Lot 26
  • 26

Claude Gellée, dit Le Lorrain

Estimate
250,000 - 350,000 EUR
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Description

  • Claude Lorrain
  • Paysage italianisant avec un jeune berger jouant de la flûte
  • Huile sur cuivre

Provenance

Marquis de Colbert, après 1905 ; 
Par alliance Ducs de Bisaccia (voir ci-dessous) ;
Vente anonyme, Paris, Millon et Associés, 14 décembre 2007, lot 8 ;
Acquis par l'actuel propriétaire en 2010

Exhibited

Fort Worth, Kimbell Art Museum, From the Private Collections of Texas, 22 novembre 2009 – 21 mars 2010, n°20

Literature

R.R. Brettell, C.D. Dickerson III, From the Private Collections of Texas, exhibition catalogue, Fort Worth 2009-10, pp. 152-55, n°20, reproduit

Condition

To the naked eye: The painting appears in beautiful condition. It is painted on a perfectly straight copper plate, maintained by a cradling on the reverse side. It has been correctly cleaned some years ago so the glaces has been well preserved. The painting is in a very beautiful sculpted gilt wood frame, French work of the 17th century. Under U.V. light: The painting is under a partially lightened varnish in the sky. We notice some remains of the old varnish in the floor and trees. We notice some light restorations in the upper right and left corners. We also notice two little dots of restoration along the upper edge, in the centre.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
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Catalogue Note

L’attribution à Claude Gellée, dit le Lorrain a été confirmée par le professeur Marcel Roethlisberger après un examen de visu (novembre 2007).

Ce charmant paysage représente un berger jouant de la flûte près d’une rive, assis près de son troupeau. Au loin, le soleil se couche derrière de lointaines collines. La lumière crépusculaire, qui colore les nuages et roussit les feuilles du grand arbre sur la rive opposée, de même que le caractère pittoresque de la scène, créent un sentiment de sérénité et d’apaisement.
Cette œuvre n’a été rattachée que très récemment (2007) à l’œuvre du Lorrain. Son support, le cuivre, l’exceptionnelle finesse des détails, de même que sa ressemblance avec plusieurs autres œuvres de l’artiste répertoriées dans son Liber Veritatis, laissent penser qu’elle fut peinte au milieu des années 1630. Ce tableau présente un certain nombre de ressemblances, en termes de composition, de sujet et de détail topographique, avec une petite toile répertoriée par Roethlisberger dans la collection Francis Falconer Madan à Londres et datée par lui autour de 1636, une date proche de celle qui est proposée pour notre œuvre. Dans l’œuvre de Madan, un jeune berger est assis sur un tronc d’arbre jouant de la flûte, tandis que son troupeau paît tranquillement au bord de l’eau. Sur la rive, s’élève un arbre imposant, avec à droite une percée, permettant une vue plus profonde dans le bois. Plus loin, devant les collines, on distingue les mêmes ruines circulaires. De fait, la construction de ces deux compostions est étonnamment similaire et il est très probable qu’elles aient été peintes à un bref intervalle.
En outre, Roethlisberger effectue un rapprochement entre le tableau de Madan et un paysage du Metropolitan Museum de New-York, ainsi qu’un Jugement de Paris (Écosse, collection du duc de Buccleuch). Si notre peinture avait été portée à sa connaissance avant 1961, on peut légitimement penser qu’il aurait établi, entre celle-ci et le tableau de Madan, un lien plus ferme encore. Une autre analogie peut être faite avec la gravure la plus connue de Claude, Le Bouvier de 1636, qui est construite selon des lignes de composition identiques. La seule différence majeure entre ces œuvres réside d’une part dans la présence d’une maison entre les arbres, sur la rive opposée, et d’autre part dans une vue plus complète de l’arbre à gauche.

Note sur la provenance :
Deux étiquettes anciennes au verso mentionnent une appartenance aux collections Colbert et Bisaccia. Il pourrait provenir des ducs de Bisaccia de deux façons : soit à travers le mariage de 1853 entre Marie Colbert-Chabanais (1833-1917 ; fille d’Auguste Napoléon Joseph Colbert-Chabanais, comte de Colber) et Auguste Stanislas Marie Mathieu de La Rochefoucauld (1822-1887) troisième duc de Doudeauville, dont le frère, Sosthème Marie Charles Gabriel, quatrième duc de Doudeauville, hérita du titre de duc de Bisaccia ; ou plus probablement, par le mariage de son fils cadet, le comte Edouard François Marie (1874-1968, le duc de Bisaccia suivant) avec Marie Camille de Colbert (1883-1969), fille de Pierre Emile Arnould Edouard de Colbert, troisième baron de Colbert, marquis de Chabanais.