarquable par la singularité des formes, que par la beauté du grenu de la pâte, le tact flou & séduisant des couleurs ce qui leur a maintenu la préférence chez ceux qui ont encore aujourd’hui le goût du vrai beau". This "tact flou" is described in a note as follows: "On entend par tact flou, une certaine sensation que les Connaisseurs ressentent à la vue des Porcelaines". Interestingly, the annotation of the name Julliot appears regularly in the sales catalogues of the time as a buyer of these remarkable blue porcelain objects.

The powerful corporation of marchands-merciers, not least because of its activity in various sectors, deeply influenced the taste and artistic trends from the 1740s. Some extraordinary pieces such as the present garniture were produced thanks to the creativity and imagination of the marchand by transforming rare and precious materials with the help of craftsmen from different guilds in order to astonish and attract a clientele constantly on the lookout for novelties. The marchand chose the porcelain in the most spectacular shapes and colours, had it cut, and would collaborate with the bronzier who would create a fitting mount that would mirror the taste of the time, thus producing an even more desirable object. In this respect the grand pot-pourri plinth frieze decorated with piasters deliberately recalls the stylised fish scale motif on the porcelain body. The giltbronze lion’s heads found on each vase confirms the theory that a marchandmercier might have created and marketed this garniture. At the same time acting as go-between and merchants, they participated in the rise of the art of gilt bronzes and the vogue for mounted objects.

A Pitong vase supported by two similar Buddhist dogs with Louis XV gilt-bronze mounts from the Baron Henri de Rothschild collection was sold Christie’s London, 6 December 2012, lot 2

The Julliots were a family of marchand-merciers that specialised in the sale of furniture and luxury objects in 18th century Paris. The names of Claude-Antoine père (d. 1769), of his son Claude-François (1727-1794) and grandson Claude-Antoine (1755-1835) often appears in the documents of the time. In the period under examination, the catalogue for the sale that followed the death of Julliot’s wife, and which took place on 20 November 1777, “ou le sieur Julliot a fait procéder à la vente d’une partie de ses meubles et de presque toutes les marchandises qui composaient le fonds de son commerce” named Aux Curieux des Indes, is particularly revealing of the kind of goods that he marketed, and which included “marbres, bronzes, agates, porcelaines anciennes, modernes, nouvelles du Japon & de la Chine, d’effets d’anciens laques, meubles de Boule & d’autres genres, lustres en crystal de roche & de bronze doré, trumeaux de glaces, feux, bras, girandoles, flambeaux de bronze doré.” The numerous pages consecrated to the description of his porcelain collection is in this sense particularly meaningful, and is summarised in the first pages of the catalogue, describing “Porcelaines anciennes du Japon, nommées première qualité colorieé, d’autre d’ancien & nouveau Japon, d’ancien et nouveau de la Chine, plusieurs anciens céladons du Japon et de la Chine, de bleu céleste & d’ancien bleu & blanc, la plupart richement ornées de bronze doré, quelques pièces de Saxe…” By developing a taste and by becoming a great dynasty of marchands, the Julliots came to play a crucial part in supplying the most celebrated private collectors of the second half of the 18th century.

THE “GOÛT GREC”

The “Greek” taste, characterised by a style which imbued power and masculinity, is characteristic of the early years of the neo-classical revival, and represents a reaction to the forms of the rococo that were judged by some critics as being excessive. The design becomes architectural, with a new rigour and symmetry; decorative motifs from the antiquity such as friezes, guilloche and gadroons reappear. The gilt-bronze is typical of this period, with marked alterations between the matte tonalities and the polished gilding, accentuated by the often-geometrical motifs. The gilding au mat is first adopted when the more naturalistic ornaments such as the lion’s heads, the leaves and swags are chiselled in an extremely fine manner.

The celebrated porcelain collector Jean de Jullienne owned a pair of pot-pourris vases typical of this style à la grecque today in the Louvre (inv. no. OA 5445), of which one is illustrated in fig. 17.