Lot 108
  • 108

Important cartel en bronze doré d'époque Régence, vers 1725, et gaine en marqueterie en contrepartie de laiton, écaille, nacre et corne teintée d'époque Louis XV, vers 1730-40, la gaine attribuée à Jean-Pierre Latz

Estimate
100,000 - 200,000 EUR
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Description

  • gilt bronze, brass, tortoiseshell, horn
  • Cartel : haut. 105,5 cm, larg. 43 cm, prof. 26 cm ; gaine : haut. 173,5 cm, larg. 65 cm, prof. 40,5 cm
  • Clock: height 41 1/2 in; width 17 in; depth 10 1/4 in; pedestal: height 68 1/4 in; width 25 1/2 in; depth 16 in
le cartel orné en façade d'une figure de Danaé, surmonté d'un putto, les montants sommés de têtes de bélier et terminés par des bustes d'enfants, le mouvement signé J.F Larsé A Paris ; la gaine à décor de rinceaux feuillagés, ornée de cartouches et chutes rocaille, les pieds en volutes centrés d'un muffle de lion

Provenance

Cartel :
- Ancienne collection du baron Alphonse de Rothschild (1827-1905) au château de Ferrières, puis par descendance ancienne collection du baron Guy de Rothschild (1909-2007)
- Vente Sotheby's à Londres, le 24 novembre 1972, lot 5
- Galerie Bernard Steinitz, Paris
- Vente Christie's à New York, le 19 octobre 2007, lot 40
- Vente Christie's à Londres, le 5 juillet 2013, lot 121

Gaine :
- Château de B., Ile-de-France
- Vente Sotheby's à Monaco, le 18 juin 1994, lot 182
- Ancienne collection Djahangir Riahi, vente Christie's à Londres, le 6 décembre 2012, lot 9 

Literature

Henry Hawley, "Jean-Pierre Latz, Cabinet-maker", The Bulletin of The Cleveland Museum of Art, Septembre/Octobre 1970

Catalogue Note

Jean-François Larsé, maître horloger dans l'Enclos Saint-Denis de la Chartre en 1714, puis rue Pagevin en 1722

Un cartel de forme identique, orné de marqueterie d'écaille et de laiton, est illustré dans J.D. Augarde, Les Ouvriers du Temps, Paris, Genève, 1996, pp. 60-61, n°38.

Originaire de Cologne, Jean-Pierre Latz s’installa à Paris en 1719 avant d’être naturalisé en 1736. Il livra principalement des gaines de pendules comme l’atteste l’énumération de 170 gaines et de seulement 48 autres meubles dans l’inventaire qui fit suite à son décès en 1754. A la mort de son  épouse en 1756, ce sont 92 gaines et 33 meubles qui sont mentionnés. Ses pendules sont caractérisées par l’emploi d’une marqueterie Boulle – qu’il perpétua alors même que la tendance avait pris fin– et de montants en bronze doré richement ornés qui lui sont aisément attribuables. Les bronzes étaient moulés et ciselés dans son atelier, contrairement à ce qu’imposait la corporation des bronziers qui y inventoriait 2 288 différents pièces et modèles en bronze en 1749.

Sa production était en grande partie destinée au marché allemand, et fut livrée notamment à Frédéric  II de Prusse et Auguste III, Electeur de Saxe et roi de Pologne. Dans l’inventaire de 1754, sont en effet mentionnés comme débiteurs Monsieur Petit, commissionnaire du Roy de Prusse ainsi que Monsieur Leleux, agens du Roys de Prusse, ce dernier étant plus vraisemblablement un agent de l’Electeur de Saxe. Henry Hawley s’est consacré à l’étude de l’œuvre du maître-ébéniste publiée en 1970 et a répertorié une gaine estampillée par Latz et portant le poinçon au C couronné au Cleveland Museum of Art, tout comme celle de Waddesdon Manor.  D’autres attributions ont vu le jour après cette publication comme une pendule et sa gaine anciennement dans la collection des rois de Saxe à la Résidence de Dresde et ayant appartenu par la suite à la famille Seligmann, ainsi qu’une pendule provenant probablement du château de Moritzburg (vente Sotheby’s à New York, 17 novembre 1984, lot 175).

Notre gaine est très similaire à deux autres gaines attribuées à Latz, probablement commandées par le comte de Brühl pour la Résidence de Dresde et aujourd’hui conservées au château de Moritzburg. Leurs pendules sont surmontées d’un aigle à deux têtes et des armoiries du comte. L’une d’elles est signée par Gilles l’Aîné à Paris et frappée du C couronné. Cette attribution a pu être avancée suite à la comparaison de leur marqueterie et de leurs montants avec ceux de deux autres pièces estampillées par notre ébéniste. L’inscription « Speise Saal », mentionnée comme apparaissant au revers de notre gaine dans le catalogue de la vente Sotheby’s à Monaco en 1994 ne fait que renforcer l'hypothèse d'une commande allemande.