Paire de chenets en bronze doré d'époque Louis XVI, vers 1780-1785, attribuée à François Rémond (1747-1812)

à décor de cassolette enflammée ornée de frises de perles et chaînettes, soutenue par des jarets terminés en sabots, reposant sur un socle cintré à décor d'entrelacs sur fond argenté ou bleuté à l'origine, supporté par quatre pieds toupie

Very good condition overall. Gilding cleaned up and possibly slightly retouched in places. Scattered traces of oxidation and gilding rubbed on the more exposed areas. One pearl frieze needs to be re-attached. Ready to be displayed.
"In response to your inquiry, we are pleased to provide you with a general report of the condition of the property described above. Since we are not professional conservators or restorers, we urge you to consult with a restorer or conservator of your choice who will be better able to provide a detailed, professional report. Prospective buyers should inspect each lot to satisfy themselves as to condition and must understand that any statement made by Sotheby's is merely a subjective, qualified opinion. Prospective buyers should also refer to any Important Notices regarding this sale, which are printed in the Sale Catalogue.
NOTWITHSTANDING THIS REPORT OR ANY DISCUSSIONS CONCERNING A LOT, ALL LOTS ARE OFFERED AND SOLD AS IS" IN ACCORDANCE WITH THE CONDITIONS OF BUSINESS PRINTED IN THE SALE CATALOGUE."

Le motif de la cassolette enflammée connut une grande vogue à la fin des années 1770 et au début des années 1780, notamment sous l'influence de François-Joseph Bélanger (1744-1818), dessinateur des Menus-Plaisirs et architecte du comte d'Artois, ainsi que celle de son beau-frère, l'ornemaniste Jean-Demosthène Dugourc (1749-1825).

Le dessin des entrelacs qui ornent notre modèle est très similaire à celui exécuté par François Rémond sur les chenets qu'il livra à la princesse de Lamballe, vers 1780-1785 : sur ces derniers, aujourd'hui conservés au musée Gulbenkian à Lisbonne, la cassolette fumante est supportée par deux harpies. Un dessin (reproduit dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, vol I, Munich, 1986, fig. 4.12.3) témoigne de cette commande.

Par ailleurs, les jarrets de ce modèle sont très proches de ceux constituant les deux paires de candélabres "au blé de Turquie" (épi de maïs) fournis en janvier 1783 par Rémond au comte d'Artois : passées depuis dans les collections royales britanniques, ces girandoles étaient destinées à orner le cabinet turc que le prince se faisait aménager dans ses appartements du premier étage de l'aile du Midi au château de Versailles (cf. C. Baulez, "Le Goût turc. François Rémond et le goût turc dans la famille royale au temps de Louis XVI" in L'Objet d'art n°2, 1987, pp. 34-45). Enfin, dans le modèle dit "aux Faunesses", conçu également par Rémond pour le cabinet turc du comte d'Artois, les jarrets appartiennent à de délicates faunesses dont les chaînes retiennent une cassolette fumante (un exemplaire d'après ce modèle appartient aussi aux collections de la reine d'Angleterre).