Lot 22
  • 22

Robert Indiana

Estimate
700,000 - 900,000 EUR
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Description

  • Robert Indiana
  • One through zero (The Ten Numbers)
  • porte le cachet de la signature, daté 1978-2008 et numéroté AP 1/2
  • aluminium polychrome
  • 46 x 46 x 23 cm; 18 1/8 x 18 1/8 x 9 1/16 in.
  • Exécutée en 1978-2003, cette oeuvre est l'épreuve d'artiste numéro 1 d'une édition de 8 exemplaires plus 2 épreuves d'artiste.

Provenance

Morgan Art Foundation, Genève (acquis auprès de l'artiste)
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel

Exhibited

Venise, Palazzo Fortuny, Proportio, Un omaggio a Fra Luca Pacioli, 9 mai - 22 novembre 2015; catalogue, no. 56, illustré
Venise, Esposizione Internazionale d'Arte - Biennale di Venezia, ; catalogue, p. 400 , illustré en couleurs  

Condition

The colours are fairly accurate in the catalogue illustration. This work is in excellent condition.
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Catalogue Note

Robert Indiana a toujours été fasciné par les chiffres. De ses premiers assemblages de la fin des années 1950 à ses réalisations les plus récentes, il n’a eu cesse de les dessiner, sur la toile ou dans l’espace. Car les chiffres sont pour lui « quelque chose de merveilleux, une invention extraordinaire que l’on devrait célébrer et qui renvoie à de nombreux aspects » de son travail (Donald B. Goodall, « Conversations with Robert Indiana », catalogue de l’exposition Robert Indiana, Austin: University Art Museum, 1977).

Œuvre  iconique s’il en est, One through Zero (The Ten Numbers) fait ainsi l’apologie des chiffres, élément de la culture populaire non seulement américaine mais internationale. Avec ses couleurs vives et chatoyantes, ses caractères d’imprimerie inspirés d’un calendrier tout à fait banal, probablement tiré à des milliers, voire des millions d’exemplaires, One through Zero est dans ce sens emblématique du Pop Art américain au même titre que les Campbell’s Soup Cans ou les Brillo Boxes d’Andy Warhol. Mais elle est aussi emblématique d’un autre mouvement artistique apparu dans les années 1960 qui a à tout jamais révolutionné notre conception du beau : l’art conceptuel. Car One through Zero est non seulement particulièrement séduisante mais a aussi un fort pouvoir évocateur.

Robert Indiana, de son vrai nom Robert Clark, est en effet adepte de la théorie des nombres. Fasciné par les liens mystérieux que les chiffres semblent parfois entretenir entre eux et par ce que Jung appelle les synchronicités -ces coïncidences temporelles qui semblent sans lien causal apparent mais offrent pourtant un parallélisme de sens troublant- il a d’ailleurs longtemps habité un temple maçonnique où se réunissaient les « Oddfellows » sur l’île de Vinalhaven dans le Maine. C’est certainement l’une des raisons pour laquelle il n’a pas choisi d’ordre précis pour l’installation de One through Zero, préférant laisser le choix à celui qui possède l’œuvre de l’installer comme il le souhaite, imaginant autant de combinaisons qu’il le désire. Car si pour Indiana, si le chiffre 1 représente la naissance et le chiffre 0, la mort ; associés à d’autres, ils prennent un sens nouveau, faisant référence à une infinité de lieux, de dates, ou d’évènements.

« Mon rapport aux chiffres, et ma première prise de conscience de leur existence, vient au départ du fait que j’ai vécu dans 21 maisons différentes avant l’âge de 17 ans ; et quand j’étais enfant, j’adorais faire le tour de toutes mes maisons dans la région, et retourner à la numéro 1, à la numéro 2 etc. Ce fut pour moi la première association signifiante. Autrement, les nombres sont fascinants en tant que tels, chacun étant chargé de références et de significations multiples » explique très bien Robert Indiana.

De même, le choix de la palette employée par Indiana dans One through Zero, mûrement réfléchi, n’est pas qu’esthétique mais hautement symbolique. Le rouge et le bleu employés dans le chiffre 1, symbolisent la naissance; le vert et le bleu -chiffre 2- l’enfance; l’orange et le bleu -chiffre 3- la jeunesse; le jaune et le rouge -chiffre 4- l’adolescence; le blanc et le bleu -chiffre 5- la fleur de l’âge; le vert et le rouge –chiffre 6- la maturité ; le bleu et l’orange -chiffre 7- les prémices de l’automne de la vie ; le violet et le vert -chiffre 8- l’automne de la vie ; le noir et le jaune -chiffre 9- l’inquiétude des vieux jours et le gris -chiffre 0- la fin de la vie, ou, peut-être, le début d'une autre ?

Robert Indiana has always been fascinated by numbers. From his first assemblages at the end of the 1950s to his most recent works, he has never ceased to draw them, on canvas or in space. Because numbers for him are “ an incredible invention and that they should be celebrated, which goes back to other aspects of my work” (Donald B. Goodall, « Conversations with Robert Indiana », exhibition catalogue Robert Indiana, Austin: University Art Museum, 1977).”

An iconic work, One through zero (The Ten Numbers) is a eulogy to numbers, an element not only of American but also international popular culture. With its bright and sparkling colours, its printed figures inspired by an ordinary calendar probably printed in thousands, even millions of copies, One through zero (The Ten Numbers) is in this sense emblematic of another artistic movement that appeared in the 1960s and revolutionized our conception of the beautiful forever: conceptual art. Because, One through zero (The Ten Numbers) is not only particularly appealing but it also has a strong evocative power.

Robert Indiana, whose real name is Robert Clark, is indeed an adept of the theory of numbers. Fascinated by the mysterious connections that numbers seem sometimes to have between them and by what Jung called the synchronicities – those temporal coincidences that seem, without any apparent causal link, to offer a disturbing parallelism – he moreover lived for a long time in a masonic temple where “Oddfellows” gathered on the island of Vinalhaven in Maine. This is certainly one of the reasons why he has not chosen a precise order for the installation of One through zero (The Ten Numbers) preferring to leave the choice to the person who owns the work to install it as he wishes, imagining as many other combinations as he desires. Because if, for Indiana, the number 1 represents birth and the number 0 death, associated with others, they take on new meanings referring to an infinity of places, dates or events.

“My involvement with numbers, my first real consciousness about them, is simply the fact that I lived in 21 different houses before I was 17 years old and as a child it was a great pastime to tour the countryside and visit all the different houses and to go back to house number 1 and house number 2. That’s the first meaningful association. Otherwise numbers are just fascinating because they’re numbers, each one loaded with multiple references and significances” as Robert Indiana well explains.

Likewise, the carefully considered choice of palette used by Indiana in Numbers One through Zero, , is not only aesthetic but highly symbolic. The red and the blue used in number 1 symbolize birth; the green and the blue – number 2 – childhood; the orange and the blue – number 3 – youth, the yellow and the red – number 4 - adolescence; the white and the blue – number 5 – the flower of age; the green and the red – number 6 – maturity; the blue and the orange – number 7; the first signs of the autumn of life; the purple and the green, - number 8 – the autumn of life; the black and the yellow – number 9 – the anxiety of old age and the grey – number 0 – life’s end.

Anonyme, Indiana et son chat, circa 1970