Abel Grimmer

Collection de la famille Drouhot à Villersexel en Franche Comté, très probablement depuis le début du XVIIe siècle ;
par héritage familial, collection Claude Drouhot (1907 -2006) ;
conservée par Madame Claude Drouhot dans la maison familiale jusqu’en 1946[fig.1] ;
puis conservée dans la demeure de fonction de son époux (Président Directeur Général de la société de Dietrich en Alsace près de Niederbronn-les-Bains, de 1946 à 1969[fig.2]) ;
puis conservée dans la propriété bourguignonne de Madame Claude Drouhot jusqu’en 2006 ;
restée depuis chez ses descendants.

JANVIER A l'oeil nu : Le tableau apparaît dans un état de conservation très satisfaisant. Il est peint sur un panneau de chêne circulaire légèrement cintré. Le panneau est constitué d'une planche non parquetée. Il est sous un vernis très encrassé ancien. On remarque deux très petits manques de la taille d'une tête d'épingle en haut à gauche sur le bâtiment rouge. A la lampe UV : Vernis vert ancien uniforme. On ne remarque pas de restauration. MAI A l'oeil nu : Le tableau apparaît dans un très bel état de conservation. Il est peint sur un panneau de chène circulaire légèrement cintré. Le panneau est constitué d'une planche non parquetée. Le tableau est peint sous un vernis ancien encore très encrassé. A la lampe UV : On ne remarque pas de restauration. Le tableau est sous un vernis ancien uniforme. JUIN A l'oeil nu : Le tableau apparaît dans un état de conservation satisfaisant. Il est peint sur un panneau de chêne circulaire très légèrement cintré constitué d'une planche non parquetée. On remarque des traces de vernis ancien. On remarque un petit manque horizontal de 1 cm de long haut de 2 millimètres au centre à droite de la tête du christ. On remarque quelques petits soulèvements anciens qui ont été refixés. A la lampe UV : On en remarque pas de restauration sous la lampe. JUILLET A l'oeil nu : Le tableau apparaît dans un état de conservation satisfaisant. Il est peint sur un panneau de chêne circulaire, une planche non parquetée. On remarque un manque de matière de 2,5 cm de long sur 0,5 cm de haut à droite vers le bord. On remarque un petit manque de 1 cm de long à gauche dans la maison. On remarque également des traces de griffures superficielles de vernis dans le ciel à gauche. A la lampe UV : Vernis vert uniforme encrassé. On remarque quelques légères reprises dans la partie basse de l'arbre à droite à côté du manque ainsi qu'autour des pieds des personnages. AOUT A l'oeil nu : Le tableau apparaît dans un état de conservation très satisfaisant. Il est peint sur un panneau de chêne circulaire, une planche ,on parquetée très légèrement cintrée. Le tableau est sous un vernis ancien vert très sale. On remarque deux manques de la taille d'une tête d'épingle au centre dans le ciel ainsi que deux autres très petits manques au centre. A la lampe UV : Le tableau apparaît sous un vernis vert uniforme. On ne remarque pas de restauration. SEPTEMBRE A l'oeil nu : Le tableau apparaît en très bel état de conservation. Il est peint sur un panneau de chêne circulaire d'une planche non parquetée. Il est sous un vernis ancien uniforme. A la lampe UV : On ne remarque pas de restauration.
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Les six œuvres sur panneaux circulaires d’Abel Grimmer faisaient à l’origine partie d’une série complète des Douze mois de l’année. D’après la tradition familiale, elles furent conservées au sein de la famille Drouhot historiquement originaire de la ville de Villersexel en Franche comté (l’un des membres de la famille Drouhot, Claude Antoine Drouhot, fut d’ailleurs Maire de la commune de 1799 à 1816). La réapparition de six de ces œuvres superbement préservées au sein d’une collection familiale et donc absolument inédites, représente un véritable événement.

Simplifier et schématiser tels sont les mots, précis, que Reine de Bertier de Sauvigny utilise, dans son vaste ouvrage monographique, pour caractériser le style d’Abel Grimmer (voir R. de Bertier de Sauvigny, Jacob et Abel Grimmer, catalogue raisonné, Bruxelles, 1991, p. 33). Ils conviennent particulièrement à nos panneaux qui, parfaitement lisibles grâce à leur très bel état de conservation sont peints avec une matière extrêmement fine maniée avec beaucoup d’aisance.
La transparence de cette matière, proche de l’aquarelle, joue avec une grande subtilité avec les couches inférieures et les préparations réalisées par le maître. L’ensemble d’une grande finesse participe à la poésie et la simplicité des scènes représentées.
L’essentiel est dit avec une grande économie de moyens et une facilité de peintre remarquable.
On rapprochera notre série de la suite complète des Douze mois de l’année (de format rectangulaire) adoptant les mêmes compositions, signée et datée 1592, et conservée dans son intégralité en l’église Notre-Dame de Montfaucon. Chaque panneau, comme sur nos œuvres, renvoie par une délicate et discrète inscription aux textes saints et aux paraboles des Evangiles (Voir R. de Bertier de Sauvigny, opus cité supra, pp. 190-197). Chaque mois suit la tradition du calendrier du Moyen-Âge, associant les paraboles et les travaux des paysans correspondant à chaque période de l’année. Les compositions dérivent d’œuvres de Hans Bol, gravées.

Abel Grimmer, est le fils du peintre Jacob Grimmer considéré comme un des meilleurs paysagistes de son temps. Il va naturellement apprendre dans l’atelier de son père. Il fut également architecte, ainsi aurait-il  établi le projet du transept sud de l’église Notre-Dame d’Anvers.
Abel Grimmer créera son propre style pictural en associant la rigueur de l’architecte (simplification du dessin, compositions pures, le tracé net des maisons…) à la poésie du peintre (raffinement des couleurs, finesse et transparence de la matière). Les six mois de l’année que nous avons l’honneur de présenter en sont une éclatante illustration.