Lot 212
  • 212

Phébus, Gaston III de Foix-Béarn, dit Gaston

Estimate
150,000 - 250,000 EUR
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Description

  • Des deduiz de la chasse des bestes sauvaiges et des oyseaux de proye. Nouuellement imprimé à Paris. Paris, Antoine Vérard, s.d. [vers 1507-1510].
  • ink on paper and leather
In-4 (229 x 172 mm) de 134 ff (a4, b-y6, z4 ; impression sur deux colonnes à 42 lignes). Maroquin rouge, dos à nerfs, doublure de maroquin vert encadrée d’une dentelle dorée, gardes de papier ancien à la colle, deux filets sur les coupes, tranches dorées (Chambolle-Duru).
Auréoles claires aux trois premiers cahiers ; derniers feuillets un peu taché ; infimes trous de vers aux premiers feuillets ; petites restaurations aux coins inférieurs des cinq derniers feuillets.

Édition originale de l’un des plus grands livres de vénerie et de fauconnerie.



Le Livre de Chasse de Gaston Phébus (1331-1391), grand soldat et encore plus grand veneur, est en effet, après le Livre du Roy Modus, « le plus ancien grand traité de vénerie écrit en français. Composé vers 1370, il fut avec le Roy Modus le seul traité de chasse que purent consulter nos aïeux pendant près de deux siècles, jusqu’à la venue de Du Fouilloux » (Thiébaud).



C’est aussi le premier livre de chasse sortant des presses d’un imprimeur parisien. On en connaît une douzaine d’exemplaires, la plupart cités par Thiébaud.



Le traité de Gaston Phébus est suivi d’un important ouvrage en vers de Gace de La Bigne (ou Bugne, ou encore Buigne), poète et prélat d’origine normande actif à la fin du XVe siècle et qui fut le chapelain de Charles V. Ce long poème consacré à la fauconnerie, connu sous le nom de Roman des oyseaux, occupe près de la moitié du volume. Antoine Vérard a supprimé du texte des Déduits tous les passages pouvant faire attribuer à Gace de La Bigne ce poème remarquable, que l’on a longtemps confondu avec le traité de Gaston Phébus.



Un livre très précieux, remarquablement illustré.



L’illustration, gravée sur bois, se compose de 2 grandes figures placées au début de chaque ouvrage (une scène de chasse au cerf et au sanglier pour Phébus ; une ville fortifée avec souverain, fauconniers et bouffon pour Gace) et de 50 figures de plus petit format (un quart de page environ), soit : 27 pour Phébus (animaux et scènes de chasse) et 23 pour Gace (animaux et sujets variés).



« Le Baron de Lassus a, le premier, fait remarquer que le grand bois par lequel débute le poème de Gace de La Bugne avait déjà servi pour l’édition de la Cité de Dieu, publiée par Vérard, et que la plupart des figures du Roman des Oyseaux sont empruntées au Roman de la Rose, de Vérard » (Thiébaud). Plusieurs bois d’animaux proviennent de l’Hortus sanitatis publié par le même Vérard vers 1500.



Très bel exemplaire, finement relié.



Il a figuré en 1895 au Bulletin Morgand (1895, n° 27768) et était revêtu, à l’époque, d’un modeste vélin du XVIIe siècle. Relié à nouveau par Chambolle-Duru en maroquin rouge doublé de vert – comme l’exemplaire Jeanson qui avait appartenu à Rahir (tous deux sont cités par Thiébaud) –, il porte en outre l’ex-libris gravé de Hyacinthe-Théodore Baron (1707-1787), célèbre médecin parisien, et, sur le titre, un cachet monogrammé à l’encre bleue (FSG), non identifié. Sur le verso de la deuxième garde, note bibliographique au crayon probablement de la main du bibliographe de la librarie Nourry.



Références : Brunet, IV, 598. – Thiébaud, 728-729. -- Mortimer (French), 245 : « extremely rare ». – Macfarlane (Vérard), 180. – Souhart, 376-377 : « admirablement bien imprimée ». – Schwerdt, II, 69. – Huzard, II, 4861. – Brigitte Moreau, 1507/75. – Bechtel, P-123. – Harting, 143.