Lot 1
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Paire de statuettes en argent et vermeil représentant Apollon et Vulcain par Abraham Drentwett II, Augsbourg, vers 1700-1705

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
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Description

  • Paire de statuettes en argent et vermeil représentant Apollon et Vulcain par Abraham Drentwett II, Augsbourg, vers 1700-1705
  • silver-gilt
  • Haut. 16,8 et 17,4cm; high; 6½ in., 6¾ in.
Chacune reposant sur une base triangulaire à pans coupés en vermeil ornée de chevrons, le haut orné d’une frise de godrons, chaque personnage en argent, Apollon vêtu d’une cape amovible en vermeil, jouant d’une lyre en vermeil, un cygne en argent à ses pieds, Vulcain vêtu d’une tunique et d’une coiffe en vermeil, portant un marteau et un bouclier en vermeil, un casque et une partie d’armure en vermeil à ses pieds, le bouclier orné d’un dragon volant.

A pair of silver and parcel-gilt figures of Apollo and Vulcan, Abraham Drentwett II, Augsburg, Augsburg, circa 1700 -1705

Each silver figure resting on a triangular gilt silver base with canted corners ornamented with chevrons, the top decorated with a frieze of gadroon, Apollo dressed in a removable gilt-silver cape, playing the gilt-silver lyre, a silver swan at his feet, Vulcan dressed in a silver-gilt tunic and headdress, carrying gilt silver hammer and shield, a gilt-silver helmet and part of an armour at his feet, the shield decorated with a flying dragon.

Provenance

Vendues par Lawrence, Crewkerne, 17 et 18 octobre 1979, lot 383

Acquis auprès S.J. Phillips, Londres, dans les années 1980

PROVENANCE

Sold Lawrence of Crewkerne, 17 and 18 October, 1979, lot 383

Bought from SJ Phillips, London in the 1980s

Literature

BIBLIOGRAPHIE

Helmut Seling, Die Augsburger Gold-und Silberschmiede 1529-1868, Munich,

2007, no. 1728 (r)

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Rudolf-Alexander Schütte, Die Silberkammer der Landgrafen von Hessen-

Kassel, Staatliche Museen Kassel, 2003, pp. 318-323

Catalogue d’exposition, Quand Versailles était meublé d’argent, Versailles,

2007, fig 80

Timothy Schroder, The Gilbert Collection of Gold and Silver, Los Angeles

County Museum, Los Angeles, 1998, no. 155

Catalogue d’exposition, Silber und Gold, Bayerisches national Museum,

Munich, 1994

Literature

Helmut Seling, Die Augsburger Gold-und Silberschmiede 1529-1868, Munich, 2007, no. 1728 (r)

Comparative Literature

Rudolf-Alexander Schütte, Die Silberkammer der Landgrafen von Hessen-

Kassel, Staatliche Museen Kassel, 2003, pp. 318-323

Exhibition catalogue, Quand Versailles était meublé d’argent, Versailles, 2007, fig. 80

Timothy Schroder, The Gilbert Collection of Gold and Silver, Los Angeles County Museum, Los Angeles, 1998, No. 155

Exhibition catalogue, Silber und Gold, Bayerisches national Museum, Munich, 1994

Catalogue Note


THE ENGLISH TRANSLATION OF THIS NOTE FOLLOWS THE FRENCH

Notice de catalogue

Cette paire extrêmement rare de statuettes démontrant la maîtrise technique et artistique de l’orfèvre Abraham Drentwett II, faisait partie à l’origine d’un ensemble de six personnages. Ils étaient destinés à être regardés sous tous les angles soit indépendamment, soit dans le cadre d’un groupe disposé sur une table princiere où est dressé le couvert ou encore à l’intérieur d’une niche munie d’un miroir reflétant le dos de la pièce. Provenant de la collection du baron Karl von Rothschild à Francfort, deux autres statuettes du même ensemble, Jupiter et Minerve, font aujourd’hui partie de la collection Gilbert au Victoria and Albert Museum (Schroder, op.cit., cat no. 155, fig. 1) La localisation de Vénus et Mercure est inconnue (Schwarz, op.cit., S47, pp. 254-256). Des statuettes similaires d’Apollon et Vulcain figurent au Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg (inv. no. E16913 et E16917; Schwarz, op. cit., S45, pp. 246-247).

L’hypothèse qu’ils ne fussent pas toujours intégrés dans un meuble peut être déduite de la description d’un groupe similaire de trois personnages, vers 1695-1700, appartenant aux ducs de Hesse et décrit en 1727 comme Drei Ziervergulte Statueten auf vergulten Fuessen als einen silbern Herculis, Herculisca et la Vénus, (fig. 2). Cette Herculisca du groupe de Hesse représente en réalité Omphale portant les attributs virils d’Hercule, tandis qu’il tisse un fil sous la surveillance de Vénus, la déesse de l’Amour; il pourrait s’agiter d’un message sous-jacent sur le thème de la Wiebermacht (la puissance des femmes).

Un certain nombre d’autres statuettes sur des bases rectangulaires, carrées ou triangulaires de l’époque Régence exécutées par Abraham Drentwett II sont répertoriées: une paire d’enfants représentant probablement Romulus et Rémus a été vendue par Sotheby’s à Londres, le 9 décembre 1976 lot 80 (fig. 3); deux autres statuettes de taille importante représentant Jupiter et Minerve sont conserves à la Voûte Verte de Dresde (Silber und Gold II, no. 44; fig. 4) un groupe de dixsept statuettes est mentionné dans les écrits de Helmut Seling au château de Dessau; une statuette de Diane avec un cerf et un chien, ayant appartenu à Lord Tweedmouth (1820-1894), a été vendue par Christie’s à Genève, le 18 novembre 1981 (lot 192), fig. 5.

En ce qui concerne la paire ici présentée, dans la mythologie, Apollon rapporte à Vulcain l’infidélité de sa femme Vénus avec Mars, dieu de la Guerre. Vulcain est ici représenté mettant le pied sur un plastron d’armure et d’autres attributs guerriers, tandis que le message d’Apollon est au contraire associé à la douceur de la musique représentée par la lyre et le cygne. Des personnages richement dorés et légamment modelés comme ceux-ci étaient non seulement agréables à l’oeil mais aussi orteurs de messages tacites aisément compréhensibles par les commanditaires érudits à cette époque.

Abraham Drentwett II (1647-1729), un des orfèvres les plus réputés, a vu le jour dans une célèbre dynastie d’orfèvres d’Augsbourg créée par son arrière-grand-père Balduin (1545-1627), orfèvre médailleur. Sa mère, Jakobina Heuglin, mourut en 1776. Abraham suivit les traces de son père également prénommé Abraham (dans l’Église réformée à cette époque, il était courant d’hériter du prénom biblique de son père), chez qui il rentra en apprentissage dans la tradition de la sculpture italienne avant d’être reçu maître en 1675. Il devint l’un des plus grands orfèveres sculpteurs de son époque. La réputation de ses sculptures en argent, principalement destinées aux églises, semble avoir circulé très rapidement, bien qu’en même temps, il reçut quelques commandes extraordinaires de diverses cours princières.

Les meilleurs exemples que l’on puisse citer sont une paire de miroirs monumentaux, aujourd’hui au Kremlin à Moscou (Schwarz, op.cit. S36, pp. 223-228) et le lustre de la Residenz à Munich, vers 1700-1705 (Schwarz, op. cit., S52, pp. 266-267) également reproduit dans le catalogue d’exposition Quand Versailles... fig. 80. Ce dernier décrit comme « un manifeste des ambitions dynastiques » représente de grandes statues de putti soutenant des bougies sommant les armoiries de l’Électeur Palatin Johann Wilhelm (1658-1716) et de sa seconde épouse Anna Maria Luisa (1667-1743), seule fille et héritière du Grand-Duc de Toscane Côme III de Médicis; un autre miroir également à Munich, provenant du château de Mannheim (1706-1708), peut être mentionné (Schwarz, op. cit., S53, pp. 258-273) ainsi qu’une paire de vases pour l’Electeur de Saxe (Grünes Gewolbe Dresden, voir Silber und Gold, cat. no. 130).

A la fin de sa vie, Abraham II Drentwett s’intéressa au modelage de cire avec une grande dextérité; des exemples de cet art peuvent être trouvés au Stadtschloss de Berlin, au Musée Herzog Anton Ulrich, Brunswick, au château Friedenstein, Gotha (Schwarz, op. cit., W4, pp. 288-294; W5, pp. 294-298; W11, pp. 309-311) et dans plusieurs autres collections publiques et privées. Il dessina aussi des projets d’orfèvrerie pour des graveurs où l’on note une forte influence française, avec des scènes destinées à être gravées sur de l’argent (Schwarz, op. cit., pp. 111-190).

Catalogue note  

This extremely rare pair of statuettes, which represent the astonishing virtuosity of Abraham II Drentwett, once formed part of a group of six figures. They were made to be viewed in the round and stand alone, as part of a group used to decorate a princely dining table, or in a mirrored niche on a plinth. Formerly in the collection of Baron Karl von Rothschild, Frankfurt, the companion figures of Jupiter and Minerva are now in the Gilbert Collection at the Victoria and Albert Museum (Schroder, op. cit., cat. no. 155; fig. 1). The present whereabouts of the figures of Venus and Mercury is unknown (Schwarz, op.cit. S47, pp. 254-256.).

Similar figures of Apollo and Vulcan are in the State Hermitage Museum, St Petersburg (inv. nos. E16913 and E16917); (Schwarz, op.cit. S45, pp. 246-247).

That they were not an integral part of a piece of furniture as has been suggested, can be inferred from a description of a comparative group of three, which belong to the Dukes of Hesse, and which in 1727 were described as Drei Ziervergulte Statueten auff vergulten Fuessen als einen silbern Herculis, Herculisca et Venus, fig. 2. This Herculisca in the Hesse group is in fact Omphale who carries Hercules’s manly attributes, while he conversely spins a thread watched by Venus the goddess of Love; a layered message on the theme of Wiebermacht (power of women). A few other free standing sculptures on Régence-decorated rectangular, square or tri-form bases by Abraham Drentwett II are recorded: A pair of babies probably representing Romulus and Remus were sold Sothebys London, 9 December, 1976 lot 80, fig. 3: two larger silver figures of Minerva and Jupiter at the Green Vaults Dresden (Silber und Gold II, no. 44; fig. 4), a group of 17 are recorded from literature by Helmut Seling at Schloss Dessau; a figure of Diana with stag and hound, formerly belonging to Lord Tweedmouth (1820- 1894), was sold Christies Geneva, 18 November 1981 lot 192 (fig. 5).

In relation to the present pair, in the ancient myth Apollo tells Vulcan of his wife Venus’s infidelity with Mars the god of war. Vulcan is here modelled treading on a breastplate and other war paraphernalia, while Apollo’s message is in contrast to the sweetness of his music represented by the Lyre and swan. Richly gilt and stylishly modelled figures such as these were not only visually pleasing but also included essential messages which would have been apparent to the educated patrons of the time.

Abraham II Drentwett (1647-1729), leading gold and silversmith, was born into a highly successful dynasty of goldsmiths founded by his great-grandfather Balduin (1545-1627), a medallist and goldsmith. His mother was Jakobina Heuglin (died 1676). He followed in the footsteps of his father, also Abraham (it was a common custom in the Protestant Church at that time to inherit your father’s Biblical first name), with whom he trained as an apprentice in the Italian tradition of sculpture, becoming one of the great goldsmith sculptors of his time. In 1675, he became a master goldsmith. His reputation for fine sculptural silver, much of it for churches, appears to have circulated quickly, although he received some astonishing commissions for many princely courts.

These are best exemplified by a pair of monumental mirror frames in the Kremlin, Moscow (Schwarz, op. cit., S36, pp. 223-228), the chandelier in the Munich Residenz (c. 1700-05, Schwarz, op. cit, S52, pp. 266-267), see also Exhibition Quand Versailles, fig. 80). The latter described as `un manifeste des ambitions dynastiques..’, includes large figures of babies supporting the candles above the massive coats of arms of Johann Wilhelm Elector Palatine (1658-1716) and his second wife Anna Maria Luisa (1667-1743) only daughter and eventual heiress of Cosimo III de Medici, Grand Duke of Tuscany, and another mirror also in Munich, formerly in the Castle at Mannheim (1706-08). (Schwarz, op. cit, S53, pp. 268-273) and a pair of vases for the Elector of Saxony (Green Vaults Dresden, See: Silber und Gold, cat. no. 130).

In later life Abraham II Drentwett turned to wax modelling with great dexterity and examples of this skill can be found in the Stadtschloss, Berlin, the Herzog Anton Ulrich Museum, Brunswick, in Schloss Friedenstein, Gotha, (Schwarz, op. cit, W4, pp. 288-294; W5, pp. 294-98; W11, pp. 309-311) and in several other public and private collections. He also supplied engravers with designs for silver, which have strong French influence, and with scenes intended to be engraved on silver. (Schwarz, op. cit., pp. 111-190).