Lot 129
  • 129

[Gracq, Julien] -- José Corti

Estimate
15,000 - 20,000 EUR
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Description

  • [Gracq, Julien] -- José Corti
  • Lettres autographes signées à Julien Gracq. 1938-1973.
  • ink on paper
57 lettres et cartes postales autographes signées (44 lettres et 13 cartes) de Corti et 6 lettres diverses.
Environ 100 p. sur des feuillets in-8 ou in-4, à en-tête Mesures puis Librairie José Corti, la plupart avec enveloppes ou adresses.

Passionnante correspondance de l'éditeur formidable que fut José Corti avec Julien Gracq, à qui il restera toujours fidèle.
En 1938, les éditions de la N.R.F. refusent le premier roman de Gracq Au Château d'Argol. José Corti, éditeur des Surréalistes, aime le livre et va le publier, moyennant une participation aux frais de la part de Gracq. Un Beau ténébreux paraîtra en 1945 et obtiendra trois voix au prix Renaudot ; puis paraît un essai sur Breton ; Le Roi pécheur en 1948... En 1951, Gracq refusera de recevoir le prix Goncourt qui lui a été accordé pour Le Rivage des Syrtes, sa légende continue...

Au travers de ces lettres se devine le soin et l'attention que José Corti témoigna sans cesse à Julien Gracq. Respectueux de sa pensée, admiratif de son talent, c'est cette complicité éditoriale que l'on peut suivre au travers de ces lettres.



Les 32 premières cartes et lettres, datées du 8 octobre 1938 au 2 février 1940 retracent toute l’aventure éditoriale du Château d’Argol, la naissance d’un écrivain, son anonymat, les critiques et les ventes :



1. Cette correspondance débute par une très belle lettre, datée du 8 octobre 1938 au sujet du Château d'Argol : "Il y a longtemps que je n'avais rien lu qui rendît un tel son [...] J'ai été fort surpris à la fois par le ton & par le style - surpris, dans le meilleur sens du mot. Pour tout dire en bref c’est le nom de Lautréamont qui m’est venu à l’esprit. Il y a dans votre ouvrage un indéniable souffle qui l’apparente à Maldoror – ce qui ne me paraît pas un petit compliment. A côté de ce compliment je placerai une observation. Vous ne ménagez pas les épithètes [...] Il se lance alors dans la critique, ce qu’il ne veut pas. Tout ceci pour vous dire que l’ouvrage vaut largement une édition [...] Je suis maintenant heureux de vous dire que je suis prêt à me faire votre éditeur”. Corti lui donne alors les détails de tirage (2 mille & deux cent exemplaires) et de sa proposition financière "Vous auriez à contribuer pour une somme de huit mille deux cent cinquante francs et il vous reviendrait une somme de quatre fr. par volume vendu". Il achève sa lettre "Cher Monsieur, quelle suite que vous donniez à cette lettre, je garderai le souvenir d’une lecture qui valait la peine. Veuillez réfléchir – et écrivez moi." (4 p. sur 2 f. in-8, à Louis Poirier Hôtel du Parc à Quimper, avec enveloppe).

2. Gracq a certainement accepté car dans sa lettre du 18.10.38 Corti lui envoie un livre qu’il a publié  pour que Gracq puisse se rendre compte du "papier-texte et impression" [...] "Le papier est convenable et l’impression supérieure à la moyenne de ce que l’on observe actuellement. Ce sera vraisemblablement dans cette imprimerie que je ferai tirer votre livre". Corti préfère employer le futur car Gracq n’a pas complètement accepté. Vient alors la question du pseudonyme "Grâce à ce secret vous saurez toujours ce qu’on pense de votre et de vos livres, ce qu’en pensent vos amis & cela vous sera plus précieux que les opinions que vous pourriez recevoir en tant qu’auteur déclare du livre. Si ce sont des compliments, l’anonymat qui vous enveloppe vous permet de leur appliquer un coefficient considérable, si ce sont des critiques dans la mesure où elles seront intelligentes, elles vous rendront service. Elles ne seront pas suspectes de jalousie etc. [...] Je vous la recommande – quitte, une fois que vous serez bien fixé sur votre valeur, à sortir de l’ombre et à reprendre votre nom". (3 p. sur 2 f. in-8, avec enveloppe).



3. Corti a reçu le chèque et n’attend plus que le manuscrit pour commencer l’édition. "je suis bien de votre avis, il est difficile de retrancher quelque chose d’un texte -&, à vrai dire, il y a peu de chose à retrancher. "Il lui propose de corriger sur les épreuves (22 oct. 1938, 1 p. in- 8, avec enveloppe).



4. Carte postale du 24.X.1938 : " … pas besoin de détours pour vous dire tout le bien que je pense de vous ". Il lui envoie son catalogue "puisque vous envisagez de me commander quelques volumes".



5. Corti s’excuse de son retard et lui adresse le début des épreuves. Il lui explique comment les corriger dans la marge et lui donne des exemples de signes de correction conventionnels (11/11/38, 1 p. in-8).



6. Carte postale, 14. XI. 1938. Corti regrette toutes ces corrections de virgules qui ne figuraient pas au départ dans le manuscrit et qui entrainent "une effroyable quantité de correction". Il lui annonce des épreuves pour le lendemain ou l’après-lendemain.



7. Carte postale 3.XII.1938. Corti attend ses épreuves pour le tirage du volume. Il prépare la couverture à laquelle il a "donné un soin tout spécial … pour la traiter dans l’esprit du volume". Il lui demande de réfléchir à un "texte de bande" [...] "Ne perdez pas de vue, en cherchant ce texte, qu’il faut qu’il soit court & et qu’il est destiné à frapper le flâneur qui s’arrête aux vitrines des librairies. Il faut qu’il soit simple, commercial avant tout".



8. Carte postale non datée : Ed. Jaloux va lire le livre "Je puis vous dire qu’il est bien disposé – Nous verrons ce qu’il en sortira".



9. Carte postale du 21.I.1939 : Edmond Jaloux a lu une partie du livre et "est enchanté". Il vient aux nouvelles et souhaite le rencontrer "j’ai eu connaissance d’un très important article (esprit et longueur) qui passera dans les C. [ahiers] du Sud. Il y a autour de votre ouvrage d’heureuses conjonctions".



10. Au sujet d’une clause d’exclusivité réciproque : "M. Poirier, en littérature Julien Gracq, s’engage à ne pas publier d’ouvrages sans avoir préalablement soumis leurs manuscrits à la librairie José Corti ; En contre partie, La Librairie José Corti s’engage à prendre connaissance de tout manuscrit qui lui sera soumis par M. Julien Gracq & à lui faire connaître sa réponse dans un délai de trois mois à dater du jour de la réception  de son manuscrit. Cette clause, cher Monsieur, vous montre que je n’ai pas le dessin de vous abandonner et vous donne la garantie que je ferai de mon mieux pour vous aider à assurer le succès du Château d’Argol" (22 janvier 1939, 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe)



11. Corti s’excuse que tout doive se faire par écrit. Apparemment Gracq a été surpris par la lettre précédente. Corti le rassure il n’y a aucune ambiguïté, ni aucun traquenard. "Votre bouquin me plait". Il s’excuse de devoir prévoir l’avenir. "La plupart des maisons prévoient un engagement du genre de celui que je vous demande, pour 10 volumes. Je vous propose de le ramener à cinq [...] Je pense que c’est avec plaisir que vous me montrerez vos prochains manuscrits & avec plaisir que je les accueillerai" (26.I.39, 2 p. sur un f. in-8, avec enveloppe).



12. Corti ne s’oppose pas à ce que Gracq donne un court texte à Henri Parisot. Il lui annonce un article dans le Journal de Lausanne. Il attend l’article de Jaloux et organisera la rencontre puisque Gracq se rend à Paris. Après cet article, Corti refera de la publicité dans les Nouv. Lit. (9. février 1939, 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe).



13. Au sujet de la rencontre Gracq / Jaloux et d’une chronique de Jaloux dans « Jour » consacrée à son livre (14. fév. 1939, 1 p. in-8, avec enveloppe).



14. Carte postale 27.II.1939. Au sujet d’un article de Yanette Delétang-Tardif qui devrait paraître dans Vendémiaire.



15. L’article n’a pas paru. "Peut être a t-t’elle trop insister sur le côté Poësie du bouquin. La Poësie c’est la bête noire du Vendémiaire [...] Vous vous consolerez avec celui de Jaloux. J’ai appris hier matin qu’il envoyait son texte au journal". Et il l’alerte sur les autres articles à paraître. (2.3.39, 2 p. sur un f. in-8, avec enveloppe).



16. Carte postale du 11.III.39. Il est toujours question d’articles : Le Jour, Vendémiaire…



17. Encore les articles (Vendémiaire du 29 mars 1939, Le n° de Mars des Cahiers du Sud, Aux Ecoutes… ). "Vous avez eu une voix à tous les tours de scrutin (celle de Thierry Monnier) au jury « Prikaz », ce prix mi littéraire – mi canular que je décerne à la Brasserie Lipp. Le laureat a été Marius Richard. Mauriac a eu une voix. C’est la seule considération qui ne soit pas flouteuse pour vous. Je trouve bien aussi que ces braves gens du jury "Prikaz" ait agité votre cas – sans provocation de quiconque. Tout ceci finira par faire du bruit…" (17.3.39, 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe).



18. Il fait un compte rendu de l’éventuelle attribution du prix Cazes au Château d’Argol. On lui a signalé un article dans Marianne…. (18.3.39, 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe).



19. Article de Cazaux dans le n° de Mars des Cahiers du Sud. Il conseille à Gracq de passer par lui pour ne pas révéler son identité lorsqu’il répond aux critiques "Qui est Julien Gracq ? C’est le titre d’un écho de aux Ecoutes que je vous enverrai et j’espère faire en sorte que ce soit la question du jour d’ici peu de temps. C’est un moyen de publicité qui me paraît excellent – et tellement économique pour nous qui n’avons pas d’argent ! Thierry Maulnier est emballé. [...] Je me tâte pour savoir si nous posons votre candidature au Prix de la Renaissance. Il n’y a pas beaucoup de chances – mais on pourrait faire du vent". Il lui nomme les dix huit membres du jury et souligne ceux qui pourraient donner leur voix comme Duhamel, L.P. Fargue, Mac Orlan et Porché  "Ca n’est pas beaucoup" (24.3.39, 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe).



20. L’article de Vendémiaire est enfin paru le 29 mars 1939 "Un livre de Julien Gracq comme titre de papier. Ca n’est pas rien. Il semblerait que c’est un grand livre après une longue file d’excellents ouvrages !". Il l’encourage à la remercier et si il la rencontre "veillez à votre anonymat & qu’il ne puisse pas être facilement percé à jour. C’est pour vous un élément de publicité – indépendamment de toutes les autres considérations plus valables. Ne le gaspillez pas tandis qu’il n’a pas encore rendu tous ses services [...] La vente, malheureusement, ne suit pas l’élan de la critique [...] Je n’ai pas bougé pour le prix Renaissance. J’espère qu’il aura plus de possibilités vers la fin de l’année, au moment où plusieurs prix se courent simultanément. Et sans se flatter de trop chimériques espoirs, on peut penser qu’il sera parlé de votre bouquin quand on nommera les partants favoris" (29.3.39, 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe).



21. Corti lui donne l’adresse de Yanette Delétang-Tardif à Tréboul si il souhaite la rencontrer (s.d., 2 p. sur 1 f. in-8, avec enveloppe datée 30.IV.39).



22. Carte postale pour se réjouir des articles qui paraissent (non datée).



23. "Vous avez conquis Breton – juste retour des choses !". Corti évoque le Dr Mabille qui est chargé d'une anthologie du merveilleux dans laquelle Gracq sera "représenté par quelques pages". Il lui conseille de ne pas lâcher son anonymat (3 avril 39, 2 p. sur 1 f. in-4, avec enveloppe).



24. Carte postale (2.V.39). Corti lui donne l’adresse de Bousquet à Carcassonne.



25. Echo dans Vendémiaire, enthousiasme de Jaloux "Tout ceci ne fait pas vendre normalement votre livre. Mais aux échos, aux impressions que je note, je sens, je suis certain que votre roman se répandra d’une façon en définitive très satisfaisante. Ma conviction est qu’il sera un jour épuisé ! – Non, pas dans dix ans ! avant – bien avant. » Il regrette que les lecteurs ne soient pas plus fortunés car les exemplaires circulent. Il évoque une lettre que Breton lui a adresser et espère qu’elle soit à la hauteur de son "enthousiasme verbal". Il évoque l’argent qui lui sera remis pour la parution d’extraits de ses textes dans l’anthologie du docteur Mabille. Evocation d’Hitler "Je fais tout à fait comme s’il n’y avait pas d’Hitler sur terre. J’espère que, de votre côté, vous ne lui donner pas plus d’importance qu’il n’en mérite" (19.5.39, 2 p. sur 1 f. in-4, avec enveloppe)



26. A propos de la lettre que Breton adressa à Gracq : "J’imagine son contenu d’après les propos qu’il tient sur votre livre & que l’on me rapporte de divers côtés. Vous avez eu la preuve que je n’avais rien exagéré en vous parlant du délire que votre ouvrage lui avait inspiré [...] Je crois que nous pourrons faire parler de vous au moment de la cueillette des prix de fin d’année..." (5.6.39, 2 p. sur 1 f. in-4, avec enveloppe).



27. Carte postale du 25.7.39 adressée au Lieutenant de Réserve Louis Poirier au camp de la Courtine dans la Creuse. Corti lui apprend que son anonymat est "déjà virtuellement percé" par Th Maulnier, se félicite de la presse qu’ils ont eut.



28. Corti a été réformé temporairement. Il a "vendu quelques Château d’Argol quand je dis que j’ai vendu, c’est façon de parler j’ai donné un exemplaire de votre beau livre à un libraire M. Bloch, qui officie Rue st Honoré & qui est le même libraire à qui Fournier est redevable de sa gloire posthume. Il a si fort goûté votre prose que le lendemain il est venu me prendre 3 ex., le jour suivant 3 nouveaux volumes et 2 jours après, 9. Il est dans un enthousiasme indescriptible & m’a promis de faire beaucoup pour vous [...] J’espère que vous n’avez pas trop à souffrir des fatigues de la guerre & que ses dangers ne vous menacent pas". Il lui a envoyé des livres (Poe, Alcools, La Métamorphose), Hebdomeros est épuisé, il lui enverra Vathek dès qu’il l’aura (5/11/39, 4 p. sur 2 f. in-8, avec enveloppe).



29. Corti est content d’avoir de ses bonnes nouvelles ; Camille Bloch en est à son 27ème Argol plus deux qu’il lui a donné "il prétend que Le Château d’Argol fera date dans l’histoire littéraire" ; Il lui retranscrit un extrait d’une lettre élogieuse qu’il a reçu de Gaston Bachelard "j’ai lu avec le plus grand intérêt le château d’argol. Le début est un peu lent, mais dès le premier quart du livre, le talent est évident. Son atmosphère lourde, pleine, donne une impression inoubliable. Le style est par moment d’une grande beauté. C’est dans l’ensemble trop bien pour avoir du succès. Que n’ai je dans mon trou dijonnais, une revue convenable pour faire un compte rendu. En tous cas, transmettez à l’auteur mes biens sincères compliments". (21/11/39, 2 p. in-8).



30. Corti lui envoie la petite note pour les livres qu’il lui a envoyé mais ne souhaite pas être payé tout de suite car il va faire les comptes de ce qu’il lui doit de son côté au titre "droits d’auteurs". (s.d., 1 p. in-8, avec au dos la facture datée du 09.12.39 des livres commandés par Julien Gracq à José Corti ).



31.  Corti reprend le décompte des droits d’auteur du 31.12.39 où il apparaît que 141 ex. du Château d’Argol ont été vendus et une facture des livres commandés par Gracq à Corti depuis le 20.10.39 "Je n’avais pas oublié l’anniversaire du Château d’Argol. Je suis plein de foi en ce livre & en vous-même, en vous-même en tant que Garcq & que Poirier. Je médite une petite fête qui réunira, la Paix venue, tous nos amis… ". Il a été réformé et en est très heureux. (11 Janvier 1940, 1 p. sur 1 f. in-4 + 2 factures).



32. Camille Bloch a vendu 50 exemplaires "rien ne lui fera plus plaisir que de vous voir abandonner pour lui votre incognito". Corti va faire paraître "de Baudelaire au surréalisme" et le lui enverra (02/02/40, 1 p. avec enveloppe adressée au régiment, l’adresse étant raturée et remplacée par l’adresse de St Florent le Vieil).



33. Lettre relative à la publication d’un nouveau livre de Julien Gracq et à l’absence de réponse du comité de censure (15 juillet 1943, 2 p. sur un f. in-8, avec enveloppe annotée au dos par Gracq).



34. Lettre à propos de l’enthousiasme de Bloch et de Bachelard au sujet d'Un Beau Ténébreux, de la vente qui se passe bien. Corti a envoyé les SP(03.4.45, 2 p. sur un f. in-8, avec enveloppe).



35. Corti est choqué par l'attitude de Gallimard et de Paulhan qui souhaitent lui faire abandonner les droits de Gracq et de Bachelard. Il sait bien que Gracq est libre "de porter vos futures oeuvres  où vous le jugerez bon. Je fais simplement de mon mieux pour que vous n'en ayez pas envie". Corti est fier de sa maison et est choqué par les manoeuvres de Paulhan pour faire entrer Garcq à la NRF. Corti y joint la lettre dactylographiée de Paulhan du 19 septembre 1945 : "N'accepteriez-vous pas de partager avec lui [Gaston Gallimard] Julien Gracq? Je veux dire d'en faire par exemple l'édition originale et de lui céder (à des conditions que vous débattriez ensemble) les éditions suivantes", et son brouillon de réponse à Paulhan pour lui dire qu'il refuse catégoriquement (22.IX.45, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe).



36. Carte postale 22.XI.45 relative au BAT du Beau Ténébreux et d'une édition canadienne. 



37.  Lettre relative à la démarche entreprise par Maurice Noël du Figaro au nom "d’un membre important de la glorieuse académie" [Goncourt] pour solliciter la candidature de Gracq au prochain prix "et souligne que vous partiriez avec trois voix certaines et que des chances très sérieuses joueraient en votre faveur. Je sais votre point de vue sur les prix en général, sur celui-ci en particulier". Corti ne le pousse pas à accepter mais l'encourage... Quelque sera sa décision il la respecte "ce que vous déciderez aura mon agrément". Il souhaite par contre une réponse rapide pour que "l'académicien intéressé sache s'il doit cravacher en votre faveur ou chercher un autre pur-sang..." (09.V.46, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe).
Cinq ans plus tard, en 1951, Gracq recevra le Prix Goncourt pour Le Rivage des Syrtes, qu'il refusera.



38. Visite de Descaves pour chercher un exemplaire du "Ténébreux", Corti revient sur les avantages pécuniers que pourraient avoir l'attribution du prix pour son auteur (11.V.46, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe).  



39. Encore le Prix Goncourt, Corti insiste, Gracq ne doit accepter de concourrir que pour lui et pour lui seul. Corti n'a jamais voulu le forcer et en profite pour lui écrire les arguments qu'il aurait eu si cela avait été le cas  (13.V.46, 3 p. sur 2 f. in-8 avec enveloppe).



40. L'aidera à faire jouer Un roi pêcheur et lui demande de dédier Liberté Grande à quelqu'un pour les nécessités de mise en page (27.IX.46, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe). On jouera Le Roi pécheur du 25 avril au 22 mai 1949 au théâtre Montparnasse dans une mise en scène de Marcel Herrand



41. A propos des cessions de droits en Angleterre  (27.X.46, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe).



42. Relative à la sortie de Liberté Grande, des retards du tirage et de comptes (19.XII.46, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe).



43.  Carte postale du 20.VIII. 48.



44.  Corti a besoin de renseignements biographiques et littéraires de Gracq pour "un préface au château d'argol" qui doit paraitre en Suède. Il charge Gracq de répondre; Il a confié Le Roi pécheur à son ami metteur en scène Jean Wahl (21.VIII.48, 2 p. sur 1 f. in-8 avec enveloppe).



45. Carte postale du 24.VIII.48 pour lui signaler deux critiques sur son texte sur Breton.



 46. Au sujet des droits de traduction du Château d'Argol avec un projet de lettre à Amandus au sujet de ces droits (24.IX.48, 2 p. sur 2 f. in-8 avec enveloppe).



47. Au sujet d'Un Balcon en forêt, des épreuves, du tirage (à 10 000 exemplaires), des critiques à paraitre (02.VIII.58, 2 p. sur un f. in-8). 



48. Lettre relative à un projet de film du Beau Ténébreux par Jean-Christophe Averty (08.VIII.58, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe). 
Ce projet aboutira et le film sera diffusé pour la première fois à la télévision française le 8 octobre 1971 .



49.  Au sujet de l'envoi des SP d'Un balcon en forêt et de la chronique littéraire que va en faire André Rousseaux. Liberté grande va bientôt paraître(13.VIII.58, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe).  



50. Corti est intéressé par le projet de recueil de Gracq mais la lettre porte surtout sur un projet de réalisation du Balcon avec Pierre Fresnay dans le rôle principal, même si l'âge du héros de Gracq ne correspond pas. Peut être que Gracq acceptera de donner un "coup de pouce à l'âge de [son] héros" (15.VIII.60, 4 p. sur 2 f. in-8 avec enveloppe).



51. Au sujet de la traduction anglaise du Rivage des Syrtes et de la mésentente Breton / Cocteau, et toujours de la possiblité de Fresnay comme acteur pour le Balcon (22.VIII.60, 2 p. sur un f. in-8).  



52. Corti évoque un article paru dans le journal belge Le Soir, Junger et un ouvrage d'Henry Peyre. Les ventes ont ralenti avec l'été (23.VII.1961, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe).  



54. Lettre relative à l’attentat à l’explosif de l'immeuble mitoyen de sa librairie, visant une personnalité y ahabitant. Sa librairie a été également touchée et Corti s'inquiète du cout des travaux de la copropriété dont il fait partie (30.VII.1961, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe).  



55. Il est questiondu neveu de corti, d'option pour un livre... (16.VIII.1961, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe).



56. A propos d'un recueil de textes (19.VIII.1966, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe).  



57. Lettre non datée à propos du traduction hollandaise du Château d'Argol, de l'éditeur Fischer dont il se plaint (non datée, 2 p. sur un f. in-8 avec enveloppe datée 16/08/73).  



[On joint :]
De différentes écritures, une lettre tapuscrite de la mairie de la commune d’Argol sollicitant un exemplaire dédicacé par Julien Gracq ; une carte du 30 janvier 1990 ; une lettre du 16 avril 1991 de la librairie Corti concernant une édition en russe avec un tableau des droits d’auteur (enveloppe) ; une lettre du 6 mai 1991 pour lui envoyer le manuscrit correspondant à l'émission sur Jünger et lui-même et enfin une lettre datée du 20 août 1942 du fils de José Corti sur instructions de son père pour lui transmettre un article de François Sentein paru dans "Le Rouge et le bleu" et une lettre du 7 septembre 1947 d'un traducteur.



Provenance : Succession Julien Gracq (Nantes, 12 novembre 2008, lot 115).