Lot 67
  • 67

Paire de dignitaires chinois en cuivre laqué et doré, Chine, fin du XVIIe/début du XVIIIe siècle, à monture en bronze doré d’époque Régence, vers 1715-1720

Estimate
30,000 - 50,000 EUR
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Description

  • Haut. 30 cm, larg. 11 cm
  • Height 11 3/4 in, 4 1/3 in.
chaque dignitaire vêtu d'une longue tunique partiellement doré et d'une coiffe vermillon ; reposant sur une terrasse en bronze doré ornée de fruits en tôle peinte et laqués façon aventurine ; la bordure de la terrasse à décor de rais de coeur et masques, sur des pieds en console ; (reprise à la dorure des terrasses)

Condition

Illustration is quite accurate. Rare and unsual objects. The Chinese figures: good condition, few scratches and wear to the decoration: the gilding and the red with wear to the surface. The patina also worn. Both figures with minor cast fault (small holes) and one with a cast fault on the bottom of the dress at the back. The base in good condition, the chasing is fine and the gilding partly worm in place (possible refreshment to the gilding). Very attractive objects.
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Catalogue Note

Cette paire de "magots" en bronze laqué réalisée en Chine a certainement été montée par un marchand-mercier qui leur a donné une base typiquement française, que l'on retrouve sur plusieurs objets précieux en porcelaine montée du début du XVIIIe siècle, comme ceux reproduits dans l’ouvrage de Lunsing Scheurleer, Chinesisches und japanisches Porzellan in europäischen Fassungen, Braunschweig, 1980, p. 266, fig. 183 et 184. Ces bronzes ont naturellement inspiré les bronziers et laqueurs français qui ont cherché à les imiter.

A partir des années 1735, apparait à Paris, vraisemblablement sous l’impulsion de marchands-merciers, une production de personnages chinois en bronze laqué qui seront utilisés à l’envie pour décorer une multitude d’objets usuels extrêmement raffinés. Cette touche d’exotisme apportée à des objets occidentaux illustre le goût pour les chinoiseries dans la première partie du XVIIIe siècle.

Le terme « magot » selon l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert  s’apparente  aux « figures en terre, en plâtre, en cuivre, en porcelaine, ramassées, contrefaites, bizarres que nous regardons comme représentants des Chinois ou des Indiens ; nos appartement en sont décorés. Ce sont des colifichets précieux dont la nation s’est entêtée ; ils ont chassé de nos appartements des ornements d’un goût beaucoup meilleur. Ce règne est celui des magots ». Un terme synonyme de magot est largement repris dans les descriptions et inventaires au XVIIIe, c’est celui de « pagode ».

Le décor de ces magots en vernis polychrome imitant le laque pourrait être l’œuvre de l’atelier des vernisseurs Martin puisque le nom de Martin revient dans les descriptions des catalogues de vente de l’époque comme celle de la pendule de la vente de M. Gaignat en 1768 sous le lot 188 : «  ….elle est ornée de plusieurs figures en cuivre, représentant des magots vernis par Martin, imitant le laque : ils sont richement habillés et ouvragés de divers ors… » . Ils ont la particularité d’être très finement décorés en relief et d’une grande qualité, cette technique en relief parfois aussi qualifiée de « japonné » ou « en Japon » s’oppose  au « faux » cité dans l’inventaire après décès de Guillaume Martin en 1749 : « quatre figures chinoises en faux, prisées 18 livres pièces », le terme « faux » décrit un vernis de qualité moindre. Les attributions de ces personnages aux vernisseurs Martin par les experts des ventes (dont Thomas-Joachim Hébert) confortent l’hypothèse selon laquelle les frères Martin en produisirent.

Cette confection de « magots » en bronze vernis a permis aux marchands-merciers de faire réaliser par les différentes corporations d’artisans, bronziers, horlogers entre autres, des œuvres qui étaient au dernier goût du jour. Le trop faible et hasardeux niveau d'import en provenance de Chine ou du Japon ne permettait pas de répondre à une demande grandissante.