Lot 19
  • 19

Pietro Novelli dit Il Monrealese

Estimate
60,000 - 80,000 EUR
bidding is closed

Description

  • Pietro Novelli dit Il Monrealese
  • Christ à la colonne
  • Huile sur toile

Provenance

Collection du Sud de la France depuis le XIXe siècle

Condition

To the naked eye: The painting appears in a moderately satisfactory condition. It has not been touched since certainly about a century. It is under a very dirty varnish. We notice many losses (visible on the catalogue's picture) among which a vertical line of losses all along the seam of the canvas. We also notice several little retouching areas in the sky and on the flesh. Besides, we notice a horizontal 30 cm. long tear of the canvas, on the Christ’s chest, on the centre. Under U.V. light: The painting appears under a green uniform varnish. We notice some scattered retouching on the sky, the angels’ arms and bodies as well as on the middle angel’s hair. We also notice several little spots of restoration on the Christ’s body, as well as a restoration on his cheek and hair. We also notice a restoration on the tear in the Christ’s chest (already mentioned). We notice a restoration on the Christ’s abdomen and leg. Finally, we notice several spots of retouching on the upper right corner.  
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Catalogue Note

Nous remercions le Dr. Nicola Spinosa d'avoir proposé l'attribution de ce tableau à Pietro Novelli d'après des photographies et de son aide dans la rédaction de cette notice.

Le tableau que nous vous présentons constitue une découverte dans l’œuvre de Pietro Novelli.
Le Christ, considérablement affaibli, est toujours attaché à la colonne, lieu de sa flagellation. Seuls ses poignets, fermement liés, empêchent son corps éprouvé de chanceler. L’appui précaire de ses genoux sur la base de la colonne renforce l’impression générale de faiblesse. La lumière, provenant de la gauche, et le clair-obscur met en valeur le corps du Christ, ses bras tendus et son visage expirant. À gauche, un homme s’affaire à trancher ses liens avec un couteau, tandis que des anges volent dans sa direction en affichant des expressions de désespoir.
Pietro Novelli fut sans conteste l’artiste le plus important et le plus influent du Seicento sicilien. Formé dans l’atelier de son père, Pietro Antonio Novelli, à Monreale, il fit preuve d’une remarquable capacité à renouveler son propre style, au cours de voyages en Italie, notamment à Rome, où il eut l’occasion d’étudier les plus grands artistes de la Renaissance et de connaître les disciples des Carrache et de Caravage. Un autre voyage à Naples lui permit d’entrer en contact avec les artistes naturalistes.
De retour en Sicile, il peignit de nombreuses toiles où les expériences napolitaines et romaines se fondirent d'une manière originale (Saint Benoît distribuant les pains, monastère de Monreale). Parvenu à une maturité artistique dans les années 1630, il reçut d’importantes commandes : vice-rois, aristocrates, bourgeois, monastères, églises à Palerme et dans d’autres centres de la Sicile et de l’Italie. Sa nomination, durant les dernières années de sa vie, à la charge d’architecte du Sénat de Palerme acheva de consacrer son talent et sa gloire.
Le traitement des petits anges en haut à droite est symptomatique de l’influence de Van Dyck, qui fit un bref séjour à Palerme en 1624 et qui y envoya, en 1628, sa Madone au rosaire. Dans cette œuvre, le traitement des angelots est très semblable à ceux de notre tableau et constitue un exemple probant de l’ascendant du maître flamand sur Novelli. Grâce à son exubérance rubénienne et ses tonalités vénitiennes Van Dyck donna incontestablement à l’art de Novelli un souffle original et novateur. Dès lors, les tonalités brunes et les formes élégantes demeureront une constante dans l’œuvre du peintre sicilien. Cette influence est ici conjuguée avec sa connaissance de l’art de Ribera ainsi que des naturalistes napolitains comme Battistello Caracciolo, Massimo Stanzione ou Francesco Fracanzani, qu’il eut l’occasion de voir durant le bref séjour qu’il fit à Naples entre 1630 et 1631.