

L’été 1932, Bernard Boutet de Monvel devant réunir en novembre suivant un ensemble de portraits récents à la Reinhardt Galleries, New York, il décida de peindre deux autoportraits, comme deux facettes d’un même personnage : l’un en dandy, devant la place Vendôme, l’autre, en artiste, sa palette à la main, présenté dans la vente lot 36.
Saisi de trois-quarts, pincé dans une veste de flanelle parfaitement ajustée, les attributs du dandy à la main - canne, gants beurre-frais et chapeau melon - une marguerite à la boutonnière, il fixe le spectateur d’un regard d’acier. Le peintre choisit de situer ce portrait iconique à l’hôtel Ritz, Paris, nous offrant une vue plongeante sur la place Vendôme, célèbre depuis toujours pour ses joailliers et immédiatement identifiable partout dans le monde comme centre du luxe et de l’élégance française. Membre de l’élite, habitué de l’hôtel Ritz et, à partir de sa création en 1921, du Café Parisien - le bar de l’hôtel - il s’y représente à plusieurs reprises, comme il dessine fréquemment la place Vendôme, notamment pour Harper’s Bazaar.
Dans cet autoportrait, on ne pourra qu’être saisi par l’opposition entre la représentation de la figure du peintre, d’une objectivité exacerbée, proche du photoréalisme, et celle des voitures et des façades de la célèbre place, ébauchées à la manière d’un dessin d’architecte.
In 1932, Bernard Boutet de Monvel decides to make two self-portraits for the upcoming exhibition in New York at the Reinhardt Galleries: one of them is the composition presented here. From one of the Ritz's rooms, Boutet de Monvel dominates the Place Vendôme, seen from above. The precision with which his figure is executed contrasts with the rest of the composition, more sketchy and closer to what an architect would have realized. With this painting, perfectly elegant, as a manifesto, the artist actually incarnates French luxury and elegance. The other self-portrait dated 1932 and exhibited at the Reinhardt Galleries is also included in the sale, lot 36.