Lot 51
  • 51

François-André Vincent

Estimate
50,000 - 70,000 EUR
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Description

  • François-André Vincent
  • Un jeune couple et une fillette, Etude pour La Leçon d'agriculture
  • Huile sur toile

Provenance

Vente anonyme, Paris, Galerie Georges Petit, 23 juin 1922, lot 15 (comme Ecole anglaise fin XVIIIe siècle ; "Ce tableau pourrait être attribué à J.-C. Ibbetson ou à J.-R. Smith") ; 
Acquis à cette vente puis légué à François de Chasseloup Laubat par la grand mère Ernesta Louis Stern décédée le 7 mai 1926 ;
Resté depuis dans la descendance

Literature

J.-P. Cuzin, « Autour de l'enlèvement d'Orythie. Esquisses de Vincent dans les musées français », in Revue du Louvre, 1980, n°2, p. 87 note 27 ;
J.-P. Cuzin, « Vincent reconstitué » in Connaissance des Arts, mars 1986, n°409, p. 43 ;
M.-P. Bault, « La leçon de labourage par François-André Vincent (1746-1816) », in Gazette des Beaux-Arts, août 1987, p. 15, note 5, fig. 5 ;
J.-P. Cuzin, « Vincent entre Fragonard et David », Paris, 2013 p. 480 n°549P, repr. p. 214

Catalogue Note

« François-André Vincent entre Fragonard et David », voici l’intitulé du catalogue raisonné rédigé par Monsieur Jean-Pierre Cuzin sur l’auteur de ce charmant portrait de famille.
Elève tout d’abord de son père le miniaturiste François-Elie Vincent puis de Joseph Marie Vien, Vincent fut lauréat de Rome en 1768 et séjourna en Italie entre 1771 et 1775. Il fut admis à l’académie en 1777 et exposa très régulièrement au Salon. Excellent dessinateur, il fut professeur de dessin à l’Ecole de Beaux-Arts puis à l’Ecole polytechnique. D’ailleurs nombre de ces dessins furent attribués dans le passé à Fragonard. Grand rival de David, à la Révolution, ses convictions royalistes ne l’aideront pas. La postérité oubliera donc injustement cet artiste pourtant doué mais dont la personnalité créatrice fut éclipsé par ses deux amis, maîtres et rivaux.
Comme le signale Jean-Pierre Cuzin dans son catalogue, « Il serait intéressant de retrouver ce petit tableau. Il rentre dans le cadre des études préparatoires pour L’Agriculture mais est traité comme une jolie étude indépendante, avec un souci de plein air campagnard très nouveau. Le rapport avec la peinture anglaise que fait apparaître l’ancienne attribution est certain. ». Notre tableau est apparu dans le marché en 1922 comme « Ecole anglaise fin XVIIIe siècle. Ce tableau pourrait être attribué à J.-C. Ibbetson ou à J.-R. Smith ». Effectivement le rapprochement avec la peinture anglaise est visible dans la lumière du plein air, avec les effets d’ombre des grands chapeaux sur les visages avec ses franches découpées, une belle douceur de pinceau et jusqu’au dans les modes vestimentaires. La composition constitue un véritable tableau en soi.
L’Agriculture ou La leçon d’agriculture, commandé par François-Bernard Boyer-Fonfrède pour son hôtel particulier de Toulouse, faisait partie d’un ensemble de quatre projets sur le thème de l’éducation de la jeunesse. L’œuvre fut présentée au Salon de 1798. Il s’agit bien d’un hommage à l’Agriculture « base de prospérité des Etats ». La Leçon d’Agriculture est à la fois une scène de genre, un paysage, un portrait de groupe, une étude animalière ; c’est une toile avec vocation d’être une peinture d’Histoire.
Cette commande fut une grande entreprise et une des toiles auxquelles Vincent travailla avec le plus d’énergie comme l’attestent de nombreuses études préparatoires.
Dans notre tableau, les trois membres de la famille sont tendrement unis ; il s’agit très probablement de la première réalisation peinte conservée car dans la version définitive les bœufs occulteront une partie des personnages. D’autres différences sont présentes dans notre tableau par rapport à la composition finale : la fillette ne regarde pas sa mère, la couleur des cheveux de la mère (brune tandis qu'elle est blonde dans la composition finale) mais aussi au niveau du père de famille qui a la tête couverte et semble plus âgé dans la version finale.